Mardi 11 février 2014 à 22:41

Fière de leur engagement, de leur générosité, de leur inventivité, de leur enthousiasme, de leur travail, de leurs efforts, de leur présence, de leur animation, de leurs propositions, de leur résultat.

Il y eut les doutes, il y eut les heurts, il y eut les contraintes, il y eut les invectives, il y eut les envies, il y eut les obligations, il y eut les espoirs, il y eut les choix, il y eut les propositions, il y eut les bavardages, il y eut les discussions, il y eut les premiers essais, il y eut les déceptions, il y eut les répétitions, il y eut les améliorations, il y eut le temps qui file, il y eut les oublis, il y eut les manques de motivation, il y eut les prémices, il y eut l'excitation, il y eut les contretemps, il y eut ...
le jour-j:
vos rires, vos toilettes folles, vos demandes angoissées, vos attentes, les répétitions qui désolaient, les minutes qui défilaient, les filages qui s'amélioraient et
son arrivée.

l'apothéose, votre choeur, vos intermèdes musicaux, vos lectures à tirer une larme, ce morceau d'anthologie.

MAGIQUE!

 

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Même s'il ne devait exister que ce jour-là, ça valait la peine de vous accompagner!

Vendredi 7 février 2014 à 0:34

On devrait bien enseigner aux enfants l'art d'être heureux. Non pas l'art d'être heureux quand le malheur vous tombe sur la tête ; je laisse cela aux stoïciens ; mais l'art d'être heureux quand les circonstances sont passables et que toute l'amertume de la vie se réduit à de petits ennuis et à de petits malaises.


La première règle serait de ne jamais parler aux autres de ses propres malheurs, présents ou passés. On devrait tenir pour une impolitesse de décrire aux autres un mal de tête, une nausée, une aigreur, une colique, quand même ce serait en termes choisis. De même pour les injustices et pour les mécomp­tes. Il faudrait expliquer aux enfants et aux jeunes gens, aux hommes aussi, quelque chose qu'ils oublient trop, il me semble, c'est que les plaintes sur soi ne peuvent qu'attrister les autres, c'est-à-dire en fin de compte leur déplaire, même s'ils cherchent de telles confidences, même s'ils semblent se plaire à consoler. Car la tristesse est comme un poison ; on peut l'aimer, mais non s'en trouver bien ; et c'est toujours le plus profond sentiment qui a raison à la fin. Chacun cherche à vivre, et non à mourir ; et cherche ceux qui vivent, j'entends ceux qui se disent contents, qui se montrent contents. Quelle chose merveil­leuse serait la société des hommes, si chacun mettait de son bois au feu, au lieu de pleurnicher sur des cendres !

 Remarquez que ces règles furent celles de la société polie ; et il est vrai qu'on s'y ennuyait, faute de parler librement. Notre bourgeoisie a su rendre aux propos de société tout le franc-parler qu'il y faut ; et c'est très bien. Ce n'est pourtant pas une raison pour que chacun apporte ses misères au tas ; ce ne serait qu'un ennui plus noir. [...]  Le principe est celui-ci: si tu ne parles pas de tes peines, j'entends de tes petites peines, tu n'y penseras pas longtemps.

Dans cet art d'être heureux, auquel je pense, je mettrais aussi d'utiles conseils sur le bon usage du mauvais temps. Au moment où j'écris, la pluie tombe ; les tuiles sonnent ; mille petites rigoles bavardent ; l'air est lavé et comme filtré ; les nuées ressemblent à des haillons magnifiques. Il faut apprendre à saisir ces beautés-là. Mais, dit l'un, la pluie gâte les moissons. Et l'autre : la boue salit tout. Et un troisième : il est si bon de s'asseoir dans l'herbe. C'est entendu ; on le sait ; vos plaintes n'y retranchent rien, et je reçois une pluie de plaintes qui me poursuit dans la maison. Eh bien, c'est surtout en temps de pluie, que l'on veut des visages gais. Donc, bonne figure à mauvais temps.

