Vendredi 7 novembre 2014 à 19:37

Il y eut le duomo, il y eut le Leonard, il y eut les pinacothèques, le quartier de la Brerra, les happy Hour, le lac, les dômes, et il y eut le luxe, le calme, la volupté...
Il y eut cette escapade à l'apparence idyllique mais il y eut surtout cette surtout que le mot fin doit être posé, sans amertume, dégout, simplement parce qu'il n'y a plus rien pour lutter pour éviter cette fin.

Il est là, vaque dans cette maison qui est la mienne et dans laquelle je l'entretiens, verbe terrible mais qui correspond à ce que je ressens.

Je crois qu'il suffisait d'aimer mais l'amour n'est rien face à la dépression et l'éloignement. On peut aimer, croire que l'autre est votre bonheur mais, la réalité vous ramène à cette douloureuse réalité, il faut songer à se quitter. Plus de crises, plus de larmes, plus de heurts, parce que plus rien n'est espéré, plus rien n'est demandé, plus rien n'est attendu. Et ne plus avoir d'espoir est pire que la mort car vivre c'est désirer, enfin, je crois. A moins que, finalement, je ne sais être heureuse.

Lundi 13 octobre 2014 à 21:37

Je l'ai mené jusqu'à ce lieu où il pourrait trouver des réponses, où des gens compétents pourraient l'accueillir, l'aider, lui permettre d'aller mieux. Je l'ai emmené avec la crainte qu'il se sente trahi, abandonné, alors je l'ai attendu, longuement, douloureusement. Je l'ai attendu et malgré la douleur qu'il a vécue, il m'a dit merci. Ce n'est pas le merci qui compte, celui-ci ne m'intéressait pas, c'est l'impression qu'enfin quelqu'un pourra quelque chose pour lui, que quelqu'un prendra le relais de mon incompétence. Il ne voulait pas l'admettre, il ne voulait pas y croire mais il a accepté et aujourd'hui il sourit d'avoir cru que je pouvais lui venir en aide.

je lui donne une main que je n'ai pas le droit de lui tendre, je prends la place de ceux qui voudraient l'aider alors, je tente de disparaître, de l'amener vers eux qui l'aiment même s'il ne le voit pas. Je tente de disparaître et le protège de loin, loin de mon travail, loin de ce qui est de mon devoir.

C'est ainsi, le coeur un peu plus léger que je suis partie avec lui pour un week end risqué dans cette ville où logent ses amis. C'est le coeur léger que je lui ai pris la main dans ces ruelles que le soleil réchauffait. Nous avons arpenté tous ces kilomètres sans vraiment nous parler mais nous étions ensemble et j'étais bien. Mais, les mots ne sont pas sortis, les maux ne sont pas expliqués. Les problèmes demeurent et, retrouvant la solitude de cette maison qu'il a déserté pour quelques jours, je m'interroge sur cette vie qui n'est décidément pas facile à tracer. Comment peut-on concilier deux vies qui ne se ressemblent tellement plus? comment peut-on continuer à s'aimer quand le mal est si près, quand d'autres souffrent de cet amour que nous vivons? Comment s'aimer quand cet amour nous saigne? Les souvenirs édulcorent, embellissent ou rappellent que notre amour est beau?

Les vacances s'annoncent et annoncent le retour de journées avec elles. L'envie de les voir s'épanouir, grandir, s'amuser. Mais la séparation a aussi ce méfait, les finances douloureuses interdisent les excès. Elles rêvent de voyage, de découverte et je leur impose une insupportable sédentarité. Pour n'avoir jamais à changer de maison, elles ne peuvent non plus agrandir leur horizon. ESt-ce qu'on peut accepter de décevoir ainsi un avenir qui aurait dû être tout tracé? Est-ce que je pourrai longtemps accepter les priver parce que j'ai aimé un autre qui lui, ne pouvait vivre cet amour qui nous unissait?

