verone
penséééés
Lundi 27 mai 2013 à 21:11
Le sourire aux yeux, les douceurs aux lèvres, et cette impression d'être partie la veille. Même vous dont les bavardages couvrent mes logorrhées, vous m'avez manqué.
"Une.... ça ne court pas les rues": je ne résiste pas, je savoure, je répète à l'envi ces mots que j'adore.
Oh oui, je reviens et pour vous, je vais bien!
REPRISE! Enfin...
"Une.... ça ne court pas les rues": je ne résiste pas, je savoure, je répète à l'envi ces mots que j'adore.
Oh oui, je reviens et pour vous, je vais bien!
REPRISE! Enfin...
Jeudi 23 mai 2013 à 22:00
Mon âme s'apaise lorsque mon moi se repose. Cela suffit-il à aller bien. Que son petit coeur soit rassuré, son corps adoucit, son âme assagie.
Je me déprime à me voir aussi nombriliste, à me démettre pour mon propre salut.
J'aimerais lutter pour eux, ou pour eux. J'aimerais me révolter, aider, être utile mais je ne suis rien, je ne fais rien. Je donne de bons conseils, délivre souvent la bonne parole, ricane de nos pratiques narcissiques, de nos indignations faciles, mais je ne fais rien parce que je n'ose pas, parce que je ne sais pas.
Pendant des années, je suis entrée dans ce monde clos pour offrir un petit peu d'oxygène puis elle est arrivée et ce monde ne m'était plus possible. Trop difficile de voir que tout le monde y était normal, que votre voisin de palier ressemblait à celui-ci que vous veniez de rencontrer parce qu'il avait violé, assassiné.
Et aujourd'hui. J'ai mal devant ces hommes au nez souvent trop rouge qui tendent leurs mains à ce feu rouge quotidien. Je suffoque devant cette femme alitée près de ses enfants alors que le vent hurle sur leur visage. Je m'insurge devant ces champs qu'on assassine pour gagner non pas plus de denrées mais plus de millions. Je m'émeus de ces lignes parcourues, je, je, je mais je n'ai jamais sujet d'un verbe utile, d'une action efficace. Je suis comme tous ces humains qui aimeraient que tout le monde soit heureux mais qui ne s'occupent que d'eux.
Comment on fait pour aider les autres quand on ne connaît personne, quand pousser une porte est une angoisse insoutenable, quand la timidité est aussi maladive. Je l'admire elle, qui a su aller vers ceux à qui elle était utile, ou elle qui, de chez elle, femme en noire, tente l'impossible ou encore lui qui chaque été distribue son savoir pour que là-bas ils gagnent en autonomie. ou même lui simplement parce qu'il dirige ce club où tant de gens viennent se distraire, parce qu'il répond toujours présent quand il peut aider. Mais moi, on ne me demande jamais rien. D'ailleurs que pourrais-je faire?
Je me déprime à me voir aussi nombriliste, à me démettre pour mon propre salut.
J'aimerais lutter pour eux, ou pour eux. J'aimerais me révolter, aider, être utile mais je ne suis rien, je ne fais rien. Je donne de bons conseils, délivre souvent la bonne parole, ricane de nos pratiques narcissiques, de nos indignations faciles, mais je ne fais rien parce que je n'ose pas, parce que je ne sais pas.
Pendant des années, je suis entrée dans ce monde clos pour offrir un petit peu d'oxygène puis elle est arrivée et ce monde ne m'était plus possible. Trop difficile de voir que tout le monde y était normal, que votre voisin de palier ressemblait à celui-ci que vous veniez de rencontrer parce qu'il avait violé, assassiné.
Et aujourd'hui. J'ai mal devant ces hommes au nez souvent trop rouge qui tendent leurs mains à ce feu rouge quotidien. Je suffoque devant cette femme alitée près de ses enfants alors que le vent hurle sur leur visage. Je m'insurge devant ces champs qu'on assassine pour gagner non pas plus de denrées mais plus de millions. Je m'émeus de ces lignes parcourues, je, je, je mais je n'ai jamais sujet d'un verbe utile, d'une action efficace. Je suis comme tous ces humains qui aimeraient que tout le monde soit heureux mais qui ne s'occupent que d'eux.
