Mardi 30 avril 2013 à 21:11

Elles sont là, m'entourent, me soutiennent mais la fatigue est trop forte, trop handicapante.
Et puis, il y eut ce message, trop froid, trop distant et cette absence trop longue.

ALors, je vais mieux mais la guérison est encore loin

Vendredi 26 avril 2013 à 18:41

Une salle d'attente, un fauteuil, des odeurs d'éther, d'alcool et des flacons partout.
Une salle d'attente, une jeune femme souriante, bienveillante, chaleureuse, bavarde aussi, un peu.
Un cabinet, quelques minutes et des fils qui sautent, une cicatrice qu'on admire, complimente, nettoie.
Une feuille de soin et la facture tombe: 6,40, cette intervention aurait coûté 23 euros chez un médecin mais là, 6,40. Alors, certes, j'aurais pu moi-même procéder à l'ablation des fils tant l'acte est simple mais avec la même douceur? Le même savoir-faire?
Je lui ai donné mes 6euros 40, étonnée, honteuse quelque peu de la feuille de soin qu'elle me tendait.

6,40: il faut en réaliser des actes à ce prix là pour compenser les frais engagés!

Je ne me plains pas de ne pas avoir payé cher, je m'étonne de la différence et surtout je m'interroge sur notre système qui m'émerveille par son efficacité et qui m'interpelle par ces discordances.

6.40 plus tard, mon corps n'a plus de fils et la guérison se poursuit, douloureuse et lente mais positive

Mercredi 24 avril 2013 à 12:38

Je hurlais contre ce rein qui décidément refusait de me laisser en paix, je le maudissais de se nécroser tel un fainéant refusant l'exercice qui lui est demandé, et la douleur a fini par gagner, par nous contraindre à regagner ce service, si froid, si plein d'odeurs nauséabondes, de bruits déshumanisants, de box animalisants.
2h30 du matin et le départ vers une chevauchée qu'on n'imaginait pas, vers des heures de douleurs jusqu'alors inconnues, des doutes, des pleurs, des angoisses et des montagnes de piqûres, d'examens, d'interrogations, d'interrogatoires et au bout du compte, un rein qui n'y était pour rien! Anagramme prémonitoire.
Des heures de solitude, d'attente, d'écoute à l'affut du moindre son, du moindre signe qui prouverait mon existence, ma prise en charge. Des heures sur un brancard collé contre le mur d'un couloir où des anonymes passent, jettent un oeil et frappent à cette porte telle un sanctuaire délivrant les réponses à tous les maux. Des heures sur ce brancard à entendre ce futur père qu'on a oublié lutter contre l'angoisse, espérer cette vie qui semble ne vouloir s'ouvrir, à écouter ces cris de celle-là par contre éclose sans encombre. Et enfin, une voix, un regard, une écoute et la découverte de ce mal qui rugissait en mon antre. Des heures dans un brancard pour quelques minutes dans ce cabinet mais enfin un sourire, une voix humaine, mon prénom qui résonne. J'existe et on va m'aider. Et elle est arrivée, d'une provocante jeunesse, un prénom de princesse, et pourtant une incontestable autorité. Cindy savait ce que j'avais et elle allait m'aider. Je n'étais plus un numéro, un corps sur un brancard, j'étais une personne qu'on allait écouter, respecter, soigner, accompagner. Je ne savais pas alors que je partais pour une semaine de torture mais je lui confiais mon corps pour qu'il reste une envie.
Le rythme s'accélère, l'hospitalisation se décide dans cette chambre aux couleurs chatoyantes, dans ce lit aux multiples facettes, devant cet écran désespérément noir, entourée de ces sourires bienveillants. Epargner mes chairs, dissoudre le mal, tout tenter et se résoudre à l'agression parce que l'ennemi est trop fort, les soldats trop nombreux. Malgré tous ses efforts, il y aura cette intervention.
Il n'avait pas compris que j'avais besoin de lui, me laissant dans cette chambre pour aller vers ses copies, il n'avait pas compris que mon coeur était meurtri de son absence, de son apparente désinvolture. Il brillait par sa froideur et emportait ma sérénité. Je lui ai suffoqué ma douleur et, penaud, comprenant enfin qu'il devait s'ouvrir, détruire cette carapace, il est revenu, tendre, présent, seul des heures face à cette âme qui pleurait, cette douleur qu'il ne pouvait souffler, ce corps qu'il chérissait et qui se démenait. Son sourire a accompagné mon départ vers le bloc et a illuminé mon retour enveloppé dans ce brouillard artificiel. Il était là, empli de crainte et d'espoir, écoutant, soulageant, entraînant  ces rires oh combien douloureux mais tellement bienfaiteurs. Il nous fallait évoquer l'intimité de notre relation, assumer notre statut de couple. Pour ces femmes en blouse blanche, ces étincelles dans ces journées noires, il était mon compagnon, mon "mari". Et enfin, il a lâché prise, assumé ce rôle, accepté ce titre.
Les heures les plus physiquement douloureuses de ma vie furent les heures les plus sereines de notre couple, les plus apaisantes. Il avait fait enfin ce choix de m'aimer, moi.
Aujourd'hui encore ce Co2 me tiraille, ma maigreur rendant difficile son évacuation. Les bilans de santé se succèdent avec leur lot de mauvaises nouvelles et en même temps leur tant attendue justification. Mes fatigues, pelades, changements d'humeur, difficultés trouvent peu à peu leur raison d'être et l'espoir de jours meilleurs semble grandir. Bien sûr, il y a ces montagnes d'ingurgitation chimique, ces impossibles gestes, cette intimité interdite, ces vacances entravées et ces rencontres si sporadiques. Bien sûr, tout cela me déprime, me rend faible, taciturne, léthargique mais il y a cette lumière qui peu à peu renaît.


