Lundi 9 mars 2009 à 20:33

Un même jour, deux mêmes personnes mais deux lieux différents. Le premier, familier, réconfortant, lumineux et accueillant. Un lieu de retrouvailles, de confidences et de baisers, un lieu où l'on se sent bien, où l'on a envie de rester. Le deuxième hostile, bruyant, presque sordide, aux conversations agressives, usurpatrices. Deux lieux pour un même couple, illégitime, inexistant au désir malhabile, à la force fragile. Deux lieux, deux atmosphères, deux sensations diverses et la certitude que les choses doivent changer, qu'il n'est plus possible de résister.
Je me dois de parler, je me dois de lui expliquer que je n'ai plus la force de patienter, que je n'ai plus le droit d'hésiter, que je me dois  de décider puisque lui semble s'accommoder de ces journées sans me côtoyer. Un week end encore en solitaire, sans lui, sans nouvelle ou presque, avec cette sensation que je fais du remplissage, que je vis à la marge. Un prochain week end identique, sans sa présence, sans existence authentique. un week end où il sera seul, où j'aimerais qu'il ait eu envie de ma présence, un week end de nouvelles souffrances qui auront bientôt raison de ma tolérance, de ma résistance.
Son départ n'est pas mon grief, son absence m'est douloureuse. J'aimerais être avec lui , j'aimerais vivre avec lui, je ne dois plus vivre à moitié, je dois plus m'oublier.
Mettre à plat nos souhaits et nos possibilités, les accorder ou se séparer. Aucune autre alternative, aucune autre issue possible. Notre vie ne pourrait se résumer à ces deux lieux aux attraits si opposés.

boire une bière encore, comme tous les soirs, fidèle compagnon de mon désespoir. Ouvrir le frigo, la choisir blonde de préférence ou rousse lorsqu'il en reste, prendre un calice, ouvrir la bouteille et la verser doucement pour ne pas qu'elle mousse trop dans le verre juste assez grand, juste ce qu'il faut. Ecouter le liquide qui se déverse, jeter la capsule au hasard, rarement dans la poubelle et s'asseoir. Attraper quelque friandise, s'asseoir et enfin boire. Tout d'abord très vite, comme pour étancher une soif qui pourtant n'existe pas puis laisser le fidèle nectar se reposer et ne plus le boire que par petite gorgée. Comme tous les soirs, boire une bière et pourtant savoir que l'on n'a pas de quoi en être fière.
Avant de le rencontrer, je ne fumais, c'est à peine si je buvais et jamais si je n'étais pas accompagnée. Avant, je sortais moins, je parlais plus, je riais souvent et ne m'ennuyais jamais; avant, j'étais une femme, une mère, une maîtresse aimante, attentionnée et assez indulgente. Avant, je le regardais, je l'appréciais, je l'attendais, je me projetais. Avant, j'avais une vie, j'étais en vie.
Depuis que je l'ai rencontré, ma vie c'est l'attente, le mépris, l'oubli et l'absence de vie; Depuis que je l'ai rencontré, ma vie c'est ne plus pouvoir se projeter, ne plus se donner le droit d'espérer, ne plus avoir le droit d'aimer en dehors des heures programmées; Depuis que je l'ai rencontré, ma vie, c'est pleurer, me leurrer, berner, tricher, et surtout supporter notre inadmissible lâcheté.
Entre ces deux vies, quelques mois, quelques émois, et un immense vide qui ne se comble pas. Entre ces deux vies, il y eut lui et moi, il y eut cette folie d'un jeudi hors la loi. Entre ces deux vies, il y eut presque rien, si ce n'est le plaisir de ses mains.
Et pourtant, je ne veux plus retrouver ma vie d'avant, je ne veux plus tolérer son insupportable absence, je veux juste l'aimer sans la peur de la montre, sans tabou ni honte, je veux juste le droit de l'aimer à chaque fois, en tout endroit, l'aimer juste comme ça.

je lui ai déjà trop écrit pour pouvoir poursuivre cette littérature sans goût, sans talent, je lui ai déjà trop écrit et je ne saurai lui écrire davantage, il me faut donc être sage et écrire ici les mots que je dois lui taire; de toute façon, je n'ai pas forcément grand chose à dire, pas forcément grand chose à ajouter, j'ai déjà tout dit, j'ai déjà fait le tour des possibilités; ALors, je me tais et je jette ici mes dernières larmes, mes derniers différents, mes peurs et mes tourments. Je ne lui écris plus mais je ne peux cesser car le coeur est gros, car l'heure est difficile; La fatigue s'est insinué dans les derniers interstices de ma lucidité, la bière a commis ses derniers effets et l'envie de le voir, de l'aimer n'a fait qu'accentuer le manque et la cruauté de cette réalité. Il ne saurait comprendre mes rêves et mes folies, il ne saurait les entendre, ne saurait les envisager, les partager. Il ne saurait m'écouter parler, lui raconter mes projets, mes rêves de continuités, mes rêves de partager avec lui ces jours qui lui seront libérés. Douleur du manque, douleur de l'absence et envie de connaître ces lieux qui l'ont fait grandir, qui  l'on vu conquérir les petites victoires de sa vie. Ecrire ses mirages infantiles, ses souhaits malhabiles, ses désirs peu futiles d'une complicité, d'un échange possible; comprendre qu'il est des espoirs qui sont inimaginables, des envies intolérables, et des excuses raisonnables qui font de nous un coupable.
Je ne pourrai pas continuer ainsi la négation de la vie et vais devoir partir puisque lui ne le fera pas, puisque lui ne l'entrevoit pas; je vais devoir le laisser et m'enfoncer dans cette douleur redoutée, vais devoir développer les forces insensées pour ne pas sombrer, pour ne pas les acculer de mes pensées, de mon incapacité à accepter cette rupture qu'il me faut provoquer. Parce qu'il ne peut plus être accepté qu'une montre soit notre geolière, que nos sentiments prennent rendez-vous, que nos désirs s'evadent sans droit à l'escapade. nous ne pouvons continuer à mentir, à trahir sans développer ce mal qui va nous enfoncer vers la déprime et le déchet.
Il ne veut pas faire de ma vie un horizon, il ne veut pas partager le quotidien et la raison, il ne veut pas s'engager, il ne veut pas risquer. Alors, il ne peut me garder, il ne peut m'enfermer dans cette vie sans réalité, dans cette attente inhabitée, dans ces heures isolées. Il ne peut me mépriser et me laisser en solitaire alors que mon rêve est de lui plaire, et de le retrouver pour une vie alambiquée, compliquée mais couverte de cet amour que je lui transmets, qu'il me transmets quand il se le permet.
Ce soir, dans cette pièce solitaire, je pense à lui, je le rêve et je me languis, je rêve à ce mardi avec lui, crains qu'il ne soit finalement qu'un jour de pluie mais entrevois aussi une délicieuse folie, de plaisir et d'envie