Lundi 6 octobre 2014 à 19:02

Donner des conseils, y croire, écouter, sourire, aller bien, donner de l'espoir, une épaule, du soutien. Agir, réagir. Ecouter, répondre, obliger à regarder devant, à se mettre en avant. Mentir un peu, édulcorer pour que le vrai éclate.

Pour lui, tellement perdu, je trouve les mots, les armes. Pour lui, je déplace des montagnes.

Puis, je rentre chez moi et... fonds en larmes

Jeudi 18 septembre 2014 à 23:17

Il est entré, frêle, souriant, les yeux fixant un point loin de moi, les mains serrées à en rougir, il est entré et s'est tu.

LA douceur de son visage contrastait avec l'étranglement de sa voix. La raideur de ses membres brisait la minceur de sa silhouette.

Que pouvais-je apporter à cet élève égaré, perdu dans les méandres de ses angoisses? Qui suis-je pour l'aider?

Il a souri encore et à l'appel de ma voix a tourné ses yeux, ses petits yeux noisette vers le tableau qui se trouvait derrière moi. Il ne me regardait toujours pas. Il a parlé, a conté ses angoisses qui sommeillent et jaillissent dès le moindre appel. Il a conté cet appétit qui le quitte, ses forces qui s'amenuisent. Il a souri de cette torture, a pleuré de ces moqueries, a continué et continué encore.

Il se dit plus serein, se dit plus fort mais les premières interrogations ont eu raison de ses certitudes. Son coeur s'emballe, la pièce se dérobe, la chaleur l'envahit

Il entrera de nouveau, il s'installera de nouveau, il sourira, racontera. Je l'écouterai, le rassurerai mais au fond de moi, sans cesse, je me demanderai ce que je fais là, pourquoi je suis là, si je fais bien d'être là, parce qu'il y a des gens dont c'est le métier, et le mien, ce n'est pas celui-là. Et pourtant, je ne peux pas lui dire non, je ne peux pas ne pas répondre, je ne peux pas me dérober.

J'aimerais tellement qu'on m'aide à l'aider.


Lundi 15 septembre 2014 à 23:13

Et ça avance, lentement, sûrement, ça avance.
On peint, on coupe, on pointe, on visse, on dévisse, on repeint, on essaie, on se trompe, on recommence, on envisage, on présuppose, on se trompe, encore, souvent et parfois, oh miracle, on réussit.

Petits travaux, petits maux, petits effets mais moral remonté.

Et si finalement, il n'appartenait qu'à moi de savoir être bien.

Samedi 6 septembre 2014 à 18:16

Ensemble 24h et il est parti vers le sud voir cette petite nouvelle. Il est parti sous le  soleil et dans un sourire.
Aujourd'hui il pleut et ses mots ne sont plus les mêmes.
Tout n'était que manigance, tout n'était que bienséance et c'est finalement ignoble.

La reprise est difficile tant les heures s'accumulent sans que je puisse souffler. Je n'imaginais pas qu'aujourd'hui avoir le téléphone et toute connexion habituelle pouvait être aussi compliqué. Combien de boutons à actionner? Je n'imaginais pas que le silence pouvait faire autant mal, qu'une maison finalement ce n'est jamais silencieux. La VMC, les craquements des bois de l'escalier, les sacs qui se disloquent... tous ces petits bruits qui parfois m'effraient, qui me tiennent en alerte. Pourtant je n'ai pas peur. DAns cette maison aux pierres imposantes, rien ne peut arriver.

Les travaux minent le moral. Il y a toujours un détail à terminer, toujours un détail qui empêche d'avancer.

L'année s'annonçait, ce sera peut-être la plus compliquée, elle est en tout cas terriblement usante et mon corps a décidé de s'en mêler. Je crains que la barre des 50 n'aient été de nouveau franchie. Quelle calamité! Pourquoi me faut-il tant de semaines pour prendre quelques kilos et quelques jours pour les perdre? Pourquoi à mon âge ne suis-je pas capable de retenir ces rejets qui me minent, qui m'humilient.

