Vendredi 18 octobre 2013 à 23:08

http://verone.cowblog.fr/images/persplace130212.jpg
Ils sont sortis les uns après les autres, souriants, soulagés, amusés, irrités, ils sont sortis criant, lançant, murmurant ces bonnes vacances que je leur rendais. Puis, j'ai refermé la porte, me délestant pas à pas des heures difficiles, des moments fragiles, tranquilles, volubiles et chaque seconde me rapproche de la sortie, éloigne la fatigue de mon esprit.

La douceur a salué cette parenthèse qui s'ouvre, le vent effleurait les corps. A la terrasse de ce café, les amitiés se retrouvent, les mêmes conversations, les mêmes sourires se déliant, les mêmes espoirs. Le soleil nous entoure et je respire sereine cette heure qu'il nous reste. Je laisse la quiétude m'envahir, je rejette les peurs, les hésitations, les jours à venir, les longs kilomètres à parcourir, je souris

Dans la douceur de ses yeux, j'ai rebroussé chemin et retrouvé ces lieux quittés au petit matin.

Et pendant ce temps là, Manosque nous revoilà!

Dimanche 13 octobre 2013 à 21:56

Quand la bouteille est vide,
je craque une allumette
Et la bouteille vide
Se remplit de lumière...

Mais je n'ai plus de feu!
A moins que...

Samedi 12 octobre 2013 à 14:19

Je n'avais pas envie de venir, pas envie de partir, de les laisser mais il le fallait, ce n'était pas mon week end.
Je n'avais pas envie de venir, il dormait, ma nuit sans sommeil m'a invitée à en faire de même. Je suis allée m'installer au soleil pour ne pas le déranger.
La tension est à son comble, les mots ne sortent pas, la fatigue extrême.
Il nous reste une semaine avant le départ, avant les vacances qui ne riment jamais avec insouciance.
Je n'avais pas envie de venir, et là, j'ai une furieuse envie de partir.

Vendredi 4 octobre 2013 à 19:47

http://youtu.be/cmBHDTST5tc

J'ai souvent aimé Bécaud, Aznavour, Brel, Brassens, les chansons à textes où la musique ne cachait pas la voix. Déjà petite, je connaissais par coeur des chansons qui n'étaient plus de mon âge même si j'écoutais celle qui était la nouvelle radio jeune. J'aimais à l'improviste fredonner ces poèmes qui se chantaient. Je n'ai jamais eu une culture élitiste, je faisais partie de ces jeunes qui manquaient de vocabulaire, qui n'avaient pas de style. Je lisais, je passais des pages mais je n'imprégnais guère ce vocabulaire qui n'était pas de mon monde.
Aujourd'hui, je les entends se gausser des adolescents qui sont tous des fainéants, détestent le travail, n'ont pas de curiosité. Je les écoute et je regarde mes filles, leurs amis et je ne vois que des enfants avides de savoir, capables de se hisser dans un monde qui leur est hostile, des adolescents qui certes s'amusent, jouent aux jeux vidéos, adorent les mangas ou autre BD mais qui ne considèrent pas que l'école est un endroit rédhibitoire. Je m'interroge alors sur ce regard dévalorisant, méprisant de ceux qui se disent adultes.
Je vois tous ces regards lorsque je lis une histoire, lorsque je demande d'écrire, toutes ces mains qui se lèvent, ces cerveaux qui bouillonnent. Je ne crois pas qu'il faille les vilipender, je crois simplement qu'il faille avancer, les comprendre, les connaître et surtout éduquer les adultes, leurs parents, bien souvent responsables de la dégradation de l'adolescent. Ils ont refusé le combat, ont préféré la permissivité plutôt que l'interdiction, ils ont cru qu'on devait tout expliquer, leur donner toute la place, les surprotéger. Ils refusent les devoirs pour ne pas avoir à les surveiller; Ils refusent de se poser en censeurs, en redresseurs de torts de peur de perdre leur amitié.
Leur cher petit est forcément un être fragile que l'école agresse de ses contraintes et obsessions.
Elle est là la grande différence entre les élèves, ceux à qui on a appris la contrainte, et ceux qui ne la maîtrisent pas. Il y a ceux qui savent différer les plaisirs, découvrir le plaisir de l'effort gratuit et ceux qui sont dans l'omnipotence, dans l'immédiateté de la satisfaction. Tout doit être efficace tout de suite. On veut des recettes miracles, on veut du plaisir immédiat, on veut de la diversité, on refuse l'ennui.
Je crois en la vertu du travail, de la répétition, de l'ennui. Je ne crois pas que l'école soit toujours l'endroit où on doive s'amuser, je crois que l'école doit permettre à chacun de souffrir et d'attendre. Malheureusement, il est des gens pour estimer qu'il faut s'adapter toujours et toujours plus à l'élève, accepter sa graphie illisible, ne pas s'offusquer de sa démarche désinvolte, de sa tenue débridée. Il faudrait pouvoir les laisser tout faire comme ils veulent afin qu'ils ne soient pas frustrés, qu'ils ne soient pas en opposition. Et si cet état d'esprit ne permettait que la loi du plus fort. Et si exiger le silence, le maintien correct c'était permettre à tout un chacun même le plus timide, même le plus revêche de s'épanouir dans un endroit qui le lui permet.  Si ne pas baisser les bras, donner des règles, répéter c'était permettre à tout le monde, même à celui qui chez lui n'en a pas d'enfin devenir un citoyen.
Les élèves n'aiment pas l'effort et c'est un état qui me semble naturel et sain. Il faut donc l'y contraindre, sans lui mentir, sans lui dire que ce sera agréable. N'est-ce pas le faire grandir? Lui permettre d'entrer dans le monde adulte? Les élèves n'ont, à mon avis, jamais aimé l'effort. Sauf qu'il y a des décennies, ils savaient qu'il devait s'y contraindre parce que sinon toute la communauté éducative qui ne se donnait pas ce nom grandiloquent leur tomberait dessus, professeurs, parents. Mais surtout, ils savaient que cet effort serait récompensé, que les meilleurs, les plus travailleurs auraient le meilleur emploi. Aujourd'hui, l'école ne garantit plus cet accès à l'emploi, ce droit à une vie meilleure. L'école forme des esprits et non des travailleurs. L'un a longtemps permis l'autre. Aujourd'hui, il ne permet plus rien si ce n'est ne pas être manipulé par les démagogues qui peuplent de plus en plus nos chemins.

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