Je vais écrire pour rien, même si je vais bien, juste parce que j'ai envie d'écrire et parce que je n'arrive pas à faire autre chose. C'est étrange ce besoin d'écrire, comme si les mots permettaient de s'éclairer, comme s'ils étaient la source de ma réflexion, ma capacité à me donner des raisons.
Ma vie, depuis 3 mois maintenant, a pris un sens nouveau, a pris une autre direction. J'étais une jeune femme saine et équilibrée, vivant dans un univers agréable et douillet. J'étais aimée, je crois, appréciée et ma vie se déroulait simplement, sans heurt ni tremblement. De là, à dire que cette vie était terne et ennuyeuse, je ne le pense pas, elle était tranquille mais plutôt agréable.
Alors pourquoi, en 3 mois, avoir laissé tomber toutça? Pourquoi avoir permis aux choses de changer au point de tout transformer? Aujourd'hui, de quiétude, il n'est plus question, de chaleur et d'affection, plus l'habitude? Tout s'enlever, pourquoi? Pour quelques minutes dans des bras chaleureux, pour quelques mots amoureux, pour quelques heures à deux? Insensé!
Pourtant, j'ai décidé de le choisir, j'ai décidé de laisser notre relation m'investir, m'envahir jusqu'à ne plus pouvoir le quitter sans défaillir. J'ai décidé de laisser se développer notre relation malgré les contraintes, les tensions malgré l'absence de solution.
Pour ce lien qui m'apparaît comme une pépite, pour ces quelques heures où l'impression du bonheur existe, pour ces moments dynamiques, j'ai décidé de vivre de nombreuses heures en "termite".
Aujourd'hui, je me rends compte qu'il m'est indispensable et je crois que je le suis pour lui. Et pourtant, de manière insaisissable, nous ne bouleversons pas nos vies. Nous préférons notre société stable à la réalisation de notre douce folie. Etrange, égoïste ou au contraire réaliste et altruiste. Les deux certainement.
Le voir, même quelques minutes et aller bien. L'attendre, vivre son absence et être chagrin!
Il est des relations qui durent, il est des passions qui s'armurent, notre liaison aura-t-elle un futur? Rien n'est moins sûr.
Ne cesser de le rechercher, vouloir sans cesse le retrouver pour pouvoir l'embrasser, l'aimer, lui parler aussi. Que m'arrive-t-il? Moi si soucieuse de ma liberté, de mon autonomie, j'ai l'impresion de m'accrocher à lui comme à une bouée.
Je ne peux m'empêcher de le regarder, de le trouver charmant. Je ne dirais pas qu'il est beau, je remarque tout à fait ses petits défauts notamment ce nez aquilin qui lui va pourtant assez bien. Je lui trouve tellement de charme. Notrre relation m'apporte un tel réconfort, une telle sensation de bien être, telle une petite magie. Il est ma pépite, mon éclat de soleil. Je reconnais que ces mots sont mièvres, qu'ils s'apparentent à un mauvais roman à l'eau de rose mais je ne suis pas écrivain et je ne peux coucher sur cet écran que les mots que je ressens. Or, lorsque je l'aperçois, lorsque je suis dans ses bras, une chaleur m'envahit, une émotion colorée qui me donne envie de m'abandonner, qui procure un sourire que je ne peux réprimer. Etonnant, à quel point il me fait sourire, à quel point sa seule présence me transforme en soupir.
Pourtant, au détour d'un chemin, à la croisée de quelques mots, le sourire s'estompe, la relation se fait plus sérieuse et la réalité remonte. Constat amer de cette impossibilité de réaliser notre désir. Conjoncture compliquée, procédure inhabituelle, les contingences matérielles nous défient et nous condamne aux mêmes ritournelles.