Mardi 30 septembre 2008 à 11:06

Envie de hurler, de crier, hâte que le lexomil fasse son effet. Envie de tout laisser tomber, de m'éloigner, de tout arrêter. Envie de liberté, de folie et de frivolité. Envie d'être aimée.

Lundi 29 septembre 2008 à 23:21


Lundi 29 septembre 2008 à 17:34

Fatiguée parce que, sans comprimé, le sommeil m'abandonne
Fatiguée parce que je l'ai quitté délaissée
Fatiguée de ces questions non posées
Fatiguée de ces rendez-vous non fixés.
Fatiguée.

Samedi 27 septembre 2008 à 18:29

Joue-ton à faire semblant ou vit-on en se persuadant qu'on simule? Où est la vérité, où est le simulacre? Je mène ma vie sur le fil d'un rasoir qui m'entraîne vers les méandres de l'impossible, les aspérités du vide, l'anxiété du néant avide. Je mène une barque dans les tourments de ce fleuve sans tranquillité mais ai perdu les rames, la carte qui me permettraient de mieux me guider. Alors, je fonce, je résiste tant bien que mal et persiste dans ce bonheur douloureux et fatal. Je ne parviens pas à rester de marbre, à  oublier ses sourires, à ne plus désirer ses charmes. Je ne parviens pas à désirer un autre, à vouloir revenir à une situation plus normale, moins amorale, mais nettement moins favorable.

Et pourtant, je suis là, seule, chez moi, pendant ce weekend où il n'est pas là. Je suis là sans larme, sans hoquètement, je suis là sereinement à attendre que passe le temps. Je ne l'attends pas lascivement ou négligemment, non, je l'attends active, souriante, je l'attend en vivant. Alors, est-ce la guérison ou la certitude de son retour qui me permet une telle situation? Me suis-je complu dans ce chagrin et s'est-il enfui un beau matin? Ne suis-je plus amoureuse pour passer ces heures sans lui presque heureuse? Ou sont-ce ces dernières retrouvailles, ces quelques minutes volées au temps, intenses et mutuellement désirées, ces futures rencontres certaines, sont-ce ces améliorations qui me permettent de ne plus toucher le fond et de vivre presque sereine?

Passer ces heures sans lui mais avec ce mari à qui je souris malgré cet autre qui m'envahit. Fais-je semblant ou vis-je agréablement ces quelques moments, malgré l'absence, le manque. Aujourd'hui avec il, avec elles, pourquoi suis-je parvenue à être duelle? Ai-je appris peu à peu à vivre mieux, à supporter mieux ses heures vides de lui, cette envie de lui. Suis-je devenue si mesquine, fourbe, hypocrite que je parviens à réussir cette double vie maudite? Cette "réussite" pourra-t-elle tenir longtemps? L'absence ne redeviendra-t-elle pas aussi douloureuse qu'avant? Parce que ce lundi je vais le voir, j'en suis sure mais après? Si ces rendez-vous devaient s'espacer, si nous voir ne devenait plus possible, pourrais-je continuer ces jours paisibles?

21.36: il me manque terriblement, j'aimerais tant un signe de lui. Tout va trop vite, tout est trop fulgurant, je l'aime et je me mens, je ne pourrai jamais être comme avant, je ne pourrai jamais l'oublier, ne pas le voir souvent... Et pourtant, me quitter n'est-il pas ce qu'il attend?

Jeudi 25 septembre 2008 à 16:22

Une apparition fugace, le sourire prend place; se retenir pour ne pas courir, avoir le coeur qui chavire.

L'espace d'instant, se sentir bien, tout simplement...

Mercredi 24 septembre 2008 à 14:29

Aller mieux mais ne pouvoir aller bien. Je le sens là, mais il est si loin que mon coeur s'accroche et attend en vain.

Il y a des jours comme ça où on sait qi'on n'y arrivera pas mais que rien ne changera. Des jours comme ça où on n'attend plus rien que la fin... parce que seule, ça ne vaut plus rien.

Lundi 22 septembre 2008 à 20:53

Taire sa douleur, laisser parler le leurre, laisser croire infaillible que l'arrêt est possible et repartir détruite vers une inexorable fuite.