Comment on fait pour aider les autres quand on ne connaît personne, quand pousser une porte est une angoisse insoutenable, quand la timidité est aussi maladive. Je l'admire elle, qui a su aller vers ceux à qui elle était utile, ou elle qui, de chez elle, femme en noire, tente l'impossible ou encore lui qui chaque été distribue son savoir pour que là-bas ils gagnent en autonomie. ou même lui simplement parce qu'il dirige ce club où tant de gens viennent se distraire, parce qu'il répond toujours présent quand il peut aider. Mais moi, on ne me demande jamais rien. D'ailleurs que pourrais-je faire?
Je suis lasse de ces lamentations sur ma vie sentimentale moi qui chaque mois touche mon salaire honorable, moi qui chaque jour chérit dans mes bras ces enfants remarquables, moi qui dort chaque nuit dans ce lit confortable, moi qui ose vomir ce qui nourrirait des dizaines d'enfants. Je suis lasse de ce nombrilisme dégoulinant qui aujourd'hui détruit mon estomac après avoir détruit le reste. Je suis lasse de ces je qui ne servent à rien.
ALors, que faire? Comment puis-je oublier ma vie pour enfin améliorer celle des autres? Moi qui ne sais rien faire, moi qui ne suis même pas capable d'oser marcher devant.
ALors, que faire? Comment puis-je oublier ma vie pour enfin améliorer celle des autres? Moi qui ne sais rien faire, moi qui ne suis même pas capable d'oser marcher devant.
Pour que mon "je" cesse de me tourmenter, pour que ce "je" ne soit plus le seul sujet de ce blog insensé.
Jeudi 23 mai 2013 à 21:46
Derniers jours de repos. Pas les plus désagréables, quand la douleur s'efface, que l'énergie revient, quand les cicatrices disparaissent, que les envies renaissent.
DErniers jours de repos et derniers examens. Alors, la tension s'invite, la peur et l'espoir cohabitent.
"On attend demain".
DErniers jours de repos et derniers examens. Alors, la tension s'invite, la peur et l'espoir cohabitent.
"On attend demain".
Mercredi 22 mai 2013 à 20:53
L'excitation nous gagnait, la nouvelle était certaine, le grenier sombre et poussiéreux devenait une belle promesse, resplendissait de mille feux naturels.
Malgré le travail, malgré les obligations l'impatience était trop forte et, pleins d'espoir, ensemble, nous voulions admirer ces cieux enfin accessibles. Même le soleil, aujourd'hui avait choisi de nous tenir compagnie.
Il était heureux, fier, envieux, plein de projets, il m'accompagnait. Peu à peu il semble s'approprier cette bâtisse, rétif parfois, craintif souvent mais aussi impatient, entreprenant, virevoltant de projet en projet. Le programme des travaux se chargent, les finitions se profilent, l'aménagement devient un futur qui se rapproche.
Nos pas doucement s'enchaînent, nos violons s'accordent. Les barrières s'envolent et si la peur aujourd'hui demeure, la sérénité nous gagne et les rires, de plus en plus souvent résonnent sur ces murs qui bientôt nous accueilleront, et où très vite elles me rejoindront.
Trois fenêtres sur le toit pour trois petits endroits pour elle.
Respire!
Malgré le travail, malgré les obligations l'impatience était trop forte et, pleins d'espoir, ensemble, nous voulions admirer ces cieux enfin accessibles. Même le soleil, aujourd'hui avait choisi de nous tenir compagnie.
Il était heureux, fier, envieux, plein de projets, il m'accompagnait. Peu à peu il semble s'approprier cette bâtisse, rétif parfois, craintif souvent mais aussi impatient, entreprenant, virevoltant de projet en projet. Le programme des travaux se chargent, les finitions se profilent, l'aménagement devient un futur qui se rapproche.
