Bien longtemps que je n'ai pas écrit. Pourquoi, parce que ça va mieux?
Certes, le mois de juin s'est révélé plus calme, plus voluptueux; je lui ai demandé de me laisser tranquille, de me permettre de vivre et il l'a fait. On a donc passé quelques semaines très belles, douces et amoureuses. Des semaines où tout me semblait possible mais où il jouait finalement la comédie.
La fin du mois de juin a mis un terme à cette accalmie et on a repris la douleur.
Et les vacances sont arrivées avec son lot de bonheur et de regret. Elle est partie pour les états unis, on a dû quitter la maison et on a passé quelques jours à pédaler avec bonheur.
C'est en Espagne que j'ai emmené mes filles, vacances agréables mais qui auraient été meilleures si je n'avais pas eu l'idée stupide d'emmener un colllègue. L'idée n'était d'ailleurs pas si stupide car sans lui ces vacs n'auraient jamais eu lieu mais cet accompagnateur s'est révélé beaucoup trop envahissant et ne nous a pas laissé une seule minute seules. L'Espagne et ces semaines que je devais passer loin de lui et où il nous a rejointes parce qu'il ne supportait plus d'être seul, parce que je lui manquais. Ces semaines finalement ne nous ont pas permis de vivre loin l'un de l'autre. Pourtant, j'espérais, quelque part au fond de moi que je finirais enfin par l'oublier, par tourner mon esprit vers cet autre collègue mais il n'en fut rien, bien au contraire.
Alors, demain, je retourne le retrouver et nous passerons deux semaines tous les deux. Deux semaines à nous prendre la tête sur cet avenir impossible, sur ces mois à venir. Il aura de nouveau des nouvelles d'elle qui rentrera de france, il devra aller voir ses enfants et les problèmes recommenceront.

Je devrais être capable de lui faire confiance mais ce qu'il a fait en ces premiers mois de notre relation ne me le permettra jamais. J'ai parfois l'impression de mener un combat contre moi même, contre l'image que j'ai de moi; j'ai l'impression trop souvent désagréable que l'inaccessible exacerbe l'amour et le grandit. Que vais-je devenir? Je suis rentrée, sans heurt. Les filles ont retrouvé leur père, nous avons partagé nos souvenirs, nos sourires, notre repas. Quelle différence avec ce que nous vivions avant? D'extérieur, tout semble identique, dramatiquement inchangé.
Je suis épuisée de ne pas savoir, de ne pas être capable de comprendre  ce qui nous attend.
Il est 0.38. Dans 6 heures je devrai me lever pour me rendre à la gare. Et j'ai peur de cet avion que je dois prendre!