Mardi 31 août 2010 à 16:25

Nouvelle rentrée, cette fois, je suis ici, à Cresserons et c'est de là que je partirai mais je doute que je sois encore lorsque la cloche sonnera la sortie, ça m'étonnerait qu'il m'ait gardée dans sa vie.
Il ne peut pas, il n'en a pas le droit et il la laisse manier sa vie au grès de ses folies, de ses crises.
Je suis lasse et j'ai des soucis autrement plus graves, des peurs nettement moins dérisoires.
Ma fille ets malade, atteinte d'un syndrome entraînant tics et risquant de mettre en péril sa scolarité et sa vie tout entière. Comment ne pas se sentir responsable face à ça? Comment ne pas voir qu'il est en partie responsable et que j'en ai la plus grande responsabilité? C'est donc elle qui a trinqué, elle qui a souffert de ce malaise engendré. Je n'étais pas là, j'étais malade et elle a encaissé et a subi des dommages irrémédiables.
Il l'a dit, nous ne sommes pas un couple et nous ne le serons jamais alors aujourd'hui, je prends la décision de ne plus du tout vivre pour lui, de ne plus vivre à travers lui. Je vais mener ma vie comme je l'entends et je cesserai de me cacher. je cesserai de laisser le téléphone sonner, je cesserai de tout orgniser pour être avec lui, je cesserai de le quémander. Il ne veut pas me donner et bien tant pis, il partira de ma vie et je tracerai un trait sur mes rêves de bonheur.
Il n'a pas compris qu'il était un salaud et il ne veut pas tourner la page alors je vais vivre, vivre sans lui.
La rentrée va se faire et cela me désespère mais je ne le laisserai pas me détruire, je ne le laisserai pas faire et je lui dirai ce que j'ai à penser de ce qu'elle a fait.

Jeudi 26 août 2010 à 17:41

Alors que je devrais travailler, je ne cesse de penser à lui et de l'imaginer.
J'ai "gagné" diront certains sans se rendre compte que tout le monde a perdu, tout le monde est victime et que personne finalement ne sera plus complètement heureux. Perdues la sérénité et la vie tranquille, perdue la possibilité d'un après, d'un avenir, d'un possible. Perdu l'espoir d'être un couple, d'avoir une vie commune, de vivre.
Mais, j'ai gagné le droit de retourner à Cresserons lundi, de pouvoir y recevoir en ce jour quelques amis, j'ai gagné mais je ne ressens que le manque, la douleur et l'impossible liberté. Je ne pouvais pas faire autrement, je ne pouvais vivre autre chose alors j'irai mais pour combien de temps et pour quoi faire.
Elle a mal, elle souffre, elle se sent humiliée et je la comprends trop bien, je la plains également. Je ne peux m'empêcher de le voir comme responsable de cette longue déchéance, de cette impossible guérison. Il l'a laissée espérer, il l'a laissée sans explications, il l'a laissée sans oser dire l'amour qu'il me portait. Parce qu'il ne se sentait pas le droit, parce qu'il pensait que ça ne changeait rien, parce qu'il ne pouvait s'empêcher de garder une issue pour son bien. Il a entretenu le mal, il a entretenu les images douloureuses, il a entretenu l'ambiguité et il a entraîné cette horreur désespérée. Il fait semblant de ne pas voir, de ne pas réaliser mais il fait tout pour que la douleur  se développe, pour que l'horreur nous enveloppe.
Il aurait dû me laisser dès le début, malgré la peine et la douleur. Il aurait dû ne pas continuer alors qu'il la baisait à nouveau. Il aurait dû ne pas alterner les lits, les baisers, il aurait dû ne pas me leurrer, ne pas me laisser entendre qu'il m'aimait.
Mais, il avait trop peur, il avait trop honte et il a préféré que tout le monde aille bien en les détruisant de tout côté.
On va se retrouver avec les mêmes mots, les mêmes pressions, les mêmes oppressions et il continuera son "je ne peux pas", "je n'y arrive pas". Et je souffrirai, il me détruira mais je resterai parce que je n'ai pas d'autre choix.
Je voudrais qu'il parte, loin, très loin. Il devrait partir pour me laisser retrouver une vie mais il ne le fait pas parce qu'il ne le peut pas, parce qu'il n'a pas assez de force pour cela.
Il a tout fait en fonction de sa bonne conscience, sans se rendre compte que ce n'ets que lui qu'il aidait. Il a déposé là-bas ses cartons sans voir les images qu'il offrait. Il a aidé la bonne réalisation des travaux sans comprendre que c'est ainsi qu'elle l'accrochait et il continuera à faire cela et ainsi à l'empêcher de se construire, d'avancer.
Il devrait lui dire qu'il ne l'aime plus, qu'il ne peut plus vivre avec elle mais il ne le peut pas. Il pense que ce serait trop cruel mais il ne voit pas que c'est la seule manière de lui donner des ailes. Quant à moi, il voudrait me quitter mais encore pouvoir me voir, me toucher, profiter de moi. Je lui refuse ce droit là, je lui refuse cette facilité parce que je ne veux pas vivre à moitié.