Mardi 16 avril 2013 à 21:45

Parce que ça ne suffisait pas, il me faut en plus supporter cette douleur atroce, ce dos qui se serre, se bloque, ce poids qui me condamne à ces allers-retours inutiles, cette chaleur qui m'endort et me déconnecte de  toute réalité concrète.
PArce que ça ne suffisait pas, il me faut encore lutter contre ça.

"On dirait que t'es tout le temps malade", alors, on fait comment pour lutter contre ça!

Dimanche 14 avril 2013 à 1:10

Ainsi va la vie, de rencontres et de ruptures, d'acceptation et de renonciation.
Un homme qu'on a aimé et qu'on quitte, qui ne vous aime plus que vous n'aimez plus. Et pourtant, la peur de le perdre, la peur de perdre les enfants de cet amour terminé.

Des amis qui vous aident, vous soutiennent, suent pour vous, pour qu'un toit vous réconforte, qu'un possible soit à venir.

Ainsi va la vie, chaotique, misérable et complétement imprévisible.

Je ne suis pas forte, je ne suis pas drôle, je suis cette immense vide empli d'inquiétude et d'inertie.

Quand le bonheur est à portée de main, il faut savoir le saisir et non le broyer pour des lendemains qui déchantent.

Jeudi 11 avril 2013 à 18:37

*on ne me comprendra pas, je ne me comprends pas, je ne peux expliquer et je ne peux me changer.
Depuis cette nouvelle qui a chamboulé ma vie je perds tous mes repères, je perds toutes mes certitudes, je perds jusqu'à la sérénité de cette relation qu'on avait, je croyais, construite.
Peut-on vouloir tout et son contraire, peut-on ne pas se projeter parce qu'on ne peut fermer son passé. Je suis là, il est là-bas, dans son esprit c'est désormais une image d'elle qui flotte et qui l'enivre. Elle, comme une usurpatrice dans cette vie qu'égoïstement je programmais, elle comme une ridicule tentative de conserver ce que j'ai pourtant rejeté. Je devrais l'aider, le remercier mais je n'y parviens pas, apeurée par la terrible réalité, par la prise de conscience de ces conséquences que j'ai provoquées, endolorie par ses mots si acerbes, par ses révélations emplis de vide et de froideur. Je ne suis qu'une EX, je ne suis plus rien que la mère de ses enfants, je en suis plus dans son avenir, n'existe plus dans son présent, je suis un passé qu'il a terminé, dont il savoure les enfants mais qu'il a gommé de ses souvenirs. Rien, tout effaçait, tout gommait comme si tout cela n'avait jamais existé.
Les douleurs, les mots violents, l'impossible communication et la fin odieuse d'une union qui fout le camp. Rien, il ne voulait plus rien de ces années passées, plus rien de ce serment partagé, plus rien de ses fondations posées.
Pourquoi la douleur me tiraille alors que mon coeur ne bat plus pour lui. Pourquoi la torpeur, la terreur s'emparent de mon corps, de mon coeur au point de pouvoir y penser sans hurler?

