Dimanche 28 décembre 2014 à 15:04

Boulinier, 20cts pour les plus beaux poèmes pour les adolescents. Parcourir, feuilleter, écorner, partir en arrière, lire et relire encore. Il y a dans ces mots le parfum de mon enfance, ces mots appris par coeur pour la récitation du matin, pour la bonne note, sans se rendre compte que le principal était ailleurs. Ces mots devenus familiers à force d'être répétés, entendus, ânonnés ou déclamés. La mémorisation aisée me permettait de les réciter sans les apprendre, parce que les copier m'avait suffit. Ces mots qui aujourd'hui résonnent et m'enveloppent de leur chaleur. Ce père Mathieu, ce grand-père prenant le frais ou ce tableau noir et son triangle m'accompagnent encore parfois.
20cts, c'est donné pour une telle madeleine, une madeleine qui en ce jour d'hiver ensoleillé irrigue mon esprit de mélancolie. La solitude, bien que partielle, puisque malgré tout il m'accompagne, ou plutôt me côtoie, distille sa mélodie de tristesse. Depuis hier, elles sont ailleurs, loin avec lui, celui qui est une partie d'elles aussi. Elles me manquent déjà.
20cts et des projets de séquences, de séances, des envies de leur donner à eux aussi ces obligations insupportables, ces mots à apprendre "pour la bonne note", avec l'espoir qu'eux aussi, dans quelques années, comprendront que "le principal est ailleurs".

Jeudi 4 décembre 2014 à 11:41

La nuit s'épaissit et mon âme s'obscurcit. Je cherche ma route dans cette déroute, emplie de doutes et de doléances. Où vais-je parmi ces êtres en construction à qui je ne donne guère cette année qu'illusion et ennui. Je ne parviens pas à trouver un sens, à trouver l'essence de mon énergie. Je me laisse guider, aveugler, emporter par la tristesse et la dépression.
Je lutte mais chaque victoire semble bien vaine, bien fragile. Je lutte pour lui mais chacun semble ne plus y croire, chacun semble s'assembler pour qu'il n'ait pas confiance en lui. Mes mots sont creux, et parfois je m'interroge sur leur fondement, sur leur part de démagogie. J'aimerais tellement, tellement qu'il aille bien. 
La fatigue s'est abattue sur moi et les forces se sont envoléeS.

La nuit s'obscurcit et au fur et à mesure qu'elle s'épaissit les priorités s'éclaircissent. La douleur, la colère étouffent chaque spore de ma lucidité. Je ne suis que terreur, qu'attente, qu'évanescence. Je n'existe plus à travers son regard et peine à trouver mon chemin dans ce nouveau sentier sans personne à mes côtéS. Les mots tuent, les mots arment les coups, réels ceux-là. Les mots qu'on ne dit pas, les mots que l'on dit mal, les mots qu'on regrette et ceux qu'on n'ose pas. Les mots tuent l'émotion dans cette déperdiition des âmes qui ont perdu la voie de la sagesse et de la sérénité.

L'épuisement s'est abattu sur ma vie et l'énergie est insuffisante pour nourrir 100 estomacs qui ne veulent guère digérer cette nourriture devenue indigeste faute d'une préparation minutieuse. La recette est pourtant connue mais le cuisinier ne trouve plus l'envie. Et pourtant, ils sourient, me font confiance mais, aujourd'hui, je ne songe qu'à cet arrêt que j'envisage comme la seule solution pour éviter le naufrage. Chaque jour je repousse l'inéluctable, toujours une excuse, toujours une obligation mais la fatigue gagne du terrain et la lassitude s'y ajoute pour la rendre encore plus forte.

Elles sont pour ces jours à venir à mes côtés et, honteusement, je puise en elles, quelques onces de vitalité. Puis, il faudra faire face, debout, seule, durant de trop nombreuses heures pour que la semaine se fasse sans heurts. Besoin de repos, besoin de ne plus être confrontée à ce quotidien chronophage, à ces heures à remplir sans cesse.



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