Le silence viendra sur ses pas triomphants effacer mon visage, atténuer son outrage et le laisser souriant.

Dimanche 21 septembre 2008 à 9:48

Les regarder me sourire, les remercier pour leur soutien mais ne parvenir à leur répondre, à aller bien.

Leur aide est apaisante mais il n'est pas là et la douleur demeure béante.

Je me croyais forte, je me croyais guérie mais les amours mortes m'ont trop endolorie. Sans ce comprimé qui me laisse apaisée, mes pensées s'emportent et me remets à pleurer.

Combien faut-il de temps pour taire la douleur, combien faut-il de larmes pour assécher son coeur?

Le manque redoutable, celui contre lequel on ne peut rien, ce manque insoutenable envahit mon quotidien. Je cache mon chagrin, en vain.

Samedi 20 septembre 2008 à 14:03

Le générique défile, l'histoire est terminée. Histoire banale mais pour laquelle le coeur a vibré, s'est enflammé, s'est heurté à un principe incompréhensible de réalité. Histoire trop belle au goût inachevé. Il faut se dégager de cette place appréciée, cette place dans laquelle le corps s'est moulé, lové. Il faut la quitter et lutter contre ce corps engourdi, cette douloureuse envie de rester ici.

Les veilleuses s'allument, un coup d'oeil circulaire, la salle est vide, personne ne m'aidera à trouver la sortie. Sur mon visage sillonnent les stigmates des moments passés, quelques reliquats de larmes, rappels des joies et tristesses recueillies. Le générique défile, tentation salutaire de rester à sa place, d'attendre que l'histoire recommence comme les fois précédentes. Mais cette fois-ci, il n'y aura plus de nouvelles séquences, c'était la dernière séance. Un regard vers la scène: demeure le fantôme de l'acteur, de son regard inquiet, son sourire me revient, ses gestes et ses mots, ce fantôme me retient, je voudrais le rejoindre mais l'histoire est terminée.

Se diriger à pas lent, l'esprit envahi d'images enfouies, de rêves évanouis, vers la sortie. La lumière vous accueille, vous agresse, vous refermez les yeux, luttez pour ne pas retourner vers la noirceur rassurante. Trouver la force de relever les paupières et accepter cette nouvelle lumière. Se hâter, se précipiter dans cette errance de la vie, sans envie.

L'oubli est difficile, rejouer toutes les scènes, les vouloir vivre encore mais l'amour impossible ne permet que la douleur des regrets, les pleurs effarés.

JE L'AIME

Lexomil,somnifère, alcool et cigarettes: cocktail précieux pour qu'enfin tout s'arrête comme il le veut!

Mardi 16 septembre 2008 à 21:07

Je voudrais dormir et ne plus penser, dormir sans rêver, sans imaginer la vie que je pourrais développer. J'aimerais pouvoir dormir et ne garder que ces images de plaisir sans chercher à les prolonger, à les retrouver. J'aimerais pouvoir dormir et tout oublier, tout recommencer.

Et pourtant, j'aimerais pouvoir dormir ... à ses côtés.

A chaque instant croire que tout est possible, parce qu'il est là, me sourit, m'embrasse, me touche; à chaque instant croire que tout est possible mais rester dubitative, savoir que le retour de manivelle sera terrible

Dimanche 14 septembre 2008 à 21:40

Je sens que j'ai changé, que mes envies ne sont plus aussi anodines, que mon désir est devenu certain. Je sens que j'ai changé et que je vais m'enfoncer dans l'attente et l'absence d'entente. Je sens que j'ai changé et que cela va me coutait cher, que cela va me rendre amère. Je sens que j'ai changé alors que rien n'a changé, qu'il n'a pas évolué, qu'il n'a pas progressé.

Vais-je encore résister longtemps à ces faux-semblants, à ce statut méprisant?

Samedi 13 septembre 2008 à 15:17

Est-ce que je m'enfonce chaque jour davantage pour taper le fond avec mes pieds et remonter alors plus haut?