Le psy affirmait qu'on contrôlait son alimentation quand on perdait le contrôle de sa vie. Et s'il avait raison? Bien sûr, comme beaucoup je n'aime pas les bourelets mais je ne suis plus une gamine, je sais apprécier un corps avenant, je ne quête pas la minceur absolue. Alors, si ce n'était qu'une question de contrôle? De chantage avec moi-même? Il est sans doute tant de nouveau consulter.

Les heures passent. Je suis toujours étonnée par la relative facilité avec laquelle ils s'habituent à des têtes nouvelles. Mais déjà je ressens un léger sentiment de lassitude. 4 ans, 4ème fois que je foule ces portes en septembre et tout est joué. Ils savent, vous n'avez plus rien à craindre, vous semblez déjà un mur qu'il ne faut tenter de démonter parce que vous êtes intraitable. Ils savent et vous les retrouvez parfois après quelques années et ils ne peuvent pas avoir oublié votre "autorité". Sera-ce ma dernière année ici. Vais-je une nouvelle fois demander à bouger? Pour ne pas me lasser? Pour aller vers un ailleurs alors que c'est partout pareil. Les enfants trop jeunes pour les laisser mais trop vieux pour les délocaliser ne permettent pas un départ lointain. On ne peut les priver d'un parent, alors lorsque vous êtes séparés, vous êtes condamnés à rester résidents à proximité

Samedi 30 août 2014 à 14:52

Rendre les clefs après avoir tout nettoyé. Rendre les clefs sans se retourner de ce lieu où l'on s'est déchiré, aimé, où l'on a ri autant que pleuré. Rendre les clefs et accepter les doubles de ce nouveau nid. Un nid à moi, à nous? C'est lui qui décidera.
Trois ans que les travaux s'étirent, entre euphorie et angoisse, nous franchirons enfin le seuil en nous disant que c'est notre maison, plus un chantier, ou presque mais une habitation, un projet qui aboutit pour un avenir de compromis?

La maison est sans doute trop grande, les chambres trop nombreuses, les finitions à réaliser trop ambitieuses mais lorsqu'on entre dans la cour la chaleur nous envahit. Les recoins, les couleurs, les possibilités offertes nous séduisent. J'aime à retrouver ces épais murs de pierre, ces hauts murs qui protègent des intempéries, cette chaleur significative au moindre rayon de soleil.

Certes, l'extension n'est pas terminée, la cour est en chantier, mais elle est déjà un nid douillet.

Il a apporté les premiers meubles, a organisé les premiers rangements. Il a pris possession des lieux comme un amant attentif, soucieux, délicat.

Demain, la promesse est belle. A nous de ne pas gâcher ce possible qui nous ouvre les bras.
Après-demain, déjà il partira, comme pour ne pas vivre ces rentrées qui ne seront plus jamais siennes. Mais surtout pour accueillir cette demoiselle qui le charme déjà.


