Samedi 30 juin 2012 à 21:40

C'est vrai, je noircis l'écran de mots que je suis la seule à comprendre, la seule à intégrer dans la situation d'énonciation adéquate. Les références sont tellement implicites qu'elles en sont absconses. Cela ne fait pourtant pas de mes mots une oeuvre littéraire d'autant plus forte qu'elle résiste à l'entendement. Non, cela ne me permet que la noyade du poisson et l'espoir d'un anonymat maintenu.
Alors pourquoi continuer à rendre ce blog public si ce n'est que pour le rendre finalement impénétrable. Longtemps ces mots n'ont eu aucun lecteur puisque protégés par un mot de passe révélateur.
Je ne peux expliquer cette motivation. Je sens combien en ce moment je m'interroge sur ce que je suis, sur ce que je vis. A mon âge certes, non canonique mais bien avancé par rapport à la moyenne des rédacteurs, je m'interroge sur cette incapacité à verbaliser intellectuellement qui m'oblige à coucher sur un écran les méandres de mes pensées. J'ai découvert peu à peu l'expérience des uns et des autres, expériences souvent frivoles, anodines mais aussi douloureuses, alarmantes, ou encore forçant l'admiration.
J'ai commencé à écrire pour que l'effroyable prenne corps, pour que ce départ existe alors que rien ne semblait changer. Et j'ai continué car ensuite ma vie a été bouleversée par cette rencontre que j'ai repoussée, espérée, qui m'a désespérée, portée...

Je continue peu à peu les articles inutiles, terme bien présomptueux pour une succession d'idées informes, bien loin de ces lumières qui bien souvent me bercent, me bouleversent. Je continue pour tenter de trouver un peu d'air, de repos, parce que les mots écrits éclaircissent l'esprit. Je continue avec moins de douleur même si cette dernière n'a pas disparu. Elle s'est dissoute derrière une nouvelle force qui très souvent faiblit, elle se dissipe dans cette capacité certes fragile à vivre une autre vie, ma nouvelle vie, capacité bien souvent éphémère portée par des chimères qui m'enfoncent dès que la réalité prend forme et me rattrape.
Je ne sais pas où je vais, comment y aller, je parcours encore trop souvent ces montagnes russes humiliantes et déstabilisantes, je pleure plus souvent que je ne ris, espère plus souvent que je ne vis mais, j'apprends peu à peu à aller mieux. Enfin, presque.


http://www.youtube.com/watch?v=akg6PM9d3zY

Elles sont encore trop loin de moi, elles ne peuvent pas encore exister à côté de moi mais les conditions peu à peu sont rendues possibles même si elles signifient la fin d'un merveilleux possible.

J'ai peur, j'ai mal, je crains toujours de faire mal mais je continue.

Alors, je ne suis pas compréhensible et ma plume n'a pas de douceur, de splendeur mais elle est à mon image. Je n'ai jamais su écrire, j'ai toujours manqué de style, de vocabulaire, reste d'une enfance populaire. Mais, je ne sais pourquoi, cela ne me  dérange pas; Chacun ses aptitudes, ses possibilités.

C'est le temps des confitures, sans doute pour éviter les déconfitures.

L'été va être pesant, pénible et toute notre vie sera en échange et douleur subtile. L'horizon restera bouché car il oscillera au gré de mon animosité. Si gaiment je m'éloigne, il revient, me réclame. Mais si je lui demande une existence, une prise de risque, des certitudes, il fuit. Il ne peut accepter cette nouvelle vie, il n'y arrive pas. Par lâcheté? Je ne sais, je crois que je ne suis pas assez forte pour savoir, pour être capable de comprendre. Alors, je me leurre, j'espère, désespère encore plus mais au moins il est encore là, éclaire quelques uns de mes pas.

Mercredi 27 juin 2012 à 21:32

Se taire quand tout a été dit. Se taire lorsqu'on est soumis au silence de l'autre.
Se taire quand l'autre n'a plus besoin de personne mais que vous avez besoin de lui.
Se taire, partir, fuir, trouver d'autres possibles et revenir, sans bruit, sans but, sans envie.

Ecouter pendant des heures les mêmes inepties et s'interroger sur le sens de tous ces écrits; à quoi sert la littérature? Est-ce cette saucissonnade? Cette fade salade? Où est le plaisir? L'envie? La saveur de ces écrits qui se cachent, qui recèlent de trésors qu'il faut savoir fouiller pour les apprécier. Tous les mêmes idées, les mêmes mots qu'ils ne comprennent pas.

La fatigue s'installe et avec elle l'impatience. Alors, il ne reste que le silence, l'absence, l'oubli.

Jeudi 21 juin 2012 à 21:44

Comment fêter l'été dans ce vent glacé, sous ses pluies d'orage? En musique? dans cette communion des êtres postés devant quelque groupe sans talent mais plein d'envie? Dans ce tourbillon des sons , cette cacophonie joyeuse? Non!
Comment fêter l'été dans ce vent glacé? En restant au chaud dans ce lit pourtant trop froid à attendre 'un signe, une voix, un geste qui de toute façon ne viendra pas. Un mot doux, un regard appuyé qu'il ne saura m'adresser.
Comment fêter l'été sous ce déluge sans refuge? On ne le fête pas. On attend ... un but!

Des mots trop tristes malgré une situation apaisée mais ma vie continue son évacuation, elle se vide malgré les sollicitations, je la laisse se vider car jamais je ne me sens bien, jamais je n'ai l'impression d'être à ma place. Mais peut-on avoir une place quand on a perdu toute illusion
.

Mardi 19 juin 2012 à 23:15

Est-ce parce que notre âge nous sépare que notre amour est plus dense? Que chaque instant se doit d'être intense?

Ce devoir inconscient ne devient-il pas pesant?

A partir de quand sait-on qu'on va vivre?

Samedi 16 juin 2012 à 22:34

Dernières heures, derniers partages, derniers conseils, derniers bavardages. Un petit revoir, comme si demain tout serait pareil et tout à coup, plus rien, l'année est terminée.
Encore quelques dernières formalités, quelques journées de dur labeur mais derrière ce bureau, c'est fini pour cette année. J'attends avec eux, fébrile, les sujets, les problèmes, je voudrais tant qu'ils ne souffrent pas trop du peu que je pouvais leur apporter, de ces moments si difficiles où j'ai lutté pour pouvoir leur être utile.

Dernières heures, les projets peu à peu tentent de percer mais tout est beaucoup trop compliqué. Et pourtant, je retrouve un peu de courage, un peu de force. Les travaux forcément reprennent, trop lentement mais moins qu'avant.

Les matchs se succèdent et comblent les heures qui se vident. Cette coupe, ces matchs attendus qui m'ont valu ces heures tellement farfelues devant toutes ces têtes ahuries de voir un être, soi-disant intello, capable de parler foot sans paraître idiot! S'ils savaient que ma culture footballistique dépasse bien souvent toute culture artistique. S'il savait comme je peux vibrer dans un stade, empli de clameurs et de ferveur. S'il savait que, même si je ne suis pas dupe, même si je déteste l'argent, si je ne supporte pas le système, le sport est un ancrage dont je ne me départage.

Je ne peux mépriser leur attrait vers ce rêve disproportionné, je le comprends, le respecte. J'essaie juste de leur montrer qu'il y a aussi autre chose, ni mieux ni pire mais tout aussi indispensable et sans doute plus personnel, plus intime. Mais, il est encore aujourd'hui compliqué d'associer les deux. Il faut regarder ces établissements qui empêchent les élèves d'associer latin et sport...

Je me désole pour cette Pologne qui voit s'envoler les rêves de victoire, je souris de cette Grèce qui pour l'instant met à terre la Russie. Ne hurlez pas, ne croyez pas que je sois stupide. Doit-on citer Hegel ou autre schopenhauer pour mériter le respect?

Je lis son blog et m'émeus de sa jeunesse, de son regard doux mais non mièvre même si parfois, elle me fait penser à la Nouvelle Héloïse, attendant son Abélard même si bien sûr, je leur souhaite une issue plus sereine, quitte à ne plus avoir à la lire. Car les amours qui durent résistent mal à la littérature. Où sont-elles ces histoires belles et éternelles. Même les contes de fées nous rappellent que l'histoire est terminée. Jamais un conte ne s'achève par un imparfait éternel!

Les vacances ne sont plus pour moi synonymes de cette insouciance, de ces rêves d'errance, mais elles ne sont plus aussi angoissantes même si finalement, ce n'est plus tout à fait pareil mais pas non plus tout à fait différent.

Qu'est-ce que tu fais pour les vacances? Je change d'adresse????

Samedi 9 juin 2012 à 23:32

J'ai essayé d'être calme, sereine, de le laisser me gâcher l'am pour aller ranger avec elle. J'ai essayé de le comprendre, de ne rien dire. J'ai essayé malgré la tristesse de ne pas le séduire, de ne pas l'amener là où je le désire. J'ai essayé et plus ou moins j'y suis parvenue mais pour quel résultat.

Certes il a baisé mes lèvres avant de partir, il m'a attendue, guettée pour me voir courir mais il a semé la douleur sur son passage et notre soirée se confond en outrage. Elle va mal, elle boit, elle ne parvient à comprendre ce qu'il veut et elle lui demande sa présence, il lui offre ses adieux. Comme à chaque fois qu'il est allé là-bas, ensuite elle va mal, très mal. Et lui, bien que conscient du mal qu'il entraîne poursuit sa route, persuadé que rien d'autre n'est possible, que rien d'autre n'est acceptable.

Il refuse de refuser parce qu'il craint les conséquences.