 

8 septembre 1910, ALAIN, Propos sur le bonheur


C'est à ces mots que j'ai pensé en lisant le post de Maud.
Aux feuilles d'Automne aussi, oeuvre du jeune V. Hugo.

"Ainsi l'homme, ô mon Dieu ! marche toujours plus sombre
Du berceau qui rayonne au sépulcre plein d'ombre.
C'est donc avoir vécu ! c'est donc avoir été !
Dans la joie et l'amour et la félicité
C'est avoir eu sa part ! et se plaindre est folie.
Voilà de quel nectar la coupe était remplie !

Hélas ! naître pour vivre en désirant la mort !
Grandir en regrettant l'enfance où le coeur dort,
Vieillir en regrettant la jeunesse ravie,
Mourir en regrettant la vieillesse et la vie !

Où donc est le bonheur, disais-je ? - Infortuné !
Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l'avez donné !"

J'aimerais ne jamais me plaindre, ne jamais faire subir ce mélodrame auquel j'ai assisté ce midi, alors que j'étais attablée dans ce bar.
De longues minutes à attendre, de longues minutes à consulter fébrile ce portable qui enfin sonna. Il arrive, elle ne lui sourit pas, l'assaille de reproches et pendant tout le temps de sa présence se tait, lui claque quelques phrases douloureuses. Il finit par se lever, l'heure enfin est venue pour lui de repartir et alors, elle se love, s'excuse et l'embrasse. Elle aura perdu ce temps précieux en récriminations dont elle ne tirera jamais aucune satisfaction.

Mardi 4 février 2014 à 23:50

Le temps manque, le temps file, le temps s'envole.
Les projets s'accumulent, se superposent, overdose.
LA vie est là, incroyable, impossible, inconcevable, jamais docile, jamais facile mais là, tout près, si loin.
Les heures avec eux stimulent, les heures avec lui adoucissent, les heures avec elles glissent.

Les feuilles d'automne ne se ramassent plus mais la leçon est comprise, se plaindre, plainte inutile, contre productive, injuste.

On repeint les murs comme pour masquer la misère ou pour écrire une page nouvelle.

On dépose la lumière, douce, chaude et la vie semble plus calme, plus tranquille, presque possible.

On installe la chaleur d'un radiateur, on prend confiance, on envisage.

Les mots se taisent, les mots se toisent et peu à peu les mots jaillissent même si le sommeil ne les reçoit pas.

LA critique n'est pas simple, la critique est trop sage.

Il a oublié une fois de plus, elles ont oublié aussi. Mais il y eut eux et elle, et lui, oh lui, et eux, toute petite et elle, elle est là. Il a oublié mais je lui ai dit et il y a pensé et j'ai souri.

Les heures défilent et le programme s'éloigne.

Qui sont-ils? Que restera-t-il?

Les questions fusent, les questions se rebellent, les questions attendent des réponses qui n'arriveront que lorsqu'il sera là, à nous expliquer ce que nous veulent ces folles-là.

ils s'esbaudissent, sans que je comprenne toujours. Démagogie? Empathie? Véritable impression de progrès? De respect?

J'en oublie la médiocrité, me laisse leurrer quelques instants par la facilité de l'emportement. Laisser les mots, les compliments m'envelopper avant de les taire et d'en mesurer la vanité. Trop faciles, trop faux. La précarité et la réalité rejaillissent mais le plaisir demeure.

JE n'ai plus de rêve parce que les méchants gagnent. Mais je vis,

Elle est différente mais elles ont continué à l'écouter et n'ont pas regardé ce qu'elles ne pouvaient cacher. Elle est différente mais ils n'ont vu que son humanité. Elle est différente et elle est heureuse parce qu'un jour, quelqu'un a osé expliquer sa différence et elle est devenue une inutile banalité. Ils n'ont rien dit, elle a su maîtriser, accepter cette différence dont elle ne voulait pas. Elle est différente mais elle est heureuse parce pour elles, elle n'est qu'elle, simplement elle;

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