Dimanche 8 mars 2009 à 16:59

c'est toujours pareil avec moi, je bois, je pense à lui et plus je bois, plus je l'aime, plus je suis sûre de l'aimer. N'allez pas croire que je bois beaucoup mais dès qu-il y a du monde, dès qu'on me propose à boire, je ne peux pas refuser, je sais pourtant que cela me fait parler, que cela me rend stupide mais  je n'y peux rien, j'aime le goût du whisky, j'aime le goût du vin et surtout, j'aime mon esprit lorsqu'il se donne le droit de penser à lui, de l'aimer et d'être sûre que de l'aimer est la seule vérité.
Alors, ce midi, durant ce repas familial, j'ai bu, trop bu. J'ai bu et il me manquait. Pas un manque douloureux mais un manque lancinant, un manque amoureux. Je me demandais ce qu'il faisait, où il était, si lui aussi pensait à moi. Mon esprit se tournait vers lui et m'imposait mon envie de ses bras, de lui, de ce qu'il a de plus intime. Je souriais, bêtement, dans ce faux-semblant du repas familial, au milieu de cette vie banale, je souriais parce qu'il était là, en moi. Je les écoutais raconter leur vacances, élaborer leurs projets d'escapade et je comprenais que je ne pouvais élaborer les miens parce que sans lui, où, comment, quand n'avaient plus d'importance, sans lui, les vacances ne peuvent jouer leur danse.
J'ai bu, trop bu et mon amour exacerbé me crie de tout quitter, d'affronter mes rêves et mes besoins, de ne plus jouer, de ne plus lutter mais d'essayer ou de renoncer. Pour lui, pour elles et surtout pour que la vie reste belle.
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Le problème, lorsque l'on boit trop, ce sont les conséquences physiques de l'ivresse et ces nausées insupportables, cette envie incontrôlable de vomir. On se dit alors qu'on n'aurait pas dû, qu'il aurait fallu être raisonnable et on ne comprend pas pourquoi on a autant bu, pourquoi on n'a pas, comme d'habitude été raisonnable. Il va me falloir aller vomir, espérer lutter contre la migraine qui s'annonce et me concentrer pour espérer pouvoir un peu travailler.
Il me manque, le manque devient de plus en plus douloureux, la lumière baisse, la nuit commence à s'installer et la mélancolie chasse la relative sérénité.

Samedi 7 mars 2009 à 10:08

Une soirée en bavardages et conversations à bâtons rompus sur l'amour, le plaisir, les amours, les plaisirs.
Une réflexion bénigne, banale, une phrase communément admise, l'amour n'a pas de sexe, l'amour peut concerner tout le monde vers tout le monde; Il y a des interdits, des appétences, des envies, des renonciations. L'amour est-il singulier, peut-il se conjuguer au pluriel, l'amour peut-il être éternel?
Phrase communément admise mais qui devient tue lorsqu'on évoque le plaisir, les plaisirs. Peut-on aimer sans désirer? Peut-on désirer sans aimer? Peut-on vivre sans sexualité?
Une soirée à débattre sur des idées qui ressurgissent sur votre propre vie, sur votre propre philosophie, sur vos propres envies.
Doit-on tout quitter ou finalement décider contre son propre désir, sa propre volonté? Qui prendre en compte; quelle réalité?
Aimer et vivre au quotidien, vivre avec quelqu'un et aller voir ailleurs: Où est le bonheur, où est la douleur?
Toutes ces questions en cette soirée tout juste arrosée mûrissent, grandissent et vous montrent que vous ne savez ni où aller, ni comment y aller?

En cette soirée solitaire, je suis allée sur le net, lire quelques témoignages parce que parfois, lire les autres permet de voir plus cliar chez soi. Je pense à lui, toute la soirée mes pensées sont allées vers lui. J'aime quand je pense à lui ainsi, avec amour, tendresse mais sans douleur. J'aime cette sensation qu'il existe quelque chose entre nous, que tout est possible mais que seule notre raison, notre lâcheté rendent les choses impossibles.
Tenter d'aller bien malgré la solitude, l'envie de lui, le besoin de ses bras. L'aimer malgré tout et l'espérer sans tabou. Lui en vouloir d'être si loin, et pourtant le comprendre. S'en vouloir de le comprendre trop bien et pourtant continuer. Je rêve d'un week end, d'une semaine et de bien davantage. Je rêve qu'enfin, à nouveau, je puisse m'endormir près de lui.

Vendredi 6 mars 2009 à 12:02

Il fait beau, le soleil brille...
A travers ce triangle dans cette pièce aux murs blancs, j'ai regardé les nuages passés, filés au milieu de cette étendue si bleue et si calme. Ils passaient et semblaient me saluer en s'évadant. Je les regardais comme pour fixer mon esprit sur l'extérieur, l'obliger à sortir de moi pour oublier, cesser enfin, l'espace de quelques instants de penser à lui, de penser à ce nous qui ne se jouera peut-être jamais. Emporter mon esprit vers ces hauteurs pour l'aider à quitter ces profondeurs qu'il côtoie si souvent ces derniers temps. Pendant quelques secondes, dire merci aux nuages et trouver la force de crier à l'aide. Parce qu'enfin, j'ai pu expliquer que je n'allais pas bien. Enfin, j'ai pu exprimer le mal qui était le mien. Finie l'hypocrisie, fini le masque de la maladie, je tombe peu à peu en dépression et il me faut lutter pour la guérison. La première étape était la fin du mensonge, la fin de la mascarade.
NOn, je ne suis pas malade, non, je n'ai pas de problème de thyroïde, j'ai été anorexique, anorexique légère mais anorexique tout de même. C'est cette anorexie qui a entraîné l'hypothyroïdie et non le contraire. Je le sais, je l'affirme et le revendique comme la première pierre de ma réussite.
Parce qu'il me faut aller mieux, il me faut réagir. Je ne peux plus continuer à mal me nourrir, à cesser de rire. Il me faut réussir à m'en sortir.
Je vais aller voir un psychiatre, un vrai, un qui m'expliquera réellement ce qui s'est passé, pourquoi je me suis mise à l'aimer, pourquoi nous avons "succombé', un qui me soutiendra dans les choix que je prendrai ou que je ne prendrai pas.
Parce que le problème est là, je le sais. Le problème a commencé le jour où j'ai compris que je l'aimais et s'est accentué le jour où j'ai compris qu'il m'avait emprisonnée.
Oui, je l'aime, j'ai envie de vivre avec lui, j'ai la certitude qu'il devrait faire partie de ma vie et qu'on pourrait former un couple, créer une nouvelle famille, une famille particulière, bancale, exigeante, compliquée mais qui nous permettrait de vivre et non plus de vivoter. C'est mon envie, mon espoir, ma certitude. Mais, parce qu'il y a un mais à cette histoire, c'est mon envie mais ce n'est peut-être  pas la sienne car cet avenir-là, il ne le veut peut-être pas, il ne s'en sent pas la force. Il préfère continuer ce jeu hypocrite de la double vie. Je sais que ce jeu ne me correspond plus, qu'il est aujourd'hui la cause de ma relative dépression. Dépression: comment appeler autrement ce que je vis depuis quelques semaines? Je vais tellement mal. Je suis sans cesse en train de l'attendre, de l'espérer, et surtout de lutter. Lutter pour ne pas lui écrire, lutter pour ne pas chercher à le joindre, lutter pour ne plus l'aimer, lutter pour le quitter. Je suis toujours dans cette tension qui entraîne une distorsion entre mes désirs et mes actes. J'ai envie de l'appeler mais je ne le fais pas parce qu'il est chez lui. J'ai envie de vivre avec lui mais j'essaie en permanence de le quitter pour le laisser tranquille. J'ai envie de lui écrire mais j'en ai marre qu'il ne réponde pas et ne veux pas le harceler alors je me tais. Ca devient invivable d'être dans l'hostilité, dans l'opposition. Même auprès de ceux qui comptent, de ceux qui savent, je me surprends à dire le contraire de ce que je ressens. Affirmer que l'on vit "au jour le jour" et que ça me convient, qu'on ne se prend pas la tête, que je suis heureuse ainsi alors que je passe des heures à réfléchir. Consentir au fait qu'il profite de moi, mais affirmer que je l'accepte parce que moi aussi je profite de lui alors que je ne supporte pas cette idée là. Dire que je vais bien alors que je n'ai jamais été aussi mal. Je ne peux pas aller bien en étant toujours en train de me mentir.
Aujourd'hui, il me faut affirmer mes envies, mes besoins et savoir dire non, si cela ne me convient pas.
Je n'ose pas le quitter parce que j'ai peur de m'effondrer, peur qu'il puisse m'oublier, que mon avenir ne puisse plus exister. Je ne veux pas prendre le risque de partir parce que j'ai peur de ne pas tenir, qu'il m'oublie, parce que j'ai peur que ce soit ce qu'il attend, parce que je ne suis jamais sûre de ses sentiments et pourtant, à quoi sert-il de le retenir si c'est pour que s'éternise cette vie sans "vie". Parfois, je suis sûre qu'il tient à moi, mais ça ne suffit pas toujours. ALors, soit, j'estime que nous voir de temps en temps me suffit et dans ces cas-là, je laisse, comme il dit faire le hasard, et il s'agira d'une relation frivole, légère, sans engagement. Soit, j'estime que je veux vivre davantage, et dans ces cas-là, il s'agira d'une relation durable, profonde avec lui . Si je suis condamnée à vivre ce que je n'estime pas, ce que je ne souhaite pas, je devrai surtout avoir la force de le quitter, de cesser cette relation tant appréciée, désirée. Il n'y a pas d'autres solutions. Je ne peux pas vivre une aventure frivole si j'ai envie d'une vie avec lui et vice-versa. Ce n'est pas possible. Ce constat est le même pour lui. Il doit se poser les mêmes questions, s'imposer les mêmes conséquences.
Il ne peut pas disposer de moi à sa guise, il ne peut pas me montrer le mépris qui est le sien quand il ne répond pas, quand il ne me prévient pas. Je ne peux plus être à sa disposition, me morfondre. Je ne dois plus devoir douter lorsqu'il me dit ne plus avoir de relation, lorsqu'il me donne une explication. Je dois pouvoir lui faire confiance, que l'on sache ce que l'on fait, ce que l'on accepte. Il faut que l'on se parle en toute franchise, en toute confiance. Il faut qu'on soit d'accord sur ce qu'on veut, qu'on se mette d'accord sur nos envies. il faut que l'on donne un nom à ce que nous vivons, à ce que nous souhaitons vivre. Après, tout ira mieux. Il faut que nous disions ce que nous attendons de notre relation. S'il y a accord, nous continuons, nous nous adaptons, trouvons des solutions, acceptons les conditions, sinon, arrêtons, cessons de nous enfermer dans une relation qui amène notre dépression. Mettre en place les conditions de notre bien être à tous les deux dans le respect des autres, sans tabou ni faux semblant. Rien ne peut être définitif, rien ne peut être décidé seul mais il faut que l'on sache ce que l'on veut réellement et se donner les moyens d'exister pleinement.
AImer ne suffit peut-être pas mais peut-on supporter de vivre sans cet amour-là?