Nos pas doucement s'enchaînent, nos violons s'accordent. Les barrières s'envolent et si la peur aujourd'hui demeure, la sérénité nous gagne et les rires, de plus en plus souvent résonnent sur ces murs qui bientôt nous accueilleront, et où très vite elles me rejoindront.
Trois fenêtres sur le toit pour trois petits endroits pour elle.
Respire!
Lundi 20 mai 2013 à 20:27
Quelques mots écrits à la volée, comme un voleur, en douce, et ensuite, ce non mensonge pour cacher la réalité.
Tout va bien, tout va très bien mais il est des réflexes qu'il faut taire.
La douleur est aujourd'hui physique, elle remonte sur l'estomac, laissant craindre une maladie plus grave. Il faudrait consulter mais la peur du verdict retarde le rendez-vous. Et pourtant, tout va bien, tout va mieux mais les peurs sont là et l'amère réalité de cette vie à jamais effacée me retient d'aller parfaitement bien.
Les âmes mortes après les âmes grises alors que la mienne renaît. Etrange comme ces lectures se détachent parfois de notre réalité.
Tout va bien, tout va très bien mais il est des réflexes qu'il faut taire.
La douleur est aujourd'hui physique, elle remonte sur l'estomac, laissant craindre une maladie plus grave. Il faudrait consulter mais la peur du verdict retarde le rendez-vous. Et pourtant, tout va bien, tout va mieux mais les peurs sont là et l'amère réalité de cette vie à jamais effacée me retient d'aller parfaitement bien.
Les âmes mortes après les âmes grises alors que la mienne renaît. Etrange comme ces lectures se détachent parfois de notre réalité.
Vendredi 17 mai 2013 à 21:29
Je me blottis contre lui, sa peau marbrée, fine, laissant entrevoir les stigmates de l'âge m'apparaît dans toute sa force fragile. Il sourit, l'oeil rivé sur quelqu'une page dont il suit chaque ligne en un léger mouvement de tête. Les mots défilent et son bras se déplace à intervalle régulier pour que se poursuive l'aventure. Je reste là, attentive aux battements de son coeur, aux bruits de son corps; ma main doucement voyage, épousant chaque relief, caressée par son torse si peu velu. Il frémit mais ne bouge pas, poursuit cette lecture mais je sais qu'il est avec moi, que le désir s'immisce.
Ma convalescence m'offre des heures de solitude et de repos, des heures de liberté, des heures pour penser. Mes journées s'ouvrent avec ce petit déjeuner qu'il m'a préparé avant de partir. Je parcours les nouvelles trop souvent désastreuses du quotidien qu'il a ramené avec le pain frais et déguste ce café encore fumant. Je souligne, entoure, commente ces mots, guette toute information inutile mais étonnante, relève ces commentaires déguisés en vérité, sourit devant ces portraits parfois cocasses. Je tente alors quelques corrections mais déjà la fatigue me gagne. La journée s'étire sans tension, sans peur. Et parfois, un spasme me parcourt, un sentiment amoureux tellement fort qu'il m'envahit et me submerge. Cette simplicité-là, ce bonheur si simple nous serait-il aujourd'hui permis? Va-t-on enfin pouvoir, un tout petit peu se détendre et envisager un avenir qui sourit? Je n'ose y croire. Je redoute le retour de bâton, la prochaine cassure, la probable chute.
Comme une balance infernale, lorsque la vie d'avant prend l'eau, la vie d'après semble reprendre force. Entre les deux, il y a elles, que peu à peu je retrouve, avec qui peu à peu je peux de nouveau envisager un avenir commun.
Apprendre à maîtriser ses angoisses, évincer les fantasmes ravageurs, parler, devancer les peurs et faire confiance. Et comprendre peu à peu qu'il aurait pu rester là-bas, qu'il aurait pu à jamais ne pas oser sauter le pas mais que depuis 4 ans, malgré la douleur, malgré les heurts, malgré les différents, chaque soir, c'est à côté de lui que je dors et que chaque jour je m'émeus de cet amant.