Arrêtons de rêver, de croire que le meilleur est possible,

Rien ne changera jamais

Comment continuer?


42.7 (imc=16 enfin!)

Vendredi 12 septembre 2008 à 12:46

Mon cerveau est de la crème mont-blanc.

A trop le mélanger, il devient écoeurant.

Et si je faisais le point, pendant ces quelques minutes de fin de match, si je mettais à plat les incidences de cette double vie.

Je l'aime, c'est une certitude, longtemps je me suis voilé la face, j'ai tenté de prendre cela pour une farce mais le sentiment est profond, l'attachement réel et sa négation impossible. Cet amour s'est forgé grâce à notre complicité, aux moments partagés, à ce bien être ressenti lorsque je suis avec lui. Je l'ai éprouvé, ai tenté de le repousser, de le nier, de l'oublier mais à grands pas il est revenu. Ce sentiment entraîne ce sourire béat qui m'agace, que je tente d'ôter de ma face mais qui resplendit grâce à lui. Il me croit ivre, shootée, je suis juste bien, heureuse de le retrouver. J'échafaude des rêves, j'imagine des heures plus longues, des partages plus conséquents et je me berce de cette vie que j'attends.

M'aime-t-il? Réponse fluctuante. Il affirme ressentir un sentiment profond, répète qu'il aime me retrouver, être avec moi mais je ne peux affirmer que cet amour soit réel. Il aimé être aimé, il aime les situations vécues mais il ne m'aime pas assez pour prendre le risque d'une nouvelle vie. Il y a ses propos, ses actes qui m'amènent à douter de la sincérité de ses propos: relations consenties, nouvelles parcimonieuses, réflexions douteuses, répétition de sa volonté d'arrêter. Cet ensemble entraîne ma perplexité.

Que pèse l'amour dans cette nouvelle vie que je subis. Il y a quelques mois encore, nous étions d'accord, chacun reste chez soi, malgré l'envie de l'autre, malgré le plaisir partagé. Cette solution me satisfaisait puisqu'elle n'entravait guère nos rencontres et nos virées sentimales. Cette solution permettait à chacun de maintenir ce qu'il avait réussi à construire. Elle me dérangeait d'autant moins que notre quotidien semblait se ressembler: une vie de couple absente, une envie de se voir présente. De jalousie: point.

Mais depuis ce mois de mai et la relation révélée, la situation n'est plus la même, la douleur est devenue suprème. Certes nous n'avons pas cessé le lien mais celui-ci devient rare, crispé, frustrant. Nous avons connu des moments rares, d'une intensité inégalée mais depuis la rentrée, nos retrouvailles sont clairsemées. La relation devenue platonique et sporadique a déversé des flots de larmes et perturbé gravement mon corps et mon âme. Je ne parviens plus à vider ma tête de mon envie de lui, à résister au chagrin, à l'ennui. Je ne parviens plus à communiquer, à vivre en famille, à éduquer. Plus rien ne m'est simple, plus rien ne me permet de souffler. Lui, lui et encore lui. Certes, mes cours sont davantage construits, je corrige rapidement mes copies mais ce ne sont que des actes casaniers, individuels; j'ai relâché toute relation amicale et familiale. L'impression si pregnante d'être devenue nuisible, triste, stupide m'entraîne vers l'isolement. La nécessité de l'attendre, la crainte de le manquer, l'absence d'indication concernant sa présence m'invite à nier toute activité, à repousser tout rendez-vous, toute invitation programmée. Cesser d'exister pour pouvoir quelques minutes le rencontrer; ma vie est devenue une ruine. Pour quelques minutes et quelques baisers, j'attends de nombreuses heures effondrée, à me morfondre comme il le dit si bien ou plutôt comme lui précise qu'il ne le fait pas. La solution est certainement plus simple quand on a les raisons du blocage, quand on est celui qui gère les rencontres et leur possibilité. Lorsque je m'oblige à regarder cette réalité, cette sordide réalité, je me dis que je ne gagne rien à continuer, que peu à peu je me démolis et que continuer est une folie.