Jeudi 5 mars 2009 à 21:10

Retour, lasse, un peu déprimée. Préparer les cours puis espérer mais espoir vain, un zéro pour récompense. Zéro message, zéro nouvelle, rien que le vent et ces pleurs qui s'incrustent de plus en plus souvent. Zéro espoir comme ce week end aux zéro rencontre obligatoire. Zéro, effroyable nombre qui me met chaos.
Aucun signe, malgré l'insistance, malgré les mots qui s'amoncellent. Rien, il ne répond rien. Il va donc bien, il n'est pas mort. Il n'a rien à me dire. Il est chez lui. Point, rien à décrire, plus rien à dire.
Pleurer, encore, toujours et ne plus espérer si ce n'est s'endormir, longtemps pour que le temps passe, moins lentement. Le somnifère m'attend, heureusement...
Déprimée, complètement déboussolée, avec cette incapacité à gérer.
J'ai besoin d'aide parce que seule, je n'arriverai jamais à l'oublier, à le laisser et continuer, c'est sombrer...

Il n'y a plus que là que je peux écrire, ailleurs je me bute à un mur et je n'en peux plus de ce mutisme qui dure, je n'en peux plus de cette indifférence apparente, de ce silence qui engendre ma souffrance. Il le sait, il sait que ses silences, ses absences, sont autant de micro fissures, de fêlures qui me murent dans une douleur, une incapacité de réagir. Je ne parviens même plus à faire semblant, à être gentille comme avant. Chez moi, je n'ai plus que mes enfants, mon mari n'existe plus vraiment. Nous nous croisons, nous nous relayons pour que les enfants n'aient pas trop de problème mais nous ne nous côtoyons plus, ne nous parlons plus. A quoi bon. L'hypocrisie n'aura dura que le temps d'un soupir, n'aura pu permettre à l'illusion de se maintenir. Rien, nous n'avons plus rien en commun.

Et pourtant, je reste là parce que je n'ose partir seule, parce que la cohabitation s'installe sans drame, sans mal. Parce que j'ai peur de ne pouvoir faire face à cette solitude qui me menace, parce que je n'arrive pas à trouver la force de partir, d'être féroce. Alors, j'ai mal. Je me sens amorale, anormale.
J'ai mal et d'autant plus mal que je le vois poursuivre sa vie, me mentir sur sa vie, me laisser en dehors de cette vie. Il ne se rend pas compte mais son attitude me fait honte. PArce qu'elle me montre que je ne suis pas suffisamment bien pour qu'il ose enfin. Il me ment, à la marge, mais ses mensonges me rongent. Il me ment parce qu'il n'a pas le courage de me dire qu'il ne veut que quelques heures de plaisir, qu'une partie d'avenir, me voir, aller et puis venir quand il n'a pas à en pâtir. Me voir quelques minutes, pour m'accrocher, garder cet amour que je lui porte, ce regard qui l'emporte, cet égo qui se développe. ME voir, m'entrevoir mais ne pas la décevoir, ne pas devoir dire au revoir. Il s'en va tel un voleur, qui se rend compte qu'il est l'heure, il déguerpit, m'efface de sa vie et retrouve sa tranquillité, sa petite soirée.

J'écris ici ma douleur parce que je n'ai pas le courage de la perpétuer, je ne veux pas prendre le risque de le laisser, de devoir l'oublier parce que je préfère rêver, même si mon rêve ne sera jamais réalité. Je préfère rêver que de me voir sombrer dans la sordide réalité de son amour envolé, de son quotidien préservé. Parce que finalement, il poursuit sa petite vie, ses petits projets et quelques instants se met à rêver, à vivre une parenthèse édulcorée.
J'ai mal, je l'aime alors c'est normal que je subisse tout cela, que j'accepte ce mépris-là puisqu'il m'accorde déjà le droit de passer quelques minutes dans ses bras. Cette chance-là, tout le monde ne l'a pas. Certes, le prix à payer est élever mais les minutes partagées savent parfois me le faire oublier.