Ma convalescence m'offre des heures de solitude et de repos, des heures de liberté, des heures pour penser. Mes journées s'ouvrent avec ce petit déjeuner qu'il m'a préparé avant de partir. Je parcours les nouvelles trop souvent désastreuses du quotidien qu'il a ramené avec le pain frais et déguste ce café encore fumant. Je souligne, entoure, commente ces mots, guette toute information inutile mais étonnante, relève ces commentaires déguisés en vérité, sourit devant ces portraits parfois cocasses. Je tente alors quelques corrections mais déjà la fatigue me gagne. La journée s'étire sans tension, sans peur. Et parfois, un spasme me parcourt, un sentiment amoureux tellement fort qu'il m'envahit et me submerge. Cette simplicité-là, ce bonheur si simple nous serait-il aujourd'hui permis? Va-t-on enfin pouvoir, un tout petit peu se détendre et envisager un avenir qui sourit? Je n'ose y croire. Je redoute le retour de bâton, la prochaine cassure, la probable chute.
Comme une balance infernale, lorsque la vie d'avant prend l'eau, la vie d'après semble reprendre force. Entre les deux, il y a elles, que peu à peu je retrouve, avec qui peu à peu je peux de nouveau envisager un avenir commun.
Apprendre à maîtriser ses angoisses, évincer les fantasmes ravageurs, parler, devancer les peurs et faire confiance. Et comprendre peu à peu qu'il aurait pu rester là-bas, qu'il aurait pu à jamais ne pas oser sauter le pas mais que depuis 4 ans, malgré la douleur, malgré les heurts, malgré les différents, chaque soir, c'est à côté de lui que je dors et que chaque jour je m'émeus de cet amant.
Vendredi 17 mai 2013 à 13:22
Oublier le passé, consacrer le présent espérer l'avenir.
Convoquer le passé pour comprendre le présent et embellir l'avenir.
Les montagnes russes se poursuivent, dévalant vers les abysses pour ce passé qui me portait, s'élevant vers les nuages pour ce présent qui m'enveloppe.
Je ne sais pas où je vais mais peu à peu j'y vais.
Convoquer le passé pour comprendre le présent et embellir l'avenir.
Les montagnes russes se poursuivent, dévalant vers les abysses pour ce passé qui me portait, s'élevant vers les nuages pour ce présent qui m'enveloppe.
Je ne sais pas où je vais mais peu à peu j'y vais.
Mercredi 15 mai 2013 à 21:09
Il a, d'un coup d'éclat et de colère, envoyé balader la lumière. Il a fouillé les viscères et mis à jour les pires misères.
La communication est rompue, le noyau a explosé et plus rien ne sera plus pareil désormais.
Il a choisi la haine, il a choisi son camp et il a gagné leur dépression.
Nous étions une famille, nous sommes des ruines mais visiblement, il est plus heureux comme ça. Etonnant, non?
La communication est rompue, le noyau a explosé et plus rien ne sera plus pareil désormais.
Il a choisi la haine, il a choisi son camp et il a gagné leur dépression.
Nous étions une famille, nous sommes des ruines mais visiblement, il est plus heureux comme ça. Etonnant, non?
Lundi 13 mai 2013 à 16:13
Il est des chiffres qui s'envolent. 12500, chiffres étonnants, complètement incompréhensibles. Ils sont nombreux, ces T4, trop nombreux, beaucoup trop nombreux. Et alors? Alors, rien, il faut attendre, poursuivre chaque jour ce petit comprimé blanc, dont le numéro change et qui pourtant ressemble étrangement au précédent. Attendre que cette pilule miracle fasse disparaître ce nombre astronomique, le fasse disparaître pour qu'ils ne soient plus qu'une petite centaine, à peine un millier. Alors, chaque matin, quand mon esprit est encore embué des vapeurs de la nuit, ce geste sans conscience, cette bouteille happée pour engloutir ce minuscule cachet qui doit pourtant transformer ma vie, qui doit faire de la larve que je deviens un être énergique et dynamique, de mon esprit déprimé une âme joyeuse et gaie, de mon corps endormi un ressort de tonus. Quelques mg de lévothyrox pour des tonnes d'espoirs.
