Mercredi 26 juin 2013 à 8:53

attristée, elle est venue me dire que je ne pourrais plus
apaisée, j'ai répondu que je n'en voulais plus

                              Et pourtant, aujourd'hui la question se pose
                              et la réponse s'impose?

Et me laisse dans le tourment
de cette vie en suspend.



Lundi 24 juin 2013 à 21:47

Toujours le meme refrain mais avec le sourire. Pour eux c'est une première pour nous une écrasante habitude et j aime à imaginer ce qu'ils ont fait avant d arriver là. Les journées sont longues, les éclats peu nombreux mais je sais que c'est ce que je fais de mieux. Je pense à eux et j espère. Cette année fut vraiment particulière et il me reste ces adieux chaleureux. Et je me dis qu'ils ont un tout petit peu changé ma vie, et peut etre que moi aussi, une minuscule poussière dans cette année passée à la vitesse de la lumière.

Dimanche 23 juin 2013 à 21:48

Entre choix et non choix chacun avance comme il peut. C'est finalement comme une partie des cartes, on ne maîtrise pas la donne mais à nous de jouer avec, en écrasant son adversaire, en le respectant, ou sans adversaire, en communauté pour le plaisir du jeu, du vivre ensemble. Parce que vous avez raison, ce n'est pas difficile de vivre ici, parfois même je pense que c'est trop facile, trop facile d'ouvrir le robinet pour boire à sa soif, d'avoir une éducation pour pas un rond, de pouvoir se soigner en toute sérénité... oui, c'est trop facile et c'est sans doute cette facilité qui entraînent tous ces élèves sans but ni envie, qui oublient l'énergie qu'il faut pour leur donner ces connaissances, tous ces hommes, femmes, qui se regardent le nombril et écoutent le moindre petit problème. Oui, c'est tellement facile qu'on refuse de partager le gâteau et qu'on dépense des millions pour empêcher d'autres d'en profiter, pour bloquer nos frontières..
Je ne blâme personne, je reconnais juste la chance que j'ai et en même temps le peu que j'ai fait de la chance qui m'était donnée. Bien sûr, je ne suis pas née avec une cuiller en argent dans la bouche mais j'ai eu la chance de découvrir des valeurs bien plus importantes. Et si aujourd'hui j'ai un statut privilégié, je n'oublie pas ceux qui n'ont pas la même chance que moi. Mais parfois, je me demande si, tous mes maux, ne sont pas ceux d'enfants gâtés qui n'ont pas su voir où était la vérité? Tout allait trop bien, tout était trop facile, j'ai mélangé les cartes et maintenant je ne sais plus jouer.

http://verone.cowblog.fr/images/299.jpg
Choisir ou subir, tout est dans l'entre-deux, dans ce que nous faisons de ce que nous ne maîtrisons pas. Et parfois, on a l'impression qu'on n'a pas choisi mais finalement, c'est un peu nous qui avons décidé que les choses se passent ainsi. Mais il est des événements irrévocables, incontrôlables qui nous rappellent la fragilité de la vie. Absurde, les mots n'ont plus de force, plus rien ne peut agir contre cette faux inéluctable. Est-ce pour cela que Camus m'interpelle toujours? Est-ce pour cela qu'Ionesco me parle avec ses mots sans queue ni tête? Je ne sais. Mais j'aime cette idée que, parce que tout cela est inutile, il faut donc rendre le temps qui nous est donné le plus utile possible, non pas pour nous, mais pour que les autres puissent à leur tour jouir de cette inutilité.

On meurt tous deux fois. Quand notre coeur s'arrête, notre corps cesse de respirer et le jour où personne ne se souvient de nous.