Aller chez le médecin et rêver d'être franche, de pouvoir exposer sa réalité sans peur, sans risque de la modifier.
J'entre, il me demande comment ça va et lui dire que le physique semble s'améliorer mais que mon âme part en lambeaux, que mon esprit s'émiette que ma vie n'est plus qu'une succession d'attente, de pleurs, d'espoirs déçus et quelques minutes de bonheur.
J'aimerais pouvoir entrer dans ce cabinet et pouvoir dire enfin: "j'aime, j'aime à n'en plus dormir, à bouffer mon avenir, à tuer mes sourires". J'aimerais pouvoir lui expliquer, calmement sans m'emporter ce qui se passe dans ma réalité, sans le souci de mon image, sans la volonté de paraître sage, juste de dire la vérité, cette vérité que je ne dis jamais pour ne pas les effrayer, pour ne pas être jugée, pour ne pas être culpabilisée.
Je voudrais pouvoir lui dire simplement: depuis 1 an et demi mon esprit est envahi par son image. Au début, je rêvais de lui mais me rendais compte que c'était une folie, que je ne pouvais pas intéresser quelqu'un comme lui. Bien sûr, je me rendais compte que l'on s'entendait bien mais je me doutais bien que cela ne pouvait alle rplus loin. Le mois de janvier 2008 en a décidé autrement, nous nous sommes retrouvés amants. J'ai commencé à mentir, à me trouver du temps, à laisser le mal m'emplir, à vouloir le retrouver tout le temps. Pendant 3 mois, la fête fut belle, nous étions très insouciants, il m'écrivait, semblait avoir trouvé des ailes, cette vie me plaisait tant. Mais, les sentiments s'en sont mêlé. Il me les a fait avouer, prononcer et je ne pouvais plus reculer. Sans arrêt l'envie de le voir, d'être avec lui, sans arrêt déjà l'attendre mais avoir l'impression qu'il se libérait dès qui'l le pouvait. Puis sa femme l'a appris et depuis c'est l'enfer.
De ruptures en réconciliation, on a poursuivi la liaison. Pourquoi?
Aujourd'hui, qu'est-ce que je pense vraiment?
J'ai envie de vivre avec lui et ne supporte plus qu'il me traite comme de la merde, qu'il ne fasse pas plus attention à mes besoins, mes envies.
Je passe mon temps à l'attendre, à me dire qu'il me faudrait le quitter, à le maudire parce qu'il se tait, parce que je n'arrive pas à lui faire confiance, parce que je suis sûre qu'il a encore des relations intimes avec sa femme, parce que j'ai sans cesse l'impression qu'il me ment, qu'il en rajoute pour ne pas être embêté.
Je devrais donc le quitter puisque je lui fais autant de reproches mais je n'arrive pas. Pourquoi? Pourquoi je continue à supporter ce mépris alors que je pourrais mener une autre vie? Pourquoi suis-je aussi tolérante alors que ces images me hantent, m'épouvantent?
Si je suis si sûre qu'il préfère rester chez lui pourquoi est-ce que je continue à m'accrocher?
Et lui, pourquoi continue-t-il à me voir s'il veut rester chez lui? Qu'est-ce que je lui apporte?

Aujourd'hui, je n'ose pas dire que c'est moi qui m'accroche, qu'à mon avis, lui décroche quand il veut. Finalement, il ne reste peut-être que parce que cela ne lui coûte pas grand chose. Il ne s'oblige même plus à écrire le quelconque mail. Il a trouvé une autre parade, ce n'est plus, j'ai trop de tension chez moi, c'est "je n'ai pas de nouvelle à donner, je ne suis pas mort". L'air de dire, je ne vais tout de même pas te raconter ce qui se passe chez moi, cela ne te regarde pas.

Je me défonce toute seule, je n'ai même plus besoin de quoi que ce soit. Il me tue et c'est bien fait pour moi. Aggie me l'avait dit, je ne suis qu'une parenthèse. Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'il l'ouvrait et la fermait à sa guise, quand elle n'est pas là. Il sait que je suis toujours là, quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse. Alors, il a raison, qu'il continue comme ça. Il a trouvé la con qui accepte tout ça.

Jeudi 5 mars 2009 à 0:02

Silence, encore, absence, encore, décadence, encore, turbulence, encore,
Encore, encore, encore, encore...
"c'est en agissant qu'on change les choses, c'est pas avec le temps"...
Comment agir, que changer?
Je veux changer les choses, il veut les conserver... Et j'ai mal, mal, mal. Je ne parviens pas à le supporter, je ne parviens pas à accepter que jamais je ne pourrai être autre chose que ce que je suis, je n'accepte plus qu'il me méprise ainsi, qu'il me démoralise par son silence, pour sa tranquillité. Il ne me reste qu'une seule solution mais cette solution entraîne une aussi forte dépression
"je suis désagréable avec vous parce que je veux que l'on se souvienne de moi", je ne suis pas près de l'oublier tant il est désagréable avec moi...

Mercredi 4 mars 2009 à 22:01

La question est stupide, ridicule tant la réponse est évidente, horripilante. Comment pourrais-je aller autrement que mal, avec cette impression de toujours toucher le fond, de ne plus pouvoir vivre le quotidien dans ma maison.
Ne comprend-il pas que cette situation m'interdit tout moment de plénitude, qu'elle me condamne à la mélancolie, la tristesse et l'ennui. Espérer le voir, le rencontrer, le lire et devoir attendre, toujours attendre. En vain. Aller courir, persuadée qu'il aurait l'audace de me retrouver et se retrouver en larmes, ne pouvant que fuir.

Aller mal, toujours, tout le temps, sauf lorsqu'il est là, c'est à dire rarement.
Bien sûr, la vie se poursuit malgré tout, les cours, les copies, les sorties, mais ne jamais être bien, ne jamais être libérée.
Fuir, s'isoler, pleurer, avoir mal, combien de temps cela va-t-il durer?
Je me persuade, chaque jour, que je trouverai la force de le quitter, de le laisser avec son mépris, son souci de tranquillité mais les heures passent, la force trépasse et mon envie de le voir me dépasse, me tracasse, me lasse.
Comment vas-tu? Je vais, c'est déjà ça, mais je n'ai plus de chemin, je n'ai plus d'entrain, je te cherche et t'attends ... en vain. Alors, je ne peux aller bien.

Décider de ne plus lui dire ce mal qu'il ne cesse d'entretenir, le laisser chez lui, malgré tout, malgré l'envie qui bout. Décider de se taire même si ce silence me tue mais ne pouvoir poursuivre ces romans ridicules, ces longs mails auxquels il ne répond plus.

Alors je vais écrire encore et encore puisque je ne peux pas lui écrire, puisqu'il n'a pas cru bon de me répondre à mon invitation même pas déguisée. C'était à mon avis peu compliqué de répondre par la négative, exprimer sa déception de ne pouvoir me rejoindre. Mais non, comme toujours le silence, cet affreux silence. Je n'en peux plus de ce silence, de ce mépris qu'il ne perçoit même plus. Il croit que j'accepte tout mais à quel prix, avec quel résultat. Parce que le moins que l'on puisse dire c'est que je vais très mal. J'ai réussi à faire cours, même de "bons cours". J'ai réussi à corriger quelques copies, les principales les plus urgentes mais je n'ai pas réussi à m'occuper de mes enfants, je n'ai pas réussi à ne pas penser à lui, à ne pas avoir envie de le voir; Je n'ai pas réussi à avoir une vraie vie; Et pendant ce temps-là, lui, que faisait-il? Il s'occupait de sa véranda, de sa dalle de véranda et ne devait guère penser à moi. Cela ne l'a pas empêché de vivre, cela ne l'a pas perturbé.