Mais voilà, il y a ce passé, ces quelques minutes, ces sensations ressenties, ce sentiment de réciprocité. Bien sûr je passe des heures terribles, viles et méprisables mais sa présence, cet instant magique où je l'aperçois, ces minutes passées dans ses bras me ramènent à une euphorie, une envie de lien, de poursuite, à cette certitude qu'il me fait du bien. Peut-être oublié-je trop vite qu'il ne prend de moi que ce qui l'arrange, que son égoïsme persiste pendant ces échanges. Quelques baisers volés, mais pas trop passionnées, quelques caresses encouragées mais guère poussées; quelques saupoudrages qui lui permettent d'assurer le lien mais aussi de pouvoir rentrer chez lui en étant bien, sans avoir trahi. Peut-être oublié-je trop vite que dans d'autres bras, il comble son désir, qu'avec une autre il prend du plaisir, que sans moi, ça vie n'est pas pire. Peut-être ma mémoire me fait-elle défaut mais il m'est essentiel, je ne peux me passer de ces ailes qui me poussent quand je suis avec lui, de cette impression de vie qu'il me fournit, cette envie de connaître, de découvrir, de le connaître et de le voir rire. Etre avec lui, c'est une bouffée d'oxygène, c'est une ouverture vers un monde qui me correspond, un univers qui me plait. C'est avoir l'impression que tout est facile, que la folie est possible. Qui pourrait se passer de cela?

Imaginons la vie sans lui. J'ai déjà connu, pendant plusieurs jours, la fin de cet amour. Je me suis obligée à me dire que je le quittais. Mais que reste-t-il? Ma vie est-elle plus facile? Certes, je ne passe plus ce temps à attendre mais je n'ai guère plus d'activité, je deviens irritable, insupportable, et ne peux plus rien accepter. Mes filles doivent subir ma mauvaise humeur, mon impression de n'être rien, de n'avoir aucun intérêt, de n'être plus d'aucune nécessité. Mon état se détériore encore plus, les kilos disparaissent, la tension baisse. Et mes pensées se tournent vers lui, vers ses souvenirs, cette sensation d'avoir été trahie. Les larmes déferlent davantage, le goût pour la vie disparaît et tout semble laid. Sans lui, j'ai l'impression de me trouver face à un gouffre qui m'appelle, un précipice auquel je ne résiste. Sans lui, je ne sais plus trop vers quoi je vais. Etrange comme en quelques mois il m'a donné d'autres envies, une autre manière de voir la vie. Alors, le quitter, c'est accepter d'oublier cette ouverture, c'est se fermer à toute envie d'aventure. Parce qu'avec lui, j'ai envie de la vie.

Alors, quelle est la solution. Malheureusement, il n'y en a guère. Il a décidé de rester chez lui avec tout ce que ça signifie et je sais bien que c'est ce qui entraîne ma jalousie, ma peur de le voir partir, la crainte qu'il m'oublie. Qu'il reste chez lui mais surtout qu'il l'aime à nouveau et n'ait plus besoin de moi est ce que je redoute le plus. Je répugne ses aveux de bigamie, cherche à rejeter ces images de lui avec elle dans un lit. Mais c'est cela qui me fait mal, cela qui m'empêche d'avoir le moral, cela qui entraîne cette image déplorable que j'ai de moi, qui me montre qu'il me prend pour n'importe quoi puisqu'il me fait subir cela. Il m'avait affirmé qu'il ne pouvait plus la toucher et peu à peu cet envie fut retrouvée. Cette possibilité de l'union physique met à mal ces aveux, me laisse critique. De moi, il parvient à se passer. Je n'arrive pas à le supporter. Mais je regarde mon corps et je comprends qu'il n'inspire guère l'envie. Alors je me méprise encore plus. Je ne devrais pas l'accepter, le tolérer mais je sais que je n'ai pas le choix, que de ne pas l'accepter c'est le voir me quitter et je n'ai pas assez de force pour l'envisager. Et j'ai peur, peur à chaque instant de le voir se lasser, peur de ne plus le retrouver. Si j'étais sûre, je crois que ça m'aiderait, ça me permettrait de résister, de patienter.