Ces derniers jours furent symptomatiques. PArfois tendus, lui cherchant à m'éviter, moi à le retrouver et lui revenant quand ses hormones le titillaient, quand il comprenait que je lui manquais. Il m'a fait souffrir, m'a fait manquer quelques jours avec mes filles et il m'a fait jouir, m'a procuré des vrais moments de plaisir.
Les vacances ont été ainsi, entre rêve et hérésie. L'impression trop fréquente de n'être rien, la douleur trop présente de son chagrin et nous qui nous trouvons pour des moments passions, des moments de tension.
Il me faudra un jour être claire, être capable de mettre à jour ces ténèbres mais pour le moment je reste à ses côtés, oubliant ce que je suis, tentant de l'amadouer, refusant ce que je suis quand ça lui déplait.

Mardi 17 août 2010 à 1:25

Bien sûr que je l'attendais, bien sûr que l'euphorie me gagnait, bien sûr qu'il a tout gâché. Oh, il est bien rentré aujourd'hui, comme il l'avait laissé entendre mais il est rentré en silence, sans nouvelle, sans prendre la peine de passer; il est rentré mais juste pour se retrouver tranquille, juste pour s'assurer son confort. Moi, quelle importance? Moi, quelle inutile déplacement.
J'ai cru que j'allais tenir, que j'allais être capable de snober cette "indélicatesse" si je veux maîtriser l'euphémisme mais j'ai craqué et c'est lui qui a su montrer toute la mesure de son talent pour détruire, pour faire mal, pour mépriser la douleur des gens. Incapable de saisir les images, les symboles, incapable de voir plus loin que le bout de son nez et de son confort.
Finalement, je ne lui suis plus confortable alors il se débarrasse et refuse que cela n'entraîne quelconque conséquence sur sa vie. Quelle mesquinerie.
Le pire peut-être c'est de voir qu'il a utilisé les autres, qu'il les as pris comme alibi. Ses amis, ceux qu'il devait absolument rejoindre et qu'il s'est empressé de laisser.
Je vais mal. Heureusement en rangeant cet après midi, j'avais retrouvé quelques comprimés de lexomil? J'aurais dû me douter que c'était un signe.
Maintenant il dit qu'il va partir, ou plutôt fuir pour ne pas subir les conséquences des dégâts commis. Il va partir et je vais le maudire, le détruire à mon tour. C'est une question de survie, une simple question d'amour propre et de résilience.