Il me ment, il me ment en permanence et je le crois. Il se ment aussi parce qu'il a une forte pression sociale, parce qu'il a eu une éducation classique, une éducation qui lui rappelle en permanence qu'on ne peut avoir une maîtresse lorsqu'on est marié, qu'on n'a pas le droit de profiter de ses faiblesses surtout avec une femme plus jeune, qui vous aime. Mais, finalement que fait-il? il profite de moi, il me voit quand il veut sans mettre en cause sa vie, sa petite vie tranquille; et le pire dans tout cela, c'est que je marche, que j'attends et que j'espère encore que je ne perdrais pas mon temps. Mais, je le perdrai sans cesse;
Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui? Je suis allée courir, persuadée qu'il chercherait à me rejoindre puisqu'il n'avait pas répondu. Je suis rentrée, épuisée, triste, malheureuse et je n'ai pas su cacher ce mal-être, même devant mes parents que j'ai envoyé bouler parce qu'ils m'énervaient, parce que je voulais être seule, que je ne voulais pas qu'ils soient là. J'ai été odieuse, je le sais, mais je n'y peux rien, il exacerbe chez moi tous mes défauts. Et pourquoi? simplement parce qu'il me manquait, parce que j'avais besoin d'être avec lui, j'avais envie de le voir. Mais, pas de nouvelles. Rien; quelques mots sans intérêt ou ils ne cherchent même plus à répondre. 
j'ai mal, j'ai envie de tout balancer, je n'arrive plus à faire semblant, je n'arrive plus à vivre comme avant. Chris me parle, c'est à peine si je lui réponds, il a compris, je crois, que je veux changer de vie. je suis prête, jour après jour, j'ai muri cette envie; Au départ, elle me semblait insurmontable, maintenant, tout me paraît réalisable, acceptable; pour lui, je suis prête à tout mais lui n'a envie de rien, si ce n'est cet égo flatté, cette envie de me retrouver quand ça ne lui coute rien.

Quand le reverrai-je.? Demain, je vais encore l'attendre, en vain; De toute façon, demain soir, j'ai deux conseils. je n'ai tout de même pas tellement de chance avec omn emploi du temps, mis à part le mercredi, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne nous facilite pas la vie. L'an prochain? Retourner à Lechanteur, certainement une erreur mais l'envie de le voir plus souvent, l'envie de revivre ces moments de partage m'ont motivée.

Je voudrais qu'il m'écrive longuement. J'aimerais qu'il m'aime et qu'il ose devenir plus que mon amant; J'aimerais mais je ne pourrais jamais vivre cette vie là et si je ne veux pas sombrer, il faut que je décide que ma vie ne soit plus vide.

Mardi 3 mars 2009 à 21:55

Je pense à toi, petite étoile d'avril qui nous a quitté en ce jour de janvier, je pense à toi et tu me manques. Je n'oublie pas que pour toi, j'ai commencé ce fil qui a dévié vers d'autres réalités. Il paraît que tu as ta part dans ce destin qui se joue, que ton départ a entraîné cet amour qui me noue. Je pense à toi et je voudrais pleurer mais je ne pleure pas, je ne pleure plus. Tu n'as pas vraiment disparu, tu grandis en chacun de nous et on se nourrit de cette énergie-là.
Petite étoile, ta petite soeur ne te connaîtra jamais, elle n'aura de toi que les mots, les photos que le temps transmet.
Je pense à toi petite étoile, petit-être parti si tôt.

Il paraît que ton départ à causé un si grand désespoir que j'ai perdu la force d'y croire, que le temps m'est devenu dérisoire. C'est peut-être un peu trop facile de te donner, à toi maintenant si paisible, cette part de responsabilité. Et pourtant, jusqu'à ce douloureux jour de janvier, j'étais parvenue à toujours tout maîtrisé; je me rends compte que je lui ai menti, j'ai pu sans cesse rebondir sur ma vie. Bien sûr je me suis laissée porter mais j'ai aussi fait des choix, dictés souvent par la mauvaise image que j'avais de moi, par mon incapacité à me mettre à travailler. J'ai fait des choix et j'ai réussi là où d'autres auraient pu échouer mais j'ai certainement gâché le talent que l'on m'avait donné, l'intelligence qui me caractérisait. J'ai fait des choix mais ne me suis jamais mise en danger, persuadée que je m'en sortirais.

J'ai choisi d'aller suivre une fac de lettres alors que j'aurais pu poursuivre vers des études scientifiques bien plus simples compte tenu de mon milieu.
J'ai choisi de passer le concours de PE parce que je devais subvenir aux besoins familiaux.
Nous avons choisi de garder cet enfant qui arrivait alors que nous n'avions ni ressource, ni la certitude de longtemps nous aimer.
J'ai choisi de passer un nouveau concours alors que je réussissais très bien dans la SEGPA où j'étais.
Nous avons oser faire construire une maison alors que nous n'avions aucune certitude du budget.
Bien sûr tout cela est bien futile mais j'ai réussi et j'en suis fière, et aujourd'hui encore, j'ai la certitude que lui et moi c'est possible.

Il y a des choses que je n'ai jamais osées:
- partir loin, seule parce que j'avais peur, parce que j'ai peur des gens, parce que je ne sais pas m'imposer, parce que je ne sais pas aller vers les autres.
- partir seule, maintenant, parce que je ne vois pas l'intérêt de partir seule puisque nous parvenons à cohabiter même si j'ai l'impression d'être lâche, abjecte et que je ne parviens pas à me concentrer.

Mardi 3 mars 2009 à 17:40

Il veut parler, tranquillement, parler encore et encore. Mais que reste-t-il à dire. que reste-t-il à envisager? Il vaut parler parce que chez lui il se tait, parce que chez lui il ne peut exprimer l'impitoyable réalité, la redoutable vérité. Le taire pour ne pas avoir à subir les conséquences sur son avenir? Le taire pour ne pas faire souffrir, pour ne pas souffrir, pour permettre la poursuite du désir. Le taire pour ne pas réfléchir, pour ne pas constater que finalement tout est très compliqué, que rien n'est certifié.
Parler, mais que trouvera-t-on à dire? Peut-on tout se dire? Dire l'amour, l'envie mais aussi la peur, le doute, les difficultés, les essais avortés. Pourra-t-on se dire tout alors que finalement il sait qu'il n'y aura rien, qu'il poursuivra son chemin, malgré tout, sans moi, avec elle parce que c'est plus simple, que c'est moins cruel, parce que c'est ainsi qu'il envisage la fin de sa vie. Il sait qu'il se perd, il a compris qu'il n'était pas celui qu'il croyait, qu'il était capable d'exister par lui-même mais il ne pourra pas lui dire qu'il m'aime.
Et moi, suis-je capable de faire mon mea culpa, suis-je capable de partir de chez moi? Oui, je le veux, je le désire, je l'imagine dans mon avenir mais je sais qu'il ne le peut pas, s'il le pouvait, aurais-je la force de m'affronter?

J'ai envie de lui faire l'amour, je ne veux pas lui parler avec une table pour frontière, je veux pouvoir me lover, qu'il m'entoure de ses bras comme il sait si bien le faire. J'ai envie d'être près de lui, de dormir à ses côtés, j'ai envie de le retrouver, que l'on parle après s'être aimés. LA tension est ainsi moins forte, la pression plus acceptable et l'envie nous emporte vers des monts discernables. Je ne peux le forcer, je ne le veux. Je préfère le laisser aller vers ses désirs licencieux. Je le respecte, respecte sa douleur, ses difficultés. Je n'y peux rien, je n'ai pas envie de le harceler. Nous avons une histoire qui est peut-être banale mais il n'existe pas de manuel pour s'en sortir sans trop de mal.