Faire le point ne sert à rien. Cela me permet d'énoncer les difficultés, de m'assurer que je suis parfaitement consciente de la réalité. Mais rien ne change, dire les « heures difficiles » que je subis ne me fait pas moins penser à lui, ne me permet pas de le rayer de ma vie. Il est le seul à pouvoir permettre à cette rélation de s'améliorer. Apprendre à mieux communiquer, s'organiser, dire la vérité.

Je l'aime. J'ai muri. J'ai compris que j'étais assez forte pour mener une autre vie. Pas lui. Il évoque une question d'âge. Je ne parviens pas à le comprendre. Je ne vois que l'absence de sentiment profond, la négation de ma personne, l'absence d'intérêt que je représente. J'ai l'espoir tenace qu'il change d'avis. Parce que je l'aime lui.

Mercredi 10 septembre 2008 à 23:53

 Et si je faisais le point, pendant ces quelques minutes de fin de match, si je mettais à plat les incidences de cette double vie.

Je l'aime, c'est une certitude, longtemps je me suis voilé la face, j'ai tenté de prendre cela pour une farce mais le sentiment est profond, l'attachement réel et sa négation impossible. Cet amour s'est forgé grâce à notre complicité, aux moments partagés, à ce bien être ressenti lorsque je suis avec lui. Je l'ai éprouvé, ai tenté de le repousser, de le nier, de l'oublier mais à grands pas il est revenu. Ce sentiment entraîne ce sourire béat qui m'agace, que je tente d'ôter de ma face mais qui resplendit grâce à lui. Il me croit ivre, shootée, je suis juste bien, heureuse de le retrouver. J'échafaude des rêves, j'imagine des heures plus longues, des partages plus conséquents et je me berce de cette vie que j'attends.

M'aime-t-il? Réponse fluctuante. Il affirme ressentir un sentiment profond, répète qu'il aime me retrouver, être avec moi mais je ne peux affirmer que cet amour soit réel. Il aimé être aimé, il aime les situations vécues mais il ne m'aime pas assez pour prendre le risque d'une nouvelle vie. Il y a ses propos, ses actes qui m'amènent à douter de la sincérité de ses propos: relations consenties, nouvelles parcimonieuses, réflexions douteuses, répétition de sa volonté d'arrêter. Cet ensemble entraîne ma perplexité.

Que pèse l'amour dans cette nouvelle vie que je subis. Il y a quelques mois encore, nous étions d'accord, chacun reste chez soi, malgré l'envie de l'autre, malgré le plaisir partagé. Cette solution me satisfaisait puisqu'elle n'entravait guère nos rencontres et nos virées sentimales. Cette solution permettait à chacun de maintenir ce qu'il avait réussi à construire. Elle me dérangeait d'autant moins que notre quotidien semblait se ressembler: une vie de couple absente, une envie de se voir présente. De jalousie: point.

Mais depuis ce mois de mai et la relation révélée, la situation n'est plus la même, la douleur est devenue suprème. Certes nous n'avons pas cessé le lien mais celui-ci devient rare, crispé, frustrant. Nous avons connu des moments rares, d'une intensité inégalée mais depuis la rentrée, nos retrouvailles sont clairsemées. La relation devenue platonique et sporadique a déversé des flots de larmes et perturbé gravement mon corps et mon âme. Je ne parviens plus à vider ma tête de mon envie de lui, à résister au chagrin, à l'ennui. Je ne parviens plus à communiquer, à vivre en famille, à éduquer. Plus rien ne m'est simple, plus rien ne me permet de souffler. Lui, lui et encore lui. Certes, mes cours sont davantage construits, je corrige rapidement mes copies mais ce ne sont que des actes casaniers, individuels; j'ai relâché toute relation amicale et familiale. L'impression si pregnante d'être devenue nuisible, triste, stupide m'entraîne vers l'isolement. La nécessité de l'attendre, la crainte de le manquer, l'absence d'indication concernant sa présence m'invite à nier toute activité, à repousser tout rendez-vous, toute invitation programmée. Cesser d'exister pour pouvoir quelques minutes le rencontrer; ma vie est devenue une ruine. Pour quelques minutes et quelques baisers, j'attends de nombreuses heures effondrée, à me morfondre comme il le dit si bien ou plutôt comme lui précise qu'il ne le fait pas. La solution est certainement plus simple quand on a les raisons du blocage, quand on est celui qui gère les rencontres et leur possibilité. Lorsque je m'oblige à regarder cette réalité, cette sordide réalité, je me dis que je ne gagne rien à continuer, que peu à peu je me démolis et que continuer est une folie.