Vendredi 21 juin 2013 à 20:28

http://verone.cowblog.fr/images/IMG7009-copie-1.jpgJe n'ai pas choisi de naître fille dans cette famille où les pâtes succédaient aux patates, où le mot illettrisme n'était pas connu mais une réalité, où le chômage rodait, dans une famille où éducation et attention n'étaient pas des mots vains.
Je n'ai pas choisi de naître dans ce pays qui refuse ceux qui n'y sont pas nés , dans ce village où la culture n'était que dans les champs. Je n'ai pas choisi cette calvitie, ce QI hallucinant dont je n'ai jamais rien fait.
J'ai pas choisi ces compagnons de route croisés sur le chemin des écoles que je n'ai pas choisies non plus.
J'ai pas choisi cette thyroïde déficiente, ce corps bien portant, ces yeux grisants. 
J'ai pas choisi qu'elles ne soient que des filles, leur blondeur, leurs tâches de rousseur.
J'ai pas choisi qu'elle cesse si tôt de respirer, tellement tôt qu'on n'arrive pas à oublier.
J'ai pas choisi ... de vivre.

Jeudi 20 juin 2013 à 21:42

On fait tous des choix,  on accepte tous plus ou moins de se laisser aller, de se laisser porter, de s'écouter, de se forcer, de parvenir, de réussir. On essaie tous de mettre sa vie en exergue ou en berne. On essaie tous "de vivre à en mourir".
On fait des choix, chacun est responsable de sa vie. On croit que de l'autre dépend notre vie et notre humeur mais il ne tient qu'à nous d'accepter ou de refuser la douleur qu'on nous impose. La vie est une succession de choix qu'on trouve ou non la force d'assumer, de réaliser, de renier, de repousser.

On fait des choix dès qu'il s'agit de vivre, choisir, renoncer ou tout garder au risque de tout perdre. On fait des choix en toute intégrité ou absolue nécessité, incroyable banalité. On fait des choix ou on se laisse porter pour ne pas avoir à assumer, pour se laisser aller, pour pouvoir se lamenter. On fait des choix ou le choix de ne pas choisir, de laisser moisir une vie qui chavire.

Chacun est responsable de sa vie même lorsqu'on aimerait que l'autre en soit responsable, qu'il la conditionne. Chacun est responsable de sa vie et rien ne nous oblige à souffrir, à ne pas réussir. La vie parfois empêche les choix, il faut donc savoir les changer. Et c'est grandir que de comprendre cela.

Ai-je envie de grandir? Quel choix fut le mien, était-il libre, libéré, équilibré? Ai-je choisi ou me suis-je laissée guider par une vérité que je ne maîtrisais pas, où me suis laissée manipuler persuadée que ce choix était le mien?.

Mercredi 19 juin 2013 à 21:23

Le personnage de roman, la figure maternelle plus exactement, joli clin d'oeil.

Y a plus qu'à...

Mardi 18 juin 2013 à 23:44

C'est quand qu'on va où. Un pari sur théâtre et argumentation et un espoir pour qu elle brille avec raison.

Lundi 17 juin 2013 à 19:54

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"Quand j'ai connu la vérité,
j'ai cru que c'était une amie
Quand je l'ai comprise et sentie
J'en étais déjà dégouté..."
                 
Musset, Tristesse

Dimanche 16 juin 2013 à 22:09

mais... il ne peut pas.

mais... je ne sais pas.

mais... je n'en ai pas la force.

mais... il est là.




Samedi 15 juin 2013 à 13:53

Silencieuse, les heures s'égrainent trop lentement. Silencieuse, le passé passe en grattant. Silencieuse, difficile de rester silencieuse.

Vendredi 14 juin 2013 à 20:04

Un sourire, un rire, une réminiscence.
Ce parc, ce café et cette même attente.
Il savait qu'il devait me rassurer, je savais que je devais le laisser.
Une attention, une intention et dimanche de nouveau se retrouver.
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C'est le week end, il va me falloir courir à leur côté, rire, chanter, m'amuser.
C'est le week end, c'est l'été!
 

Mercredi 12 juin 2013 à 1:57

De nouveau ce marronnier (qui n'est pas sous les étoiles*), certains rassurent, d'autres angoissent mais tous montrent le temps qui passe, repasse et peu à peu nous dépasse.

Cette année se termine, et pourtant, pour ce Ravissement, sa silhouette fragile a franchi le seuil et ses grands yeux ont pétillé dans cette marée de mots pour ces lignes effleurées. Sa chevelure plus tout à fait rousse tressautait sous ses élans enthousiastes. Lol V Stein nous réunit et l'émotion me surprend. Je la regarde, frêle, avancer fermement vers un destin éclatant.