Il est venu, issue prévisible, fatale, agréable, trop agréable. On a parlé, un peu, mal parce qu'on n'avait plus de temps, parce qu'il nous faut beaucoup de temps. Certains mots reviennent: la peur, la folie, l'impossibiité de faire des choix. Toujours les mêmes questions, les mêmes réponses, la même absence de solution. Il veut que je le laisse mais ne me quitte pas. Bizarre. Et moi, que sais-je de ce qu'il vit chez lui? Que sais-je de ses alibis? Me dit-il la vérité?
Il veut sa vie et m'avoir de temps en temps, et c'est ce qu'il a mais elle ne l'accepte pas, lui reproche son attitude, alors il va mal. Il va très mal.
Et moi, j'accepte, même si ça ne me plait pas, je ne le supporte pas mais, je suis toujours là.

Je l'aime mais il n'est pas sûr de m'aimer; il n'est sûr de rien, alors, il ne tente rien et enfonce tout le monde dans le chagrin.

Lundi 2 mars 2009 à 21:17

Je n'ai rien à dire ce soir, rien de spécial à raconter, à déverser, pas de malaise inhabituel à évacuer, rien, rien que le train train quotidien parce que même cette relation extra-ordinaire peut parfois prendre l'aspect d'une routine quotidienne; se voir, se toucher, se désirer, échanger, se sentir bien et se poser toujours les mêmes questions, ne pouvoir envisager aucune solution. Je n'ai rien à dire ce soir, je ne vais pas particulièrement mal, ni particulièrement bien; je laisse les choses courir et attends en vain que quelqu'un nous aide à nous en sortir, que l'on trouve une issue sereine à cette situation malsaine.
Je n'ai rien à dire et pourtant j'écris parce que je ne peux rien faire d'autre; trop fatiguée pour corriger, trop distante puor discuter, trop attentiste pour me dégager de cet écran attitré. Alors, je tape les mots sans trop savoir ce que donneront ces phrases. Parfois de ces épisodes d'écriture compulsive naissent une idée, une réflexion, un début de solution, comme si mon inconscient venait s'exprimer, levant les barrière de la moralité, de la conscience censurée. Mais quelle solution puis-je trouver?
Nous avons l'un pour l'autre un sentiment profond, un désir réciproque et des centres d'intérêt qui se retrouvent; nous avons également des différences, des divergences, des amitiés qu'on ne partagera peut-être jamais. Il me parle de sa famille, de ses amis et j'ai l'impression de les connaître, je les imagine, les visualise sans ne les avoir jamais vus. Certains m'attirent plus que d'autres parce que sa voix se fait plus tendre, plus proche lorsqu'il en parle. Aujourd'hui, il m'a parlé de son frère et je me sens forcément très touchée par ce qui lui arrive. Il me parle d'aller le voir et j'aimerais l'accompagner durant ce séjour, souhait ridicule et irréalisable. Est-ce parce que ce frère est le seul à ne pas l'avoir blâmé qu'il me semble encore un peu plus proche? Parler de son frère, de son projet de séjour dans le Nord en employant le pronom Je, c'est étonnant parce qu'on sait très bien ce que je inclut. Moi, de même, j'ai tendance à employer ce pronom de solitude pour conter des événements partagés avec Chris, j'ai tendance à ne pas utiliser le nous, hormis lorsque je parle de mes filles parce que chris fera toujours partie de leur éducation, quoi qu'il arrive.
Quoi qu'il arrive mais que peut-il arriver? Il ne partira jamais de chez lui et on continuera longtemps encore à vivre cette liaison adultère. Même si elle nous mine, nous brise, nous poursuivrons parce qu'on ne veut, ni l'un ni l'autre, se priver de ce plaisir partagé, de ces moments de félicité. Se retrouver pour des petits moments, savoir qu'il y a quelqu'un qui nous attend (enfin, surtout moi qui attends), c'est forcément tentant, agréable.
Il m'a dit, comme on se jette à l'eau, que demain serait mardi. Grande nouvelle pour une journée de lundi; Mais évoquer ce mardi, c'était évoquer les habitudes liées à cette journée de délicieuses retrouvailles, c'était pouvoir parler de ces relations que l'on partage. Leur évocation a entraîné chez moi le désir et ces petits picotements si familiers et délicats. Je comprends si bien sa gêne, son malaise, je comprends si bien que ces moments aussi agréables soient-ils comportent une part sordide que l'on ne peut nier, qui les ternit quelque peu. Il dit ne pouvoir dormir, se sentir mal à l'aise mais je ne comprends pas comment il parvient alors à "assurer" aussi bien. Il a évoqué subrepticement les questions posées, les mensonges répétés. Comment peut-elle le croire s'il est avec elle tel qu'il le dit. Que répondrais-je si l'on me posait la question; je ne sais pas, j'imagine que je me tairais ou dirais que les choses sont compliquées, que je ne parviens pas à m'en passer, que je ne parviens pas à l'oublier. Je ne pense pas que je pourrais mentir et dire que c'est terminé. En même temps, ne plus en parler, c'est mentir, laisser croire qu'on est toujours séparé. Je ne sais pas, la question ne se pose pas.
Je ne peux plus continuer ainsi, vivre ici en étant toujours ailleurs, en ne pouvant plus élaborer aucun projet, à toujours espérer que j'aurai du temps, à craindre qu'il n'en aura pas, à vivre des vacances effondrée, à attendre que la cloche sonne la rentrée. C'est inadmissible; insupportable et c'est perdre du temps. Parce que, c'est ce à quoi je pense en permanence; il a déjà 58 ans, il est dans les plus belles années, on nous les vole, on se les vole parce qu'on n'a pas assez de force; parce qu'on a trop de lâcheté. Je devrais me dire qu'il est trop âgé, que je vais passer ensuite de longues années sans lui mais je ne l'imagine pas ainsi, je ne l'imagine pas de cette manière-là. Je sais que j'ai une vingtaine d'années à vivre avec lui, qu'il saura rester l'homme qu'il est, que son physique n'est pas important, que j'ai pas besoin d'avoir  un homme qui ressemble à un appolon à mes côtés. Je n'ai pas cette peur et pourtant, qui peut m'assurer de cette vérité?
Ai-je assez de forces pour assumer ce choix, pour supporter les éventuels reproches, pour accepter une vie pleine d'aléas et de complications. Parfois je m'interroge sur mon égoïsme et d'autres fois, je pense que vivre avec lui est la seule manière pour que tout se passe mieux.
Mercredi je retourne voir un médecin et je vais de nouveau demander une consultation chez un psy. Je vais essayer d'être très claire, de ne pas fuir les difficultés. Mais qu'espèrè-je? Qu'il me donne une réponse, une solution clé en main comme un réparateur de machine à laver. Peu de chance.
Je n'avais rien à dire et je crois que je n'ai rien dit d'intéressant mais les minutes passent et cela me détend, me permet de me décentrer et de me dire que mon amour pour lui est réel et profond mais qu'il n'est peut-être pas partagé...