Lundi 16 août 2010 à 14:45

Je continue mon introspection pendant que les filles jouent là-haut. 14h32, le déjeuner n'est pas encore prêt, elles ne le réclament pas d'ailleurs, le petit dès n'est pas encore loin, inutile de respecter les heures, c'est aussi ça les vacances, attendre que le corps décide, attendre que les envies pointent le bout de leur nez. Vacances, vacance. Il n 'est pas là et je sais que je l'attends. Je fais semblant, n'en parle pas mais au fond de moi, je l'attends. J'ai préparé mon corps à ses mains, nettoyé, épilé, embaumé, masqué, j'ai cherché à effacer les traces de ces nuits sans sommeil, de ces longues nuits sans lui. Je l'attends mais je ne dois pas le penser, je dois oublier que la seule chose qui m'attire, c'est ce portable désespérément muet. Je l'attends à cause de ces quelques mots prononcés au téléphone, "je rentrerai sur Caen demain". Demain c'est aujourd'hui mais il n'est toujours pas là. Enfin, toujours pas ici car à Caen il y est peut-être mais pas chez moi. Où alors? Là-bas, là où ça me fait mal, là où je ne voudrais pas qu'il retourne. Il est là-bas et j'ai peur que ce soit sa destination finale. Parce qu'il il y a eu ces autres mots "il faut qu'on en parle".qu'on parle de quoi? De nous, de ce manque que je ressens sans cesse, de sa présence que je recherche en cachette? Non, quand il veut parler souvent, c'est pour me quitter, pour me dire qu'il ne peut plus, qu'il ne veut plus, pour me dire qu'il va me laisser mais continuer sa vie comme si rien n'avait existé. Je sais que je ne le veux pas, je sais que je ne le supporte pas mais ai-je d'autres choix?
Alors, j'ai beau me dire que c'est moi qui vais partir, que cela me donnera une contenance, une répartie, une possible résurgence, je sais que je ne le ferai pas, je sais que je ne le pourrai pas et que je pleurerai en attendant ces pas, son retour, son besoin de moi. Il ne me dit mot, ne me répond pas, il se tait et moi je le déteste pour cela. J'ai essayé d'envoyer des sms sans heurt, des sms de bonne humeur mais ils sont restés lettres mortes, ils n'ont pas eu de résonnance. Rien, juste le silence, le méprisant silence et moi, qui ferai comme si tout va bien, comme s'il était normal de mépriser ainsi celle à qui on dit tenir.
Les coups ont retenti et j'ai cru pendant quelques secondes que c'était lui puis l'espoir s'est dissipé, ce n'était que la voisine, l'amie qui elle vient retrouver celle qu'elle apprécie. MOi, rien. Personne à embrasser, personne à visiter, rien que la solitude d'une vie sans intérêt. Personne à qui parler puisque tout le monde est parti, vaque à ses occupations, tout le monde a mieux à faire que venir vois une bonne mère comme moi!
Je voudrais pouvoir espérer mais je sais que c'est inutile mais je ne veux pas pleurer alors, je fais comme si tout allait bien, comme si tout allait s'arranger. C'est comme ce compte en banque déficitaire, je le laisse reposer, jusqu'à ce qu'il se reconstitue sans avoir à y penser.

Dimanche 15 août 2010 à 22:22

J'ai envie d'aller voir un psy. C'est bête me dira-t-on, un psy j'en ai déjà vu, ils ne m'ont servi à rien et j'ai trouvé le procédé inutile, infantilisant, poudre de perlimpimpin. Mais voilà, je voudrais quelqu'un qui m'écoute, quelqu'un à qui je puisse parler sans conséquence, sans chape morale, sociale... et je ne sais quoi encore, quelqu'un qui me permette de mettre à plat toutes les cartes, toutes les impressions, quelqu'un qui me permette de mieux comprendre, de mieux me connaître.
PArce que là, oui, en ce moment, je ne me reconnais plus, je ne vois plus comment je vais pouvoir m'en sortir, comment je vais pouvoir continuer à vivre.
Il y a encore 3 ans de cela, 3 ans seulement, je rentrais de Prague et de Brugges, séjour en amoureux qu'on avait passé tous les deux, sans les enfants. 3 ans seulement et en quelques mois, il a tout balayé. Il? Ce collègue, cette liaison, cet amour, cette impossible séparation, ce... Un jour, j'ai parcouru le chemin de sa main et je suis tombée amoureuse, comme un coup de foudre qui deviendra ensuite un coup de balai. Il me subjuguait et surtout s'insinuait dans ma tête, me rendant niaise, monomaniaque. Je luttais pour l'oublier et le séduire, dichotomie impossible qui a entrainé une légère anorexie. Ai-je besoin d'un psy pour m'expliquer ce qui s'est passé? Inutile. Que ce soit la mort de Giuliana ou mon immense mésestime, peu m'importe, ce n'est pas les raisons qui m'intéressent, ce sont les conséquences.
Aujourd'hui, j'aimerais comprendre pourquoi il me tient prisonnière, pourquoi il me rend aussi malheureuse et autant désireuse de vivre avec lui (j'ai compris que les deux étaient liés). Je suis malheureuse parce qu'il est devenu indispensable à ma vie et qu'il ne veut plus de moi dans sa vie. Comment cela est-il possible? Je suis grande, je devrais accepter son choix de me laisser sur le bord de la route parce qu'il estime que sa route est plus agréable sans moi. est-ce cela le problème? Le fait que je ne sois pas sûre que sa route fût meilleure sans moi? L'impression que j'ai qu'il tient à moi. Finalement, toutes mes colères, toutes mes larmes, je les dois à cette incertitude, à cette oscillation, à cette situation.
Il a décidé de ne pas assumer mon existence, l'amour (me le porte-t-il?). Il préfère la solitude mais finalement ne vit jamais seul. Tout me semble à sens unique, tout me semble impossible. Toujours l'attendre, toujours espérer qu'il fasse ce dont j'ai envie, toujours espérer avoir enfin un peu de place.
Qu'allons nous devenir? Lui, c'est simple, il peut simplement me rayer de sa vie, seul lui en souffrirait puisque je ne suis pas entrée dans sa vie, puisque je suis toujours restée dans l'antichambre. Mais, moi, le voir partir, c'est une catastrophe, un nouveau cataclysme. Comment, au quotidien, accepter sa proximité? Comment gérer le manque des enfants, leurs questions? Comment gérer la solitude, le manque de sa présence? Où aller?
Je ne me vois pas faire cours en pensant que la personne que j'aime est en dessous mais qu'elle ne veut plus me prendre dans ses bras. Je ne me vois pas aller au collège et le regarder sourire alors que j'aurai tant pleurer, je ne me vois pas l'entendre, le sentir, l'espérer, chaque jour, alors qu'il me faudra lutter, zoner.
Il ne m'avait rien promis mais il a tout fait aussi pour que je sois aussi attachée. Il ne m'avait rien promis mais c'est lui qui ne veut plus et il est injuste que ce soit moi qui trinque.
Et pourtant, il y a parfois ces moments de doute, ces moments de colère, de lassitude. Je ne supporte plus de passer pour une mauvaise mère, une pauvre fille, une personne non grata. Je ne supporte plus de devoir craindre, de devoir passer après, de ne pas avoir d'existence. Je ne supporte plus ses poings serrés qui m'humilient.
Alors, je ne sais plus. J'ai peur et je ne vois plus ce que je peux faire, ce que je peux devenir.