Je  vous remercie, mademoiselle, pour m'avoir offert votre sourire et votre enchantement.

Une année se termine et mon regard efface les dernières traces de ces soupirs, ces agacements, ces sourires, ces apitoiements, ces espoirs, ces tourments, ces moments plaisants, les derniers regrets du temps perdu, des heures trop vite passées, les derniers mots avant que l'été ne nous rende anonymes, avant que leur avenir efface notre souvenir.

Cette année se termine mais se termine avec tous mes remerciements.

A chaque fois tout recommence
Toute musique me saisit,
Et la plus banale romance
M'est éternelle poésie
Nous avons joué de notre âme
Un long jour, une courte nuit,
Puis au matin: "Bonsoir madame"
 L'[année] s'achève avec la pluie.
           
                                 Aragon [ou presque]




*Un marronnier sous les étoiles, Thierry Lenain
 

Dimanche 9 juin 2013 à 14:18

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Samedi 8 juin 2013 à 15:56

Liée à ce lit sans me libérer de son délit je délire et pâlis devant ce que je lis. Moi aussi aimerais faire de ma vie une fantaisie.

Lundi 3 juin 2013 à 22:20

Aujourd'hui elle a lu Malika, ensuite elle dévorera La pavillon des enfants fous et comme moi, à son âge, elle "laissera pleurer la pluie sur ses yeux". http://verone.cowblog.fr/images/19.jpg

 

Jamais, alors, je n'aurais cru que cette douleur pourrait être la mienne et pourtant, elle le fut, à un âge où peu la découvrent, à un âge où le corps n'est plus source de peur, où on a su le montrer, l'offrir, à un âge où on a compris qu'il pouvait séduire, jouir quelle que soit son enveloppe, sa conformité au modèle des mannequins de papier. Je l'ai découverte parce qu'elle n'est pas qu'une attraction physique, un désir de maigreur, je l'ai découverte parce qu'elle est source de puissance, parce qu'elle est source de repère, parce qu'il est des sensations qui trompent, qui semblent nous rendre forts alors qu'elles nous détruisent. Cette douleur, je l'ai amadouée, chassée même si parfois, au détour d'un mur, elle s'engouffre. Mais je la décèle, la dompte et rapidement la fait fuir. Ce soir, sans doute revient-elle un  peu, je la laisse s'avancer pour mieux la contraindre, la combattre.

Aujourd'hui elle a lu Malika et je revois les années qui se sont écoulées, les sourires, les bonheurs et les chutes, les espoirs et les désillusions. Aujourd'hui je me rends compte qu'à cet âge je me disais qu'il fallait mourir jeune pour ne pas avoir à souffrir, que le temps n'était l'allié de personne et que de prendre trop longtemps de la place, c'était perdre du temps, gâché l'univers de présence inutile. Je me rappelle cette rédaction qui consistait à narrer un défi et, stupide, j'avais décrit le choix d'un suicide, habilement peut-être mais naïvement sûrement.
Je me rappelle ces heures infernales à écouter quelque élèves ânonner quelques passages d'un texte qu'il ne comprenait pas, ces heures à égrainer les secondes dans l'attente de la sonnerie libératrice alors qu'elle n'annonçait généralement que le droit de s'enfermer quelques mètres plus loin. Je me rappelle ces mensonges, ces entourloupes pour laisser à croire que le livre avait été lu, que les cours avaient été appris. L'ennui, l'attente, l'ennui, l'attente, c'est ainsi que je me rappelle les nombreuses heures passées devant ces tableaux d'où s'échappait la poussière des craies.
Mais il y eut elle, elle qui nous parlait sans faux-semblant, qui nous apprenait la vie alors qu'on ne la saisissait pas, elle qui était détestée de tous et que j'adorais pourtant, sans doute parce qu'elle nous donnait à interpréter, parce qu'il ne suffisait pas de répéter une leçon stupidement apprise mais parce qu'il fallait réfléchir, analyser. Aujourd'hui, je sais qu'elle ne permettait qu'à peu de réussir mais en ces rares heures où je chassais l'ennui, je ne voyais que le plaisir, les symboles, les beauté cachées. J'aimais les mots, ses mots, ces listes de vocabulaire ou abscons et escogriffe grandiloquent menaient la danse, j'aimais ces images dépecées, ces symboles expliqués, j'aimais comprendre pourquoi telle phrase me plaisait, pourquoi tes slogan fonctionnait, j'aimais devenir maître pour ne plus être soumis à ceux qui savaient. Nous devions n'être qu'une poignée à la comprendre et il est vrai que ses cours auraient été plus adaptés au lycée qu'à ces collégiens de campagne que nous étions. Et pourtant, ce furent intellectuellement mes premières vraies émotions.