Mercredi 20 août 2014 à 20:18

http://verone.cowblog.fr/images/Retour après 650 km parcourus, 650 km merveilleux entre plaisir et émerveillement. Tout a été parfait, les problèmes techniques nous ont amusés, les pluies nous ont épargnés et le vent nous a tantôt freinés, tantôt aidés.
L'EV4 de Binic à Morlaix est une pure réussite. L'impression d'être guidés vers le bonheur, l'impression qu'aucune beauté ne nous sera évitées.Binic, Tréguier, Lannion (où mes lunettes sont elles restées dans un très bon restau Ch'ti), Plougasnou nous ont accueillis et c'est face à la mer que nous avons ouvert et fermé cette odyssée. Puis nous sommes "descendus" vers le sud. Carhaix, sans vielle charrue, fut notre plus beau camping. Certes, il faisait trop frais, certes, la journée avait été épuisante mais le sourire de la gérante, la beauté du lieu et le dégustation inattendue nous ont charmés.
Le sud nous a laissés plus distants. Les voies vertes ne sont décidément pas notre tasse de thé. Trop long, trop monotone le côté sud et surtout, le cycliste ne semble pas le bienvenu. C'est tout de même avec plaisir que nous avons dégusté ces huitres, tout juste sorties de leur enclos, sur un simple muret. C'est avec voracité qu'on a dévoré ce repas peu diététique mais tellement remontant face à ce port rapidement trouvé grâce au bac qui nous avait permis de traverser rapidement. Et cette océan atlantique nous a bercés tandis qu'on se ressourçait dans les bras de Morphée.
La pizzéria d'hennebont restera un succulent souvenir, meilleur que cette  carte avalée puis rendue 30 minutes après par le distributeur. Cette voie remontant vers Pontivy aux écluses fleuries nous a souri même si elle a eu raison de mes poignets meurtris. Gagner Mur de Bretagne et ses commerces fermés et découvrir ce gérant de bar, tellement désolé de notre déconvenue qu'il nous donna son pain, pour agrémenter notre repas, que nous n'avions pas. Hénaff, heureusement se trouva sur notre chemin et agrémenta ces tranches qui avait le délicieux goût du partage. Il nous fallait alors déjà rentrer et retrouver Binic et sa virevoltante créperie.
650 km et l'oubli, le bien être, le plaisir, le partage.

Mais vous devrez me croire sur parole car Cowblog ne fonctionne guère et je ne peux insérer d'images.

Vendredi 8 août 2014 à 22:21

De nouveau mon estomac fait des siennes. Assez irrégulièrement mais de plus en plus souvent, je retrouve cette manie stupide de rejeter ce que je viens de manger. surtout le soir, quand l'inactivité prend racine.
Le scénario devient de plus en plus immuable: un dîner des plus agréables, un partage, des sourires, des mets souvent délicieux, voire un verre de rosé. Nous divaguons, bien souvent nous étanchons notre soif de connaissance grâce à ce net vertigineux, des moments doux, miraculeux. Et pourtant, alors que le bien être m'étreint, une force irrépressible m'oblige à me vider, comme pour me purger, comme pour me punir. Dans la journée, déjà, les repas se font plus rares, les quantités plus restreintes. Les kilos, chèrement repris, n'ont heureusement pas encore fondu.

Mais, vient enfin l'heure du départ. Peu de dialogue pour choisir la destination, une difficulté à se projeter, à assumer qu'ensemble on désire vivre ce périple. Une culpabilité qui nous étreint, qui le retient et qui ne lui permet pas de s'engager pleinement dans ces kilomètres à parcourir. Et pourtant, ce week end, nous partirons de nouveau avec pour seuls partenaires, nos chers vélos. Enfin, j'ai changé de partenaire et j'espère bien ainsi rouler plus aisément.
Nous avons déjà parcouru 250 km durant ces derniers jours en Normandie. Le Bessin nous a accueillis d'un coup de vent, c'est par la voie verte que nous avons regagné cette Suisse si proche et bien sûr, nous avons volé pour cette gaufre que nous aimons tant. Certes, elle demande un peu de volonté puisqu'elle se trouve à 35 km mais, elle est tellement bonne!

C'est la Bretagne qui cette année devrait nous permettre de parader, de nous essouffler. Certes, il nous faudra jouer avec les gouttes, déjouer les vents parfois un peu forts et sans doute, notre chère tente ne sera pas la seule à accueillir nos retrouvailles nocturnes parce que le temps devrait être plus frais que celui de Provence. Mais, enfin, nous allons pouvoir nous aérer et accessoirement accélérer le temps qui me sépare de leur retour.

