Lundi 13 octobre 2014 à 21:37

Je l'ai mené jusqu'à ce lieu où il pourrait trouver des réponses, où des gens compétents pourraient l'accueillir, l'aider, lui permettre d'aller mieux. Je l'ai emmené avec la crainte qu'il se sente trahi, abandonné, alors je l'ai attendu, longuement, douloureusement. Je l'ai attendu et malgré la douleur qu'il a vécue, il m'a dit merci. Ce n'est pas le merci qui compte, celui-ci ne m'intéressait pas, c'est l'impression qu'enfin quelqu'un pourra quelque chose pour lui, que quelqu'un prendra le relais de mon incompétence. Il ne voulait pas l'admettre, il ne voulait pas y croire mais il a accepté et aujourd'hui il sourit d'avoir cru que je pouvais lui venir en aide.

je lui donne une main que je n'ai pas le droit de lui tendre, je prends la place de ceux qui voudraient l'aider alors, je tente de disparaître, de l'amener vers eux qui l'aiment même s'il ne le voit pas. Je tente de disparaître et le protège de loin, loin de mon travail, loin de ce qui est de mon devoir.

C'est ainsi, le coeur un peu plus léger que je suis partie avec lui pour un week end risqué dans cette ville où logent ses amis. C'est le coeur léger que je lui ai pris la main dans ces ruelles que le soleil réchauffait. Nous avons arpenté tous ces kilomètres sans vraiment nous parler mais nous étions ensemble et j'étais bien. Mais, les mots ne sont pas sortis, les maux ne sont pas expliqués. Les problèmes demeurent et, retrouvant la solitude de cette maison qu'il a déserté pour quelques jours, je m'interroge sur cette vie qui n'est décidément pas facile à tracer. Comment peut-on concilier deux vies qui ne se ressemblent tellement plus? comment peut-on continuer à s'aimer quand le mal est si près, quand d'autres souffrent de cet amour que nous vivons? Comment s'aimer quand cet amour nous saigne? Les souvenirs édulcorent, embellissent ou rappellent que notre amour est beau?

Les vacances s'annoncent et annoncent le retour de journées avec elles. L'envie de les voir s'épanouir, grandir, s'amuser. Mais la séparation a aussi ce méfait, les finances douloureuses interdisent les excès. Elles rêvent de voyage, de découverte et je leur impose une insupportable sédentarité. Pour n'avoir jamais à changer de maison, elles ne peuvent non plus agrandir leur horizon. ESt-ce qu'on peut accepter de décevoir ainsi un avenir qui aurait dû être tout tracé? Est-ce que je pourrai longtemps accepter les priver parce que j'ai aimé un autre qui lui, ne pouvait vivre cet amour qui nous unissait?

Lundi 6 octobre 2014 à 19:02

Donner des conseils, y croire, écouter, sourire, aller bien, donner de l'espoir, une épaule, du soutien. Agir, réagir. Ecouter, répondre, obliger à regarder devant, à se mettre en avant. Mentir un peu, édulcorer pour que le vrai éclate.

Pour lui, tellement perdu, je trouve les mots, les armes. Pour lui, je déplace des montagnes.

Puis, je rentre chez moi et... fonds en larmes

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