Jeudi 12 août 2010 à 15:51

tu m'as ramenée, déposée non comme une vieille chaussette mais comme une petite fille qu'on ramène de vacances. Tu as bien vérifié que je n'avais rien oublié et tu es parti sans vraiment m'embrasser.
Tu as eu mal depuis deux jours mais je ne crois pas que c'était parce que tu devrais me laisser. Non, c'est autre chose, cette impossibilité à vraiment m'aimer, à vivre la vie que je te propose, à affirmer la relation que nous entretenons.
Tu savais que des Etats unis elle était rentrée et qu'il te faudrait donc assurer sa névrose et vivre des jours heureux alors qu'elle est seule, tu ne peux y arriver. Alors tu as serré les poings, tu as cherché à me nier et tu es parti, sans vraiment m'embrasser.
Ce matin tu m'as pénétrée mais on ne peut pas dire que tu m'aies fait l'amour, tu fermais les yeux, et tu savais que je comprenais que tu ne souhaitais pas me "baiser". !heureusement, je n'ai pas fait de scandale, je ne t'en ai pas parlé et tu as agi comme avec une vieille copine, tu as partagé ce loto sportif comme on partage une bière quand on n'a plus rien à se dire.
Je t'ai laissé partir, sans pleurer et maintenant, je me sens vide, vide et épuisée comme ce compte en banque qui est venu me rappeler que de ces vacances il ne me restera qu'un fabuleux découvert et un immense désert.
Tu es à Plouer et tu vas pouvoir faire semblant, tu vas pouvoir m'oublier. Sans doute raconteras-tu quelques unes de nos journées mais tu oublieras le pluriel comme si personne ne t'avait accompagné sur ces routes balisées. Ce n'est que le soir que ces moments te reviendront, ce n'est que le soir que tu te poseras les bonnes questions.
Je suis épuisée par cette histoire et par ces conséquences. Je suis épuisée mais j'ai compris une chose: tu es lâche et égoïste. Tu n'as pas le cran que j'imaginais et je sais que tu ne me quitteras jamais, que c'est à moi de le faire. Et sans doute, est-ce ce que je ferai si j'en trouve le courage, si elle ne vient pas y mettre le bout de son nez.
Pour l'instant, je vais essayer de vivre ces huit jours avec mes filles sans chercher à communiquer avec toi. De toute façon, on se reverra bientôt car on ifnit toujours par se revoir. Comme toi lorsque j'étais à Barcelone, je dirai, "j'irais bien faire du vélo avec toi" et comme elle sera partie, tu viendras. A moins que tu ne décides de retrouver tes enfants, me laissant seule, salutairement.
Tu es parti les rejoindre, acceptant que je ne sois rien, tu es parti les rejoindre et peu à peu je vais moins bien.

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