Alors, petit estomac, il est temps de jouer ton rôle et d'accepter ce carburant nécessaire pour ce périple peut-être moins fou que l'an dernier mais tout aussi excitant. Combien de kilomètres? Le tour complet en supposant 1500 il nous faudra choisir. Le Sud? Le Nord? L'Ouest? Seule obligation, retrouver notre point de départ pour repartir vers la rentrée.http://verone.cowblog.fr/images/

Mardi 29 juillet 2014 à 0:22

Les laisser pour une autre vie, pour une autre parenthèse.
Entre tristesse et quiétude, entre douceur et crainte.
Les laisser après cette nuit pour ne les retrouver que dans 3 semaines et demi.


"son sourire me manque ... mais le mien me manque encore plus"

Vendredi 25 juillet 2014 à 20:58

Il est des débuts de vacances plus agréables que de se retrouver seule alors que vous devez souffler tant de bougies, ce chiffre rond qui vous effraie, ce chiffre qui vous éloigne chaque jour davantage de la lucidité.
Il est des débuts de vacances plus agréables que cette tension, cette douleur inclassable, cette incapacité à se mouvoir, à se panser.
Il est des débuts de vacances plus agréables que de perdre cette jeune femme qui s'était pourtant tellement battue et qui ne comprend pas pourquoi, alors qu'elle est si jeune on lui ôte le droit de vivre auprès de ceux qu'elle aime.
Il est des débuts de vacances qui vous rappellent que vos choix ont été cruels et ne vous permettront plus une vie sereine.

Et pourtant, elles ont été si merveilleuses, si attentionnées, si drôles, si amusées. Je ne pouvais leur ôter le droit à ces moments près de la grande bleue, sous le soleil, au sein de cette ville, visitée à ses côtés l'an dernier. Elles l'avaient mérité, elles qui, malgré tout ce qu'elles ont eu à vivre ont obtenu ces mentions exceptionnelles. Et oui, on peut être Tourette et obtenir son brevet avec la mention très bien, obtenir cette note incroyable de 40/40 alors qu'il lui avait fallu affronter seule ces épreuvres.

Alors, nous sommes parties, en pleine nuit, sur les chemins du soleil. Nous sommes parties pour le rejoindre lui dont le quotidien s'était assombri. Nous sommes parties et elles ont oeuvré pour ces deux semaines de bien être. Oh, pas grand chose de prévu si ce n'est être là, avec eux puis, nager là-bas, sous le ciel bleu. Il a fallu affronter la douleur de la solitude, la douleur de l'abandon. Il n'était pas là pour m'aider à souffler les bougies sur ce gâteau tellement bon. Il a fallu lutter mais la victoire fut tellement belle.

Il est des débuts de vacances douloureux pour retrouver les priorités en leurs yeux
http://verone.cowblog.fr/images/

Dimanche 6 juillet 2014 à 1:32

http://verone.cowblog.fr/images/DSC01449.jpgTout d'orange vêtu, entre classe et ridicule, grotesque et sublime, il a affronté les tremblements de son émotion pour pousser cette chanson. Plus beau, plus vrai et sans doute plus sincère que les plus grands discours, il a confié ses plaisirs, sa fierté, son devoir et la foi de son père. Il a souri, jeté des regards en quête de soutien, de notre lien, il a souri et il a cessé de chanter.
Une porte se ferme ou plutôt une nouvelle s'ouvre. Une porte hésitante, inquiétante, des possibles impossibles, des envies déviantes, une liberté contrainte, une peur du vide et du trop plein.
Les questions ont fusé, il a fallu affronter les réponses, toutes avec un fond de vérité mais aucune réellement vraies. Que peut-on faire quand on a 63 ans, une famille éparpillée, une ex-femme détruite, aux aguets, toujours espérant et une compagne si jeune que jamais elle ne pourra longuement vous accompagner, cesser comme vous de travailler? Que peut-on faire quand on ne sait plus vers où l'on va car on a perdu en route les raisons de vos choix? Que peut-on faire quand votre plaisir égoïste se cogne à votre abnégation grégaire?
Les applaudissements ont salué sa prestation autant que son être. Il n'y a pas eu de foulards mais le respect d'une carrière réussie. Non pas de ces carrières exceptionnelles, modèles, non, simplement le parcours d'un homme qui a tenté d'amener le plus grand nombre le plus loin possible. Plus de tableau noir, plus de triangle, plus de cercle hésitant et sourd... Ne reste que les lettres sans mots ni patrie dans une attente endolorie.