Et pourtant, la sérénité semble ici plus réelle que jamais, la complicité peu à peu se retrouve mais tout cela me semble une trop cruelle réalité, un prix trop cher à payer, une impossible liberté.

Je ne sais plus que dire, que penser, que vivre; Je l'ai menacé, insulté, méprisé parce qu'il n'a pas su me réconforter, me protéger, me rassurer. La faille est béante et les choix extrêmes. A-t-on toujours le choix? Est-on aussi incapable de choisir? Incapable d'assumer?

Quel sera mon futur? Quel sera mon passé? Tout est balayé et il n'y a plus rien à sauver?
Je croyais qu'il était encore quelque part avec moi et je comprends soudain qu'il m'a rayée depuis bien longtemps.

Est-ce vraiment parce qu'on croit à l'amour que la vie est impossible?

Mercredi 10 avril 2013 à 20:57

On fait bloc, on fait face mais le sort s'acharne. Alors que tout enfin semblait pouvoir s'arranger, le désordre a préféré reprendre ses droits, la difficulté a regagné sa place. Tout devient trop dur, trop tendu, trop insupportable.
Et pourtant, il est là, la sérénité de notre couple n'a pas été aussi belle depuis longtemps mais c'est cette autre vie qui fout le camp, cette autre histoire qui m'oblige à tout laisser pour les retrouver puisqu'il refuse de les prendre en compte.

Tout semblait plus calme mais la tempête est de nouveau là. Et c'est dur de se battre contre le père de ses enfants, dur d'admettre que dorénavant il vous méprise

Mardi 9 avril 2013 à 22:55

Tout perdre et laisser la folie vous emporter.

Samedi 6 avril 2013 à 16:04

La semaine tant redoutée s'est achevée, tout le monde est reparti et il en a bien profité. Tout n a pas été facile mais nous en sommes sortis grandis, plus forts, plus proches. Bizarrement les heures passées là bas n ont permis que de confirmer que leur histoire était finie meme si la nôtre n est pas encore en place. Les douleurs persistent et les incertitudes demeurent mais peu à peu la sérénité s installe, les douceurs, les partages reprennent. Mais tout n est pas résolu. Reviendront bientôt les invitations qu'il acceptera sans moi, les vacances qu'on ne partagera pas, les frustrations de ne pas etre tjs quelqu'un dans sa vie. Je n ai pas su etre patiente, je n ai pas su etre une maitresse, je n ai pas su choisir.

Mercredi 3 avril 2013 à 22:03

Tout n'est que luxe, calme et volupté... enfin, presque!

Respire!

Lundi 1er avril 2013 à 16:08

quelques aveux expirés, un rendez-vous sans préambule, des baisers échangés et l'angoisse qui recule.

Où allons nous? Comment taire la peur? Comment éviter le leurre?

Leur présence nous rapproche, mes efforts le dynamise mais la peur approche toujours et les possibilités s'amenuisent.

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast