Sons retrouvés par hasard, entendre des cris, chercher à retrouver leur auteur et se rendre compte que c'est ELLE.
Réécouter ses pleurs, entendre les commentaires et tout à coup s'écrouler.
Je croyais que j'allais mieux. Je croyais presque que je pouvais oublier. Mais la moindre fragilité et son image nous est renvoyée. Le plus petit instant de lucidité et elle vous revient avec ses grands yeux et son sourire. Alors le vide se fait, le gouffre vous emporte. Tout vous semble dérisoire.
Se rendre compte que ce blog a été créé pour elle, pour pouvoir accepter. Se rendre compte que ces derniers temps, lui, a pris toute la place. Lui a estompé sa trace. Lui a quelque peu soignée. LUI.
Est-ce encore utile d'écrire? Les articles se répètent, les pensées se ressassent et rien ne change. Les moments partagés sont toujours aussi agréables, les instants séparés aussi redoutables, la culpabilité régulièrement palpable. Continuer cependant à écrire ou plutôt à taper sur le clavier.
Pourtant ce soir, être fatiguée, éprouvée par ces sons si vrais, si présents pour ce petit être qui ne saurait plus l'être. Malgré cette fatigue, ne pouvoir se résigner à dormir. Vouloir continuer d'écrire. Ne pas savoir où aller, ne pas entrevoir l'issue de cette histoire. Parfois, se demander si tout cela est réel. Si l'attachement témoigné est bien sincère ou s'il ne s'agit que d'un simulacre de l'affection, l'envie de poursuivre cette relation pour la relation. Parce que la peur de la perte étreint. Parce que la peur de la fin guette.
Se rendre au cinéma. Regarder un film sans y entrer et penser, s'interroger. Se résigner à l'affection. Comprendre qu'elle est multiple et partagée. Tenir à l'une et à l'autre et ne pouvoir se résoudre à choisir. L'une parce qu'elle est plus jeune, plus folle, plus nouvelle. L'autre parce qu'elle est votre vie, votre stabilité, votre responsabilité.
Se rappeler les moments, les savourer et ne pouvoir les regretter. Elle vous rappelle que tout est fragile, incertain. Elle vous le rappelle: carpe diem.