La reprise est pour demain, mais le miracle n'a pas encore eu lieu. Mes paupières sont si lourdes que j'ai l'impression de participer à un numéro d'hypnose, mon esprit si embrouillé que j'ai l'impression d'être incapable de la moindre concentration, que tout mot devient un trésor à aller chercher, que toute réflexion une bouillie sans nom.
La reprise est pour demain et si elle me réjouit car il est des sourires qui me manquent, des énergies qui vous dynamisent, il y a aussi cette peur du burn out, de l'effort en trop, de l'impossible lutte contre cette fatigue tellement pugnace.
LA reprise a lieu demain sous des auspices douloureux, des choix impossibles, des envies d'ailleurs, des envies de meilleurs. La reprise est pour demain mais la mienne est terminée. J'allais mieux, j'espérais et il aura suffi qu'à nouveau elle ait de nouvelles lubies pour que tout cesse, pour que ma sérénité s'envole.
Passer des heures à vivre comme un fantôme qui regarde sa vie, une enveloppe charnelle posée au milieu de ces gens familiers mais à l'intérieur un oeil goguenard qui s'échappe et toise cette mise en scène ridicule, ce mensonge quotidien. Qui suis-je au milieu de ces gens qui eux existent vraiment, ne se cachent pas, ne trichent pas. Qui suis-je moi qui ne peux dire qui partage mes soirées, d'où je viens, où je partirai lorsque l'heure sera venue de se quitter. Ils évoquent leurs vacances, rient de leurs erreurs, de leurs expériences antérieures, de toutes ces anecdotes du quotidien qui font une vie. Et moi, je me tais puisque ma vie est cachée, je me tais puisque je ne suis qu'une maîtresse qu'on n'assume pas. Je me tais puisque je suis mariée avec un homme avec lequel je ne vis plus et qui lui dort avec une femme qui m'est inconnue. Je me tais parce que pour moi, il n'y a plus de projet de vacances, il n'y a même pas la certitude de savoir qui partagera mon quotidien les mois prochains. Je me tais puisque l'homme que j'aime personne ne le connaît, puisque la vie que je mène, le lit où je dors, personne ne les connaît.
Je deviens cette âme vide qui a cru l'espace de quelques semaines qu'enfin elle avait une vie. Je redeviens cette maîtresse qui a cru qu'elle pourrait accepter cette vie, je redeviens cette honte de l'ombre, celle que l'on laisse pour "vivre la parodie d'un couple qui pourtant n'existe plus". Je sombre dans la détresse de ces mots "je n'y arrive plus" et de cette certitude, aucune raison ne peut justifier que j'accepte cette humiliation de ne pas exister, aucune intelligence ne pourrait accepter qu'on me cache pour, simplement, mentir, faire semblant, et accentuer le mal qui me tue.
Alors, finalement, ces milliers de trop sont sans doute rien à côté de cette humiliation de n'être rien.
La reprise est pour demain, mais le miracle n'a pas encore eu lieu. Mes paupières sont si lourdes que j'ai l'impression de participer à un numéro d'hypnose, mon esprit si embrouillé que j'ai l'impression d'être incapable de la moindre concentration, que tout mot devient un trésor à aller chercher, que toute réflexion une bouillie sans nom.
La reprise est pour demain et si elle me réjouit car il est des sourires qui me manquent, des énergies qui vous dynamisent, il y a aussi cette peur du burn out, de l'effort en trop, de l'impossible lutte contre cette fatigue tellement pugnace.
LA reprise a lieu demain sous des auspices douloureux, des choix impossibles, des envies d'ailleurs, des envies de meilleurs. La reprise est pour demain mais la mienne est terminée. J'allais mieux, j'espérais et il aura suffi qu'à nouveau elle ait de nouvelles lubies pour que tout cesse, pour que ma sérénité s'envole.