Mais voilà, il y a ce passé, ces quelques minutes, ces sensations ressenties, ce sentiment de réciprocité. Bien sûr je passe des heures terribles, viles et méprisables mais sa présence, cet instant magique où je l'aperçois, ces minutes passées dans ses bras me ramènent à une euphorie, une envie de lien, de poursuite, à cette certitude qu'il me fait du bien. Peut-être oublié-je trop vite qu'il ne prend de moi que ce qui l'arrange, que son égoïsme persiste pendant ces échanges. Quelques baisers volés, mais pas trop passionnées, quelques caresses encouragées mais guère poussées; quelques saupoudrages qui lui permettent d'assurer le lien mais aussi de pouvoir rentrer chez lui en étant bien, sans avoir trahi. Peut-être oublié-je trop vite que dans d'autres bras, il comble son désir, qu'avec une autre il prend du plaisir, que sans moi, ça vie n'est pas pire. Peut-être ma mémoire me fait-elle défaut mais il m'est essentiel, je ne peux me passer de ces ailes qui me poussent quand je suis avec lui, de cette impression de vie qu'il me fournit, cette envie de connaître, de découvrir, de le connaître et de le voir rire. Etre avec lui, c'est une bouffée d'oxygène, c'est une ouverture vers un monde qui me correspond, un univers qui me plait. C'est avoir l'impression que tout est facile, que la folie est possible. Qui pourrait se passer de cela?

Imaginons la vie sans lui. J'ai déjà connu, pendant plusieurs jours, la fin de cet amour. Je me suis obligée à me dire que je le quittais. Mais que reste-t-il? Ma vie est-elle plus facile? Certes, je ne passe plus ce temps à attendre mais je n'ai guère plus d'activité, je deviens irritable, insupportable, et ne peux plus rien accepter. Mes filles doivent subir ma mauvaise humeur, mon impression de n'être rien, de n'avoir aucun intérêt, de n'être plus d'aucune nécessité. Mon état se détériore encore plus, les kilos disparaissent, la tension baisse. Et mes pensées se tournent vers lui, vers ses souvenirs, cette sensation d'avoir été trahie. Les larmes déferlent davantage, le goût pour la vie disparaît et tout semble laid. Sans lui, j'ai l'impression de me trouver face à un gouffre qui m'appelle, un précipice auquel je ne résiste. Sans lui, je ne sais plus trop vers quoi je vais. Etrange comme en quelques mois il m'a donné d'autres envies, une autre manière de voir la vie. Alors, le quitter, c'est accepter d'oublier cette ouverture, c'est se fermer à toute envie d'aventure. Parce qu'avec lui, j'ai envie de la vie.

Alors, quelle est la solution. Malheureusement, il n'y en a guère. Il a décidé de rester chez lui avec tout ce que ça signifie et je sais bien que c'est ce qui entraîne ma jalousie, ma peur de le voir partir, la crainte qu'il m'oublie. Qu'il reste chez lui mais surtout qu'il l'aime à nouveau et n'ait plus besoin de moi est ce que je redoute le plus. Je répugne ses aveux de bigamie, cherche à rejeter ces images de lui avec elle dans un lit. Mais c'est cela qui me fait mal, cela qui m'empêche d'avoir le moral, cela qui entraîne cette image déplorable que j'ai de moi, qui me montre qu'il me prend pour n'importe quoi puisqu'il me fait subir cela. Il m'avait affirmé qu'il ne pouvait plus la toucher et peu à peu cet envie fut retrouvée. Cette possibilité de l'union physique met à mal ces aveux, me laisse critique. De moi, il parvient à se passer. Je n'arrive pas à le supporter. Mais je regarde mon corps et je comprends qu'il n'inspire guère l'envie. Alors je me méprise encore plus. Je ne devrais pas l'accepter, le tolérer mais je sais que je n'ai pas le choix, que de ne pas l'accepter c'est le voir me quitter et je n'ai pas assez de force pour l'envisager. Et j'ai peur, peur à chaque instant de le voir se lasser, peur de ne plus le retrouver. Si j'étais sûre, je crois que ça m'aiderait, ça me permettrait de résister, de patienter.