Je n'ai jamais aimé beaucoup lire ou plutôt me forcer à lire. Aujourd'hui encore, je pâtis de ces lectures que je n'ai jamais finies, de ces oeuvres que je n'ai jamais terminées parce qu'elles ne me parlaient pas, ne m'emportaient. Je m'amuse de ces faux-semblants, de mes interventions habitées pour des romans que je n'ai jamais adorés. Parce que je sais combien ils sont importants, combien, pour eux, ils feront le différence entre celui qui sait et celui qui prétend, je leur vend comme on hèle sur le marché pour  vendre son poisson, je les ensorcèle de mes énigmes, de mes sous-entendus, et lorsque le livre terminé, ils racontent leur déception, je leur en propose un autre, génial, impénétrable et ils ne savent plus s'ils ont raison. Mais au moins, ils ont lu et ils sauront plus tard ce qu'ils doivent garder de ces contraintes barbares.
J'ai toujours lu. J'ai appris à lire en écoutant ma soeur apprendre à lire. J'avais quatre ans et je ne savais pas que ces signes qui devenaient des sons étaient pour certains une énigme impénétrable. Je lisais ces club des cinq ou ces six compagnons à la lumière de la lune pour oublier ces nuits que je trouvais trop longues mais durant lesquelles je ne pouvais allumer quelconque lampe de peur de réveiller celle qui dormait dans le lit d'à côté. Lire, c'était alors un luxe, l'activité des fainéants! "Tu lis encore!, t'as pas mieux à faire?", je crois qu'ils sont rares ceux qui entendent aujourd'hui cette rengaine qui résonnaient dans ces murs qui n'avaient pour seule oeuvre que ces six romans offerts par le Ministère à l'occasion de sa naissance. C'est joli comme cadeau, un livre.

Aujourd'hui, je les vois, elles,  lire comme un besoin fondamental. "On peut quand même lire" demandent-elles chaque fois que l'heure de dormir est quelque peu dépassée. Elle ne peuvent s'endormir sans ce rituel obligé. Elles lisent, dévorent quelques niaiseries ou quelques classiques. Je me surprends à les "contraindre" à quelques lectures plus difficiles, elles me surprennent à les apprécier. Elle, elle nous a tellement épatés lorsqu'à 6 ans elle connaissait le terme "voix de fausset" parce qu'elle l'avait lu dans Astérix.  Alors que les élèves commençaient leur premier roman, elle entamait la découverte de Dumas et en CM1, elle avait lu la trilogie des mousquetaires. C'est au même âge qu'elle découvrit Hugo et qu'elle dévora tout ce qui lui tombait sous les yeux. Aujourd'hui, à la veille de passer cet examen ridicule qui consiste à saucissonner, débiter, sans aimer, même si la note suprême revient souvent à celui qui a su s'imprégner de ces phrases alambiquées, aujourd'hui donc, elle dévore toujours son livre quotidien, comme une drogue, comme un compagnon qui rassure. Elle lit parce qu'elle va bien. Les livres me tombent des mains, mon esprit toujours divague vers d'autres lieux, d'autres espoirs, d'autres regrets. Les signes défilent sans heurter mon esprit, sans intégrer ma vie.

Valérie Valère a écrit quatre oeuvres, quatre textes qui ne lui ont pas sauvé la vie. Elle a écrit mais les mots n'ont pas suffi à sauver son corps, elle a écrit mais elle s'en est allée quand même.

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