Et moi? Je ne peux rien dire, je ne peux rien faire juste attendre et frémir, juste attendre et lui plaire.

Cela aurait pu être une belle journée mais ce fut encore une horrible réalité.

Samedi 2 juin 2012 à 22:44

Quand tu es né mon père avait 2 ans et demi, et lorsque tu as eu 2 ans et demi ma mère a vu le jour.
Quand tu es né, je n'étais même pas un rêve, même pas un espoir.
Quand je suis née, tu aurais pu être père.

Quand j'ai commencé à pousser dans le ventre de ma mère, tu as failli être papa, la bêtise de gamins inconscients disais-tu, une grossesse que la nature elle-même n'a pas voulu et qu'elle a délogée. Une histoire qui pour toi n'en était déjà plus une.

Quand je suis née, tu l'as rencontrée, quand j'ai fait mes premiers pas tu te mariais.

Puis, je nous imagine en cette même année faire l'un et l'autre notre première entrée des classes, sauf que moi j'étais derrière  et toi devant tous ces pupitres alignés. Quelques milliers de kilomètres nous séparaient.

Quand je me suis mariée, tes enfants prenaient leur envol.

Pourtant, nos destins qui n'avaient rien de commun peu à peu se sont rapproché:


On a voulu le même métier,
On s'est retrouvé dans la même région,
La même commune,
Le même lieu de travail
On a lu les mêmes livres
vu les mêmes films
partagé les mêmes tribunes
On a partagé les mêmes charges
Les mêmes sorties
Les mêmes envies
On s'est aimé

Et on a quitté nos conjoints en ce mois de juillet. Mais toi tu étais donc resté 34 ans avec elle, 34 ans, c'était mon âge! Etais-je née pour vous séparer?

Nos vies n'auraient jamais dû se croiser, nos regards n'auraient jamais dû se chercher, nos corps n'auraient jamais dû se toucher.
Et pourtant depuis quatre ans tu accompagnes ma vie, tu sèmes mes douleurs, récoltent mes rires, attisent mes espoirs, éteints mes sourires, colores mon avenir..
Nos mains se lient, nos bouches se cèlent et notre coeur martèle qu'on a tort d'exister, qu'on a raison de s'aimer.

Nos différences nous rapprochent et effacent ces années qui nous séparent. J'aime ta lenteur qui me rassure, tu t'amuses de mon ardeur qui te galvanise, j'aime toute cette culture glanée avec le temps, tu ne détestes pas m'apprendre ce qui m'attend. J'aime partager ces kilomètres de piste, ton âge t'a rendu plus lent, ma faiblesse devient moins évidente. Nous partageons ce refus des conventions sociales, nous n'avons pas à nous soucier de construire un avenir lointain puisqu'on ne sait pas ce qui fera notre lendemain.

Toutes ces années et ces mots qui nous reviennent parfois, ces mots assassins si souvent entendus, un problème d'Oedipe, un père à compenser, un égo insatisfait, la peur de vieillir, le besoin de séduire. Je ne cherche plus à expliquer moi qui n'ai jamais vu en toi le semblable de mon père, moi qui ai mis tant de temps à réaliser que tu avais son âge, que vous aviez vécu les mêmes années. Je ne cherche pas à expliquer tant mon père est présent et qu'il n'a jamais manqué.

JE ne balaie pas non plus d'un revers de la main ces remarques douteuses, car ton besoin de séduire ne peut être renié, mon besoin de sécurité est sans doute réel mais aurait-on résisté s'il ne s'agissait que de cela? Aurait-on succombé s'il n'y avait que cela?

Les années passent douloureuses, anxiogènes. Nous avons pour l'instant la même vie mais dans quelques mois, tu mettras un terme à ton activité professionnelle et là, auras-tu le courage de m'attendre, la force de supporter ces heures où tout disparaît? Comment fait-on quand on ne partage plus le même quotidien et qu'on ne le partagera jamais car ma cessation d'activité n'interviendra, si tout se passe bien, que bien après tes meilleures années.

Toutes ces années qui nous séparent font sans doute que je t'aime, que nous nous complétons mais elles sont aussi notre fardeau, notre peine, notre peur que tout tombe à l'eau



Vendredi 1er juin 2012 à 23:29

Nous, c'est une illusion qui meurt, pour une réalité qui effleure...
Un cataclysme incroyable pour un nouveau départ ou une poursuite infernale.
Difficile de le savoir mais il est des fois où il est indispensable de hurler, de brusquer pour réussir enfin à parler, se poser.

Les problèmes demeurent, les peurs affleurent mais il apprend à me faire parler et c'est un très joli succès.

Lire et relire ces hauts et  ces bas. Comment ne pas croire que tout va recommencer, comme avant, les mêmes cris, les mêmes crises, les mêmes peurs, les mêmes délires, les mêmes jalousies?

Lire et relire et se dire que son nombril, c'est bien mais qu'est-ce que c'est inutile, ennuyeux!


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