Faire le point ne sert à rien. Cela me permet d'énoncer les difficultés, de m'assurer que je suis parfaitement consciente de la réalité. Mais rien ne change, dire les « heures difficiles » que je subis ne me fait pas moins penser à lui, ne me permet pas de le rayer de ma vie. Il est le seul à pouvoir permettre à cette rélation de s'améliorer. Apprendre à mieux communiquer, s'organiser, dire la vérité.

Je l'aime. J'ai muri. J'ai compris que j'étais assez forte pour mener une autre vie. Pas lui. Il évoque une question d'âge. Je ne parviens pas à le comprendre. Je ne vois que l'absence de sentiment profond, la négation de ma personne, l'absence d'intérêt que je représente. J'ai l'espoir tenace qu'il change d'avis. Parce que je l'aime lui.

Mercredi 10 septembre 2008 à 14:19

Manger, reprendre du poids, accepter de grossir à nouveau malgré le mal-être, malgré le manque d'appétit, la difficulté de partager les repas en famille. Tenter de retrouver une taille normale, loin de cette absence de forme, de ce corps difforme. Manger, chaque jour, parfois trop, manger parce qu'il le faut. Manger même quand ça va mal, quand mon coeur s'emballe, malgré l'attente infernale. MANGER.

Lundi 8 septembre 2008 à 21:44

Impossibilité de répondre

Le doute et tout s'effondre

Parce que ces messages entraînent des nuages, ils me déraisonnent et m'emportent vers une attitude inquiétante. Et pourtant, il est des mots qui rassurent, des attitudes qui vous appaisent mais le silence, l'absence sont trop présents pour que ces derniers puissent peser lourds, puissent dominer. Se laisser entraîner, enfermer dans la jalousie, la peur, la paralysie. Mais ne pouvoir se résoudre à changer de route, à modifier cette contrainte du silence malgré les plaintes.

Dimanche 7 septembre 2008 à 22:04

Quelques minutes de bonheur pour quelques heures de sérénité...

Et après? Ne pas y penser.

Profitons, Savourons, Patientons

Samedi 6 septembre 2008 à 14:36

Tout doucement, je m'éloigne de cette vie qui fut la mienne, de cette maison qui me vit sereine. Je m'éloigne pour ne pas leur imposer mes larmes, mes cris et mes douleurs. Je m'éloigne sans savoir où aller, et j'erre dans l'attente vaine qu'il apparaisse.

Je m'éloigne, sans être capable de me raccrocher à ce quotidien qui m'effraie, sans pouvoir les aider, sans pouvoir bien les aimer. Elles sont là, attentives, attentionnées, elles me regardent, désabusées. Je ne peux plus être celle sur qui elles comptent, celle qui les élève. Je les regarde, impuissante, les entends, les comprends mais je ne parviens pas à trouver l'énergie qui serait nécessaire. Je la regarde, elle, si petite, si fragile, se roulant sur le sol, pleurant à la moindre alerte, à la moindre difficulté. Je la regarde mais ne peux l'aider, ne peux que la renvoyer loin de mes propres larmes, loin de mes ténébreuses pensées.

Je m'éloigne donc à mesure qu'il s'éloigne de moi. Je doutais, je me rapelle m'être demandé à quel moment sait-on que l'on aime. Je me le rappelle, et dorénavant je regrette que la certitude ait pris le dessus sur l'inquiètude, que l'oubli ne soit pas pour aujourd'hui. Je regrette mais je ne maîtrise plus ma tête.