Passer des heures à vivre comme un fantôme qui regarde sa vie, une enveloppe charnelle posée au milieu de ces gens familiers mais à l'intérieur un oeil goguenard qui s'échappe et toise cette mise en scène ridicule, ce mensonge quotidien. Qui suis-je au milieu de ces gens qui eux existent vraiment, ne se cachent pas, ne trichent pas. Qui suis-je moi qui ne peux dire qui partage mes soirées, d'où je viens, où je partirai lorsque l'heure sera venue de se quitter. Ils évoquent leurs vacances, rient de leurs erreurs, de leurs expériences antérieures, de toutes ces anecdotes du quotidien qui font une vie. Et moi, je me tais puisque ma vie est cachée, je me tais puisque je ne suis qu'une maîtresse qu'on n'assume pas. Je me tais puisque je suis mariée avec un homme avec lequel je ne vis plus et qui lui dort avec une femme qui m'est inconnue. Je me tais parce que pour moi, il n'y a plus de projet de vacances, il n'y a même pas la certitude de savoir qui partagera mon quotidien les mois prochains. Je me tais puisque l'homme que j'aime personne ne le connaît, puisque la vie que je mène, le lit où je dors, personne ne les connaît.
Je deviens cette âme vide qui a cru l'espace de quelques semaines qu'enfin elle avait une vie. Je redeviens cette maîtresse qui a cru qu'elle pourrait accepter cette vie, je redeviens cette honte de l'ombre, celle que l'on laisse pour "vivre la parodie d'un couple qui pourtant n'existe plus". Je sombre dans la détresse de ces mots "je n'y arrive plus" et de cette certitude, aucune raison ne peut justifier que j'accepte cette humiliation de ne pas exister, aucune intelligence ne pourrait accepter qu'on me cache pour, simplement, mentir, faire semblant, et accentuer le mal qui me tue.
Alors, finalement, ces milliers de trop sont sans doute rien à côté de cette humiliation de n'être rien.
Mercredi 8 mai 2013 à 16:49
Une cuisine en kit, un cœur en morceaux.
Tout n'est que faux, tout n'est qu'apparence. Toujours les mêmes rengaines.
Tout n'est que faux, tout n'est qu'apparence. Toujours les mêmes rengaines.
Dimanche 5 mai 2013 à 19:07
Quelques jours supplémentaires pour laisser à ce corps le temps de retrouver son énergie, à cette thyroïde de fonctionner un peu mieux, à ces maux de disparaître complètement, à mon esprit de se ressourcer pour cette dernière ligne droite toujours anxiogène.
Quelques jours supplémentaires pour apprendre peu à peu à apprivoiser cette nouvelle vie, pas forcément facile, pas forcément difficile, pas toujours agréable mais jamais complètement désagréable.
Vivre dans un pays privilégié c'est avoir du temps pour des problèmes nombrilistes sans importance, cela me rend honteuse, cela me rend déceptive, sans la dimension héroïque.
Apprendre peu à peu à l'emmener vers ce projet un peu fou: rejoindre Venise à Vélo, quelques centaines de kilomètres pour découvrir cette ville magnifique aux reflets merveilleux. Rien n'est certain, tout est fragile mais le projet est tellement beau.
Apprendre peu à peu à se détacher pour rester plus proches, à s'accepter pour le rendre plus heureux, à le libérer pour le rendre plus envieux d'être envoûté, à retrouver le bonheur d'avant.
Quelques jours supplémentaires pour apprendre peu à peu à apprivoiser cette nouvelle vie, pas forcément facile, pas forcément difficile, pas toujours agréable mais jamais complètement désagréable.
Vivre dans un pays privilégié c'est avoir du temps pour des problèmes nombrilistes sans importance, cela me rend honteuse, cela me rend déceptive, sans la dimension héroïque.
Apprendre peu à peu à l'emmener vers ce projet un peu fou: rejoindre Venise à Vélo, quelques centaines de kilomètres pour découvrir cette ville magnifique aux reflets merveilleux. Rien n'est certain, tout est fragile mais le projet est tellement beau.
Apprendre peu à peu à se détacher pour rester plus proches, à s'accepter pour le rendre plus heureux, à le libérer pour le rendre plus envieux d'être envoûté, à retrouver le bonheur d'avant.
Mercredi 1er mai 2013 à 17:30
C'est mon corps qui se repose et mon esprit qui s indispose.