P.S: Un petit emprunt à J. Supervielle!



Samedi 5 juillet 2014 à 15:30

L'amitié à offrir en partage, on se sent tellement rien, tellement impuissant.

Il pleurait la douleur de la savoir se savoir partir.
Il pleure la douleur de son départ.
Il hurlait la hantise de sa douleur
Il hurle l'injustice de son départ.

Les copies en souffrance m'interdisent de le rejoindre. Et il est loin le sud de la France.

Elle restera dans le sourire de la demoiselle puisqu'il a fallu qu'elle s'en aille si vite alors qu'elle aurait tant voulu la voir grandir près d'elle

Ne pas chercher de sens, ne pas hurler sans voie.
L'absurde nous a rejoint, le sourire disparaît.



Jeudi 12 juin 2014 à 20:21

http://verone.cowblog.fr/images/201406111607443.jpg
C'est toujours un peu la même chose, c'est toujours un peu les mêmes émotions.
Mais ce jour-là, ce fut un tout petit peu plus fort, un petit peu plus impressionnant.

Tant de joie, de plaisir, de fête.

J'ai aimé les accompagner, j'ai aimé les voir s'ouvrir à ces mots qui ne les tentaient pourtant guère.



Merci à vous, merci pour tout.


Lundi 9 juin 2014 à 10:43

Parcourir quelques 150 kilomètres à vélo, durant deux jours, le premier vers l’ouest, le second vers l’est. 150km et partout, la même ferveur, les mêmes sourires, le même respect. De manifestation en manifestation,  un concert, une cérémonie, un défilé, ou de simples badauds qui chantonnent ensemble. La Normandie fête sa liberté et les yeux sont rieurs.

Bien sûr, il y eut ces cérémonies officielles, triés sur le volet, les présents avaient montré patte blanche. Bien sûr, il y eut beaucoup, beaucoup d’argent dépensé. Hugo disait, en période de crise, il faut multiplier par 3 le budget du ministère de la culture. Parce que pendant 3 jours l’histoire est devenue présente mais elle s’est surtout fait patrimoine. Le patrimoine de notre liberté, le rappel que ces gens ont refusé qu’on avilisse, anéantisse, tous ceux qui étaient différents.

Depuis 3 jours, les gens se rassemblent, se taisent, écoutent, entendent, et surtout espèrent ne jamais avoir à revivre cela. Les douleurs d’hier sont devenues espoirs, les héros anonymes, parce qu’ils sont eu la chance que la vie ne les achève pas, ont bravé la fatigue, les affres de la vieillesse pour nous apporter les témoignages de leur force. Héros du hasard, par obligation ou par conviction, ils sont venus là, sur ces terres que je peux donc fouler depuis que je suis née, pour que la liberté s’accomplisse.

La Normandie est en liesse et le peuple se rassemble. Les commémorations sont belles parce qu’elles sont humbles, intègres, emplies de force et d’humanité. On y vient, on y reste, on en repart. Pas de tiroir-caisse, pas de vendeurs à tous les coins de rue, pas de sollicitation indécente. En Normandie, ce week end que vous soyez ouvrier ou dirigeant, vous aviez les mêmes droits. Les souvenirs ne s’associent pas avec la tirelire.