Dimanche 1er mars 2009 à 13:59

Il pense qu'il peut continuer à vivre cette vie qu'il avait commencée, qu'il va finir par avancer, par l'oublier, par ne plus y penser. Il pense qu'ils continueront à se voir, par hasard, sans grand espoir. Il pense que sa vie n'est pas avec elle, il pense qu'il peut vivre sans elle.
Et elle? elle que pense-t-elle?
Elle, elle ne pense plus parce qu'elle ne vit plus, elle n'avance plus, elle s'enfonce, elle ne rit plus, elle pleure, elle l'espère, l'attend et se désespère de ce manque de temps, de ce choix trop violent. Elle ne voit pas comment elle peut continuer, comment elle peut résister alors que ses rêves se sont écroulés, elle ne comprend pas comment il peut lui faire aussi mal, comment sa douleur peut lui sembler normal, elle ne supporte pas qu'il choisisse une vie ou elle n'a pas sa place, ou il efface sa trace. Elle cherche dans cette nuit qui l'engloutit une lueur pour la guider mais elle ne voit que lui et il ne peut l'aider. Elle se retire de son propre corps, de sa propre vie, elle tente de gérer le quotidien mais de moins en moins y parvient. Elle les laisse en toute autonomie, elle n'a plus de lien avec sa vie. Elle, elle ne pense qu'à lui, qui ne pense pas qu'à elle.
Il a choisi une vie où elle n'existe pas mais elle ne l'a pas compris et espère parce qu'il ne lui reste que ça.

Je continue à écrire, je pourrais utiliser une autre fenêtre mais à quoi bon, j'écris là parce que, bizarrement, c'est l'endroit le plus discret, le moins dangereux. Ecrire sur des bouts de papier, je l'ai trop fait, j'ai tellement rédigé que des reliquats s'éparpillent dans mon cartable au risque d'être retrouvés et lus par des gens à qui ce n'est pas destiné; écrire sous word, c'est un peu inquiétant, ne sachant guère à quel point mon compte est sécurisé, prenant le risque de pouvoir être dépisté. alors, il me reste ce blog, ce blog qui m'est d'une seule utilité: pouvoir exprimer ce que nulle part je ne peux confier, ce que je ne peux révéler. Je suis seule avec ce problème, j'avais bien essayé de raconter mon histoire, de la partager avec ma soeur ou des amis mais ce que je vis est trop humiliant pour que je puisse le raconter à présent. Ce qu'il me fait subir me déchire tant que je ne peux confier cette douleur si mal comprise. Il ne veut pas partir de chez lui, veut pouvoir me rencontrer au hasard de sa journée, quand le temps lui aura donné quelques possibilités. Rester chez lui et avoir quelques rayons de soleil sans que cela ne l'engage en quoi que ce soit, juste en laissant faire le hasard. Comment puis-je tolérer un tel mépris, comment cela ne me suffit-il pas pour le sortir de ma vie? Je ne peux dire à personne combien je l'aime, combien sa présence m'est vitale. Je ne peux le révéler puisque je reste chez moi, faisant semblant que ça va de soi, que c'est mon choix. J'ai tellement honte que je me retrouve seule avec mes mensonges, avec cette douleur qui me ronge.
Mais lui, il le sait, il reste chez lui, c'est très bien; Il sait que je suis à sa disposition, que je ne dirai jamais non, il sait que quel que soit son choix, j'accepterais toujours tout hormis le rien, la séparation qui me détruit.
J'aurais voulu le quitter mais je n'ai pas réussi, je n'ai pas su lui mentir, lui laisser croire que cette nouvelle vie me plaisait; Il sent que je suis en train de m'accrocher alors il se retire, il a gagné. S'il sent que je vais partir, il me retient, il me désire mais dès que j'atteste le lien, il m'entraîne vers la limite de la rupture, pour me montrer que je ne vaux rien, que je ne dois être rien qu'une maîtresse éphémère, qu'il retrouve quand il en a besoin.
Je ne sais plus quoi dire,les mots se tarissent parce qu'il n'y a plus rien à dire. Comment en est-on arrivé là? je n'en sais rien. Mais lui, n'est arrivé nulle part, il ne changera rien. A moi, de savoir faire face et de lui jeter ma douleur, de lui montrer combien il est faux-jeton comme il dit.

Je viens de terminer un paquet de copies, la lassitude me guette, je n'arrive pas à me concentrer, à travailler. pourtant, demain, de nombreuses heures de cours viendront occuper ma journée et il faudrait qu'elles puissent à peu près bien se dérouler. Quelques heures de cours et cette possible rencontre, laissera-t-il faire le hasard une fois de plus? je ne le crois pas, le lundi est la seule heure certaine pour nous retrouver parce qu'elle ne vient pas le mettre en danger, heure bloquée entre deux cours, aucun risque pour son bien être chez lui. Que pourrait-on encore se dire, que pourrait-on encore évoquer? il n'y a plus rien à dire, tu restes chez toi, tu profites de moi et je décide si j'accepte ou pas cette humiliation-là. Tu ne prends guère de risque. Je ne te suis pas indispensable. Me perdre, tu t'en moques, tu as ton chez toi. Alors, à moi de voir, de toute façon, tu n'as rien de mieux à me proposer puisque même l'amitié obéirait aux mêmes règles, aux mêmes cachotteries, à la même désillusion. Pour toi, ce sera même le retour à une certaine sérénité. On se retrouvera en septembre, on jouera à s'éviter et ne restera même pas de cendre de ces amours volés.

Il est bientôt 16 heures. Tu vas te rendre au stade, simplement, me laissant à ma tristesse, à mon dégoût de moi, à ma furie. A vrai dire, je suis tellement lasse, j'ai tellement mal dormi que je vais aller me coucher et dormir pour oublier. Un somnifère chassant l'autre, il va devenir difficile de retrouve des nuits naturellement ensommeillées. Il est bientôt 16 heures et il n'a pas daigné me répondre, il n'a pas souhaité m'expliquer ce nouvel affront, ce nouveau délaissement. a quoi bon! il a raison, je ne peux pas continuer à attendre qu'il condescende me trouver du temps parce qu'enfin, elle le laissera tranquille, qu'il aura l'esprit apaisé et qu'il aura envie de me retrouver. Non, je ne peux pas accepter cela. Mais, là, ce soir, c'est moi qui lui proposais ces quelques instants mais il a mieux à faire, il a mieux à imaginer.

je devrais le détester plutôt que pleurer, m'énerver et ne penser qu'à écrire pour tenter de me libérer. C'est un vrai salaud, son attitude est celle d'un sale type et il faut que je sois tombée sur un mec comme lui. Mais merde, il faut vraiment que je sois nulle pour ne pas me rendre compte combien il se fout de moi. Il l'a dit, il n'a jamais eu l'intention de partir de chez lui, il voulait juste un peu de bon temps. le bon temps est terminé, basta.
Je vais faire comment pour supporter d'avoir ainsi été utilisée, humiliée.

Je l'ai appelé, parce que je ne pouvais pas rester avec cette tension, cette incompréhension, je ne pouvais pas me laisser nous déchirer. notre liaison doit nous rendre plus forts et non pas nous déchirer, ne pas nous détruire. Il ne comprend pas qu'il me faut du temps, ce temps qui nous manque si cruellement; il ne comprend pas qu'il faut me rassurer, me permettre d'assumer.
Il parle de chez lui, des explications qu'il doit donner, des scènes qu'il doit subir. il est très tentant de lui répondre qu'il n'a que ce qu'il a semé, que c'est la conséquence de sa décision; on partirait ensemble, où en serait-on? je ne peux pas lui dire que j'ai l'impression qu'on perd du temps, qu'on gâche quelques précieuses années. Je ne peux pas lui dire la vie telle que je l'imagine avec lui parce que je ne veux pas, je ne parviens pas ensuite à réaliser que tout ça n'existerait jamais. Mais, on ne pourra pas durer comme cela très longtemps; on aurait pu tenter l'amitié mais elle nous est refusée et si les conditions de sa réalisation ressemblent tant à une liaison, il est très rapide de se laisser tenter; Parce que nous ne résistons pas, nous nous aimons peut-être trop pour résister. Mais, comment vais-je supporter les prochaines vacances, la fin d'année qui s'annonce; peu de chance que cette année, on nous accorde encore la possibilité de nous retrouver pour quelques jours de vacances tourmentées mais passionnées. Et pourtant, j'en rêve de quelques jours avec lui, sans se soucier du regard des autres, de la montre, sans se soucier d'autre chose que de nous aimer, de nous retrouver.
Je l'ai appelé et j'ai réussi à me calmer et même à supporter son silence qui se fait de plus en plus important. Avant, il m'écrivait un peu, maintenant, il ne peut plus ou ne s'en donne plus le droit. S'il savait comme je regrette ma trop grande liberté, s'il savait comme c'est compliqué de voir que l'uatre a renoncé parce qu'il a compris que ça avait recommencé et qu'il ne dit plus rien, ne fait rien pour vous importuner. il n'est pas facile d'expliquer que cette attitude est aussi terrible qu'une trop grande inquiétude, que les scènes à répétition; il n'est pas facile d'exprimer le dégoût que nous inspire notre propre attitude devant autant de mansuétude. Il n'est pas facile de dire l'éloignement, le rejet, la certitude de blesser mais ne pouvoir faire autrement; il n'est pas supportable de rapporter l'impossibilité de toucher, de rester longtemps dans la même pièce. Il est impossible de décrire que l'homme avec qui l'on vit, à qui on n'a rien d'important à reprocher n'est plus celui que l'on souhaiterait à ses côtés. Il est très honteux de décrire les détours, les projets avortés par manque d'envie, par besoin de lui, par peur de le manquer. J'aurais aimé être autrement mais je me mens, je ne peux plus vivre ici alors je fuis et je n'ai personne pour me recueillir car l'homme que j'aime ne veut pas de mon avenir.

Dimanche 1er mars 2009 à 5:44

Comment en arrive-t-on un jour à ne plus pouvoir choisir? Comment notre vie peut-elle à ce point nous échapper qu'on ne peut plus rien maîtriser?
Comment notre destin peut-il se jouer sans nous, malgré nous?
Je l'aime, je veux vivre avec lui mais je reste là, dans cette maison que nombreux nous envient. Je reste là, souris, continue une vie qui n'est plus vraiment la mienne et m'enfonce dans une dépression où son choix m'entraîne. Je l'aime mais il ne m'aime pas, ou tout au moins, il ne m'aime pas suffisamment pour jouer un autre rôle que celui de mon amant. Il m'aime peut-être trop pour accepter de me laisser, pour ne plus me rencontrer.
J'ai accepté cette situation parce qu'elle me semblait la seule possible, la seule qui me permette de continuer à le côtoyer, espérant sans doute qu'il changerait ses projets. J'ai accepté cette humiliation en espérant de jours meilleurs ou parce qu'elle était la seule réponse à mon bonheur. Ne me suis-je pas menti en croyant que je profitais de la vie, des moments qu'il m'offrait sans me soucier des à côtés. Ne me suis-je pas leurrée et n'ai-je pas finalement continué à espérer, cru qu'il la quitterait ou plutôt qu'il me trouverait plus de temps, qu'il se créerait plus de temps.
Aujourd'hui les données sont claires, il n'a rien à m'offrir de plus que ces quelques minutes autour d'une bière, que ces quelques instants dans mes bras, pour quelques sporadiques ébats. Il ne pourra jamais oublier sa montre, il ne pourra jamais affirmer une rencontre. SI je poursuis cette aventure, c'est pour ces quelques instants avec lui, et ces longues attentes d'ennui. Poursuivre cette aventure, c'est m'empêcher tout futur et me retrouver dans quelques années la tête dans le mur à regretter les années gâchées.
Mon rêve est de vivre avec lui, c'est mon envie, c'est mon besoin. Mais ce choix ne m'est pas offert, n'est pas à la carte des desserts. Mon choix n'est guère ouvert: être sa maîtresse ou n'être rien. Etre sa maîtresse c'est m'autoriser quelques minutes de bonheur mais c'est m'empêcher d'être bien chez moi, de pouvoir construire quoi que ce soit. Tant qu'il sera là, je ne pourrai jamais envisager autre chose, être en osmose avec cette famille qui est la mienne. Ne plus être sa maîtresse, c'est sombrer dans une douleur, un chagrin impitoyable. Une sensation de désespoir infernale. C'est accepter que la tristesse envahisse ma vie, c'est renoncer à un idéal. Mais c'est s'autoriser à aller mal et à supporter cette vie qui s'organise. C'est tolérer le regard de l'autre, le laisser vous toucher et peut-être un jour le retrouver. Si je reste sa maîtresse, je ne rentrerai jamais chez moi. Si je ne suis plus rien, peut-être qu'un jour ce retour sera possible. Mais je sais qu'il y a de fortes chances pour que ce retour n'arrive jamais tant la distance s'est développée, tant le manque me détruit, tant son image m'envahit.
De plus, il y a ce renoncement qui est difficile parce que mes sentiments pour lui sont profonds, insubmersibles. Je ne parviens pas à choisir délibérément la fin de notre liaison, je ne peux pas tuer mon rêve. Je l'ai tenté. Endolorie par ces journées d'attente, par ces images d'infamie, j'ai tenté de le quitter. Mais la douleur est intolérable, le doute implacable. Pourquoi arrêter alors que, lui aussi, accepte de continuer. Il aurait pu m'aider en ce jeudi difficile, en ce vendredi vile. Il aurait pu poser les conditions d'une énième séparation mais il l'a refusée d'emblée, imaginant déjà la vanité d'une telle solution. Peut-être parce que lui a ce qu'il veut, son foyer et sa maîtresse. Que l'idée que je lui appartienne suffit à sa vie quotidienne. Savoir que je pense à lui compense mon absence, lui permet de vivre sa vie avec elle. Je n'en sais rien. Même si je ne tente pas de noircir le tableau, je ne comprends pas ce qu'il veut, pourquoi il poursuit cette liaison indigeste, ingérable, incontrôlable. Bien sûr, je ne peux m'empêcher de penser qu'il me tient en laisse, qu'il me manipule pour que je ne le blesse. Mais c'est ridicule, il sait que je ne le lèserai jamais, que sans provocation, je n'irai jamais contre son union, que je ne pourrai pas lui nuire, le trahir, que notre histoire compte trop pour moi. Alors, pourquoi. M'aime-t-il? J'en doute. sans doute?
Aujourd'hui, je vais très mal. Je ne parviens pas à me concentrer, je ne parviens pas à faire le moindre projet de peur de le manquer, pour favoriser nos retrouvailles, parce qu'il ne peut pas s'organiser. J'ai beau me dire qu'il faut que j'arrête, inconsciemment je continue, entravant ainsi ma vie mais aussi celle des autres. J'ai beau me dire qu'il faut que je vive ma vie et ne pas me morfondre pour lui, cela m'est très difficile. Il dit que je me fais des scénarios et que je me détruis parce qu'ils ne réalisent pas mais il a créé les conditions de cette imagination-là. Parce que lui ne me propose rien, qu'il faut toujours que je lui tende la main. Si je cessais de le "quémander", se rencontrerait-on encore? J'aimerais me taire mais j'ai tellement peur qu'il n'ose pas, qu'il en ait envie mais qu'il craigne me déranger. C'est tellement dur d'accepter de ne pas le voir, de supporter ces journées sans le voir.
J'ai l'impression que de toute façon, seule la douleur m'est autorisée puisque jamais il n'acceptera ouvertement de m'aimer.

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