Je m'éloigne doucement, jusqu'à quand?

Vendredi 5 septembre 2008 à 18:42

Je m'imagine racontant ces premières journées, mes déceptions, mes espoirs, mes peurs et mes satisfactions. Je l'imagine, là, ma tête sur son épaule, sa main dans la mienne, je l'imagine me racontant ses dernièrs problèmes, ses enfants et ses dilemnes. Je l'imagine mais l'imagination m'est douloureuse parce que la réalisation impossible, malheureuse.

Je voudrais pouvoir lui écrire, encore et encore, lui raconter ses petits faits quotidiens, ses petits riens qu'il raconte si bien. Mais je ne peux plus rien lui dévoiler puisqu'il dit assumer, puisqu'il veut tout arrêter. Il ne me reste que cette odieux silence qui m'enfonce, me plonge dans la souffrance.

J'ai peur, peur de ne pas réussir à tenir, de craquer en plein cours, de m'effondrer en plein jour. La nuit, ou seule dans mon lit, les larmes déferlent sans public mais c'est de plus en plus critique. Chaque seconde, chaque instant immonde est une lutte contre mes sentiments, contre cette fin qui m'attend.

Je voudrais pouvoir lui dire que tout va bien, que je ne ressens plus rien mais je ne le peux pas, il est trop en moi. Alors je me tais, je disparais.

Jeudi 4 septembre 2008 à 20:20

Il n'y a plus de mots, il ne reste que les larmes, il n'y aura plus ses bras, j'ai perdu toutes mes armes, il n'y aura plus rien, me dévore le chagrin.

Il veut assumer cette lâcheté, assumer et me laisser. J'aurai beau pleurer, crier, hurler, il ne pourra plus une seconde m'aimer. Alors je pleure quand même, je hurle en silence et me heurte au mur de son indifférence. Il ne veut plus faire exister cette vie qui me plaisait, il ne veut plus supporter ses mensonges qu'il inventait, qui le rongeaient. Il ne veut plus, il ne peut plus, il décide. Je n'ai qu'à me plier à sa décision parce que je n'ai pas à donner mon opinion.

Alors, les doutes s'installent, les images s'ancrent pour faire mal. A-t-il un jour pensé ce qu'il disait? A-t-il une seule fois cru qu'il m'aimait? N'a-t-il pas tout inventé? Comment peut-il accepter cette situation, la vivre sans humiliation, l'accepter sans condition? Parce que ses mots n'étaient que leurre, parce qu'il n'a jamais connu le bonheur, parce que je n'étais pas son âme soeur. Seul le mensonge peut expliquer cette séparation qui me ronge, me tue à petit feu? Seul le mensonge peut justifier la possibilité de l'adieu.

Il va me falloir me battre, résister, endurer, sans un mot, sans un signe. Il va me falloir retrouver le goût des autres, de l'amitié. Mais aujourd'hui, je m'enferme dans ma solitude parce que le chagrin éloigne toute envie de compagnie, parce que la honte m'entraîne vers le rejet de cette ancienne vie.

Il ne voulait pas perdre sa vie, ses amis; il préfère tout garder et accepte que je perde tout. Son égoïsme n'a donc d'égal que son hypocrisie.

Et pourtant, je l'aime comme je l'ai aimé parce qu'il était celui qui me permettait de croire que je pouvais exister, parce qu'il est ma pépite, celui qui me laissait ressentir le plaisir de la vie, le plaisir de l'envie. Il est celui que j'aime parce que je le désire, celui que je voulais voir dormir, celui pour qui j'ai accepté le pire. Il est celui que j'aime mais on ne peut pas aimer pour deux, il est des rêves fous qu'on ne peut porter qu'à deux, parce qu'il faut toute la force de ces deux pour réussir et pour tenir. Il est celui que j'aime mais il n'avait pas besoin de moi, il avait juste besoin de comprendre qu'il était encore loin des cendres, qu'il pouvait encore plaire à quelqu'un, qu'il était capable d'assumer l'étreinte, que sa vie n'était pas éteinte. Il est celui que j'aime mais qui ne m'aime pas.

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