Alors, vous hurlerez peut-être pour vos impôts partis en fumée durant ces 23 minutes de ces 84 feux d’artifice sur toute la côte. Sans doute. Vous hurlerez devant les sommes dépensées, comme vous hurlez dès qu’il s’agit de payer des impôts. La France n’est jamais parvenue à vous expliquer pourquoi payer est le garant de votre liberté. Nombreux pensent que voter F.N permettra d’améliorer votre quotidien, comme si fermer les frontières, refuser la présence de l’autre, nier la nécessité de l’imposition sont les garants de votre avenir. Je m’interroge. Qui vous a donné le droit de refuser l’étranger ? Que penseriez-vous si c’était vous de l’autre côté de la frontière ? Comment peut-on penser que le renferment permet le développement. Oui nos dirigeants, depuis des décennies, se sont fourvoyés, non pas parce qu’ils ont voulu l’Europe mais parce qu’ils ont voulu une Europe libérale, économique. Ils ont oublié la nécessité de la pédagogie, la nécessité de l’humain et se sont perdus derrière les chiffres, la consommation, la croissance.

Je souris parfois lorsque j’entends les gens se plaindre. Se plaindre de payer trop d’impôts et en même temps se plaindre parce que l’école ferme trop tôt, se plaindre parce qu’un train est en retard, se plaindre parce que les prix augmentent, se plaindre, se plaindre, se plaindre.

En ce moment, chez nous, le diktat, ce sont les nouveaux rythmes scolaires. Les écoliers doivent travailler moins. Il faudrait donc qu’ils quittent l’école plus tôt. Les parents hurlent. Parce que leur progéniture  aura moins de savoir ? Que nenni. Ils hurlent parce qu’il faudra trouver un moyen de garde. Et voilà ! Ils ne veulent pas payer d’impôts mais ne veulent pas garder leurs enfants. Pourquoi, parce qu’ils travaillent ! Mais ce travail, bien souvent, qui enrichit-il ? L’Etat ? Non, une société capitaliste qui engrangera pour une minorité des bénéfices énormes qu’elle reversera à ses seuls actionnaires. Une société qui paiera toujours de plus en plus mal ses salariés mais ne se souciera pas de leur confort. Vous demandez à l’école de garder vos enfants mais pourquoi ce n’est pas à votre employeur que vous le demandez. C’est lui qui vous empêche d’être avec eux. Mais voilà, les entreprises, jamais ou presque, ne se soucient de cela. Dans ces moments-là vous considérez que l’Etat doit vous prendre en charge !

Alors, il y a tous ces artistes qui fuient pour payer moins d’impôts. Pauvres petits, 75% de leur revenu sont imposés. Tout d’abord, cela est faux, c’est 75% des revenus de la dernière tranche qui leur sont imposés. Quelle horreur! Ne vivre qu'avec 100000 euros par mois! Ce qu’ils oublient c’est que leur scolarité a été pour la plupart gratuite. Ce qu’oublie Arthur, c’est que s’il a été aussi célèbre, c’est parce que l’Etat a mis en place un réseau de télécommunication qui lui a permis d’accéder à tous les foyers, que les routes qu’il emprunte, les salles de spectacle dans lesquelles il se produit, les canaux de distribution n’existent que parce que l’Etat les a rendus accessibles à tous. Oui, je paie des impôts et je ne veux pas ne pas en payer parce que je ne veux pas d’une école privée, d’un réseau privé. Aujourd’hui, chaque privatisation se traduit par des injustices, des inégalités et absolument pas par des baisses de prix.

Alors, le F.N, qui vient de mener une politique de com absolument monstrueuse, ignoble, manipulatrice à l’aide de leur président honoraire, ne peut et ne doit pas être la solution. J’ai la chance d’être née dans un pays libre, au climat tempéré, au régime social imparfait mais existant, j’ai la chance d’être née là mais j’aurais pu naître ailleurs, et je ne veux pas que le seul fait du hasard m’attribue des droits sans devoirs.

Alors bien sûr, il y aura toujours des exemples de gens qui en profitent, qui bénéficient du système alors qu’ils ne le méritent pas mais n'est-ce pas le propre de l'humain de ne pas être altruiste? Il y a surtout des milliers de personnes qui bénéficient d'un système auquel elles ont le droit parce qu'elles l'ont mérité, parce que chez nous, il vaut mieux être un intellectuel qu'un ouvrier, un brasseur de monnaie qu'un brasseur de bière.

Vendredi, j’ai entendu des gens se plaindre parce qu’ils avaient dû attendre 2 heures un bus qui devaient les ramener sur Caen. Dans la file d’attente, la majorité se bousculait, ne respectait personne et pestait. Elle semblait avoir oublié que 12000 personnes à véhiculer sur une route unique, ça prend du temps. Elles ont oublié que seules dans leur voiture, elles auraient mis encore plus de temps. Elles ont même oublié qu'il y avait des malades, des enfants, des personnes âgées. Se bousculer pour être le premier! Mais voilà, on a habitué les gens à être des consommateurs, on les a habitués à ne plus faire d’efforts, à être des individus et non plus des citoyens. Et là, je sais, que c’est pas une question économique mais une question de culture, d’éducation.

Combien sont-ils à se plaindre du chômage et à n’acheter que des produits d’importation ? Combien sont-ils à se plaindre du manque d’emplois et à télécharger illégalement ? Combien sont-ils à ne jamais vouloir payer ? Vous me direz, ils n’ont pas les moyens, ils gagnent à peine le smic. Sans doute. Mais, on s’est alors tiré une balle dans le pied. Il est facile d’acheter un jean à 5 euros. Nous finançons ainsi le travail illégal, soutenons les ateliers insalubres et engraissons ceux que nous condamnons. Nous nous plaignons de la crise mais nous la développons, commandant par internet sur des sites détournant le régime fiscal.

Nous sommes nous aussi responsables de cette crise mais nous le refusons parce qu’il est plus facile de se plaindre, parce que nous préférons hurler contre l’Etat qui ne fait pas son travail. Oui, il y a de nombreuses dépenses inutiles mais, jamais je ne pourrai demander à un gouvernement de laisser la place à une logique libérale parce que le libéralisme, ce n’est pas l’accès à la liberté, à l'égalité. Je ne veux pas du droit du plus fort c'est à dire du plus riche. Rousseau déjà l’avait compris, lui qui pensait que la société était à l’origine des inégalités mais qui estimait que, si je voulais vivre libre, alors, il me fallait m’asservir à l’intérêt général.

A la naissance de mon premier enfant, je vivais avec 2000 francs par mois et j'étais heureuse. Aujourd'hui, j'en gagne 10 fois plus et je peine à joindre les deux bouts. Suis-je plus heureuse? Non! Partager les richesses, est une utopie qui n'a pas fait ses preuves mais refuser à l'autre d'accéder à nos richesses me fait peur. Quel sera le critère? A partir de quand considérera-t-on que je "mérite" ce qu'on me donne? Quelle sera la norme? Je ne sais plus, je ne comprends plus. Mais je savais, en parlant avec eux, que 70 ans, c'est long, c'était y a longtemps et qu'ils ont oublié les conséquences de ce repli sur soi.

Tout cela est très décousu, déstructuré, malhabile mais je suis en colère, et, mauvaise conseillère, elle m'ordonne de me taire.

 

Samedi 7 juin 2014 à 3:26

Comme une pause dans la grisaille ambiante, comme une parenthèse bienvenue, comme une pause dans la guerre envahissante, en ce jour, ils se sont tous retrouvés émus.

Sous le soleil normand, à l'exact rendez-vous, ce soleil qui ce soir laisse place à l'orage, les chefs se sont croisés, les morts se sont reposés et les coeurs envahis d'espoirs mièvre.

La journée coûteuse mais une pacotille à côté de leur vie, journée chaleureuse, on peut dire réussie.

Elle me crible de honte, de douleur enfouie. Elle me rappelle que le mal, le vrai je ne l'ai jamais connu.

Et pourtant, je me sens comme un déchet qu'il faut jeter avant qu'il ne soit nuisible.

Et je regarde ces hommes courbés et radieux. Je les envie presque d'avoir pu faire quelque chose de leