Pas facile d'écrire le premier article. Je ne suis même pas capable de présenter correctement ce blog. Certainement une question de génération.
Ecrire!
Ecrire, j'ai toujours aimé cela. Mais pourquoi décider de rédiger des articles?
L'idée m'est venue lorsque l'insupportable est arrivé, l'inadmissible nous est tombé dessus.
Je m'apprétais à me préparer un plateau-télé-copies. Ce midi de stage, j'avais du temps et pour une fois la matinée avait été reposante. J'allais donc pouvoir corriger mes copies. Machinalement, j'ai allumé l'ordinateur. On regarde ses mails comme on ouvre son courrier.
Quelle est donc cette triste nouvelle qu'il m'envoie. Certainement, ce père qui est décédé. Je lis le message, je sens un décalage entre ma lecture et mon interprétation. je refuse de lire ce qui est écrit, je refuse d'accepter cette cruelle vérité. Ce n'est pas son père, mais elle, petite étoile de 8 mois qui est partie. Mort subite du nourrisson; Mais à 8 mois, on est déjà grand, on n'y pense même plus. Elle n'avait pas le droit.
Alors, je regarde ce plateau télé, je me dis que je rêve, que c'est une mauvaise blague. Puis les larmes, les hoquètements, l'impression que tout s'écroule. L'envie de hurler. Mais il n'y a personne, il faut que je parle, que je le dise. Le téléphone, le numéro composé, automatisme révélateur de l'amour que je lui porte. Un répondeur, une horreur, dans un souffle annoncer la vérité. raccrocher.
Le télephone sonne. Je sais que c'est lui. Je sais qu'il ne pourrait me laisser avec ce poids. Et pourtant ne pouvoir répondre. Ne pouvoir parler. Ne trouver que les sanglots comme seuls mots. Peut-on dire l'ineffable. Peut-on formuler l'inacceptable. Se taire n'est-ce pas espèrer encore un peu. Il raccroche, que peut-il faire? Il est si loin. Mais , lui, il est encore plus loin.
Retourner en stage. Faire comme si tout allait bien mais les visages s'effacent, les mots s'estompent et seule demeurent la douleur et les souvenirs.
Je me souviens. Je me souviens de tes premiers mails. Ces photos trop connues pour une nouvelle si attendue. Je me souviens tes espérances, tes certitudes. Tu semblais serein, sûr de ne pas être parfait sans chercher à l'être. Tu avais tellement raison.
Je me souviens ce mail de naissance. Premières photos. Ne te ressemble-t-elle pas un peu? Je me suis revue, avec C.... Je me suis rappelé ton premier cadeau. Il lui avait tellement porté chance qu'on lui a envoyé le même. Pour te remercier. Pour lui montrer toute notre joie.
Je me souviens les propos de elle racontant les déambulations de lui lorsqu'il promenait la pépette telle un paon, fier de sa progéniture. Comme on a pu rire. Vous voir tous les 3 suffisait à comprendre le bonheur que vous connaissiez.
Je me souviens de votre dernière visite. Il faisait frais, pour un 15 août. Tout semblait tellement parfait.
Et pourtant, aujourd'hui tout n'est plus que souvenir. Elle n'est plus là. Plus là. Comment est-ce possible.
Ne plus pouvoir rester assise. Quitter le stage. Retrouver le collège. L'envie de crier à la Terre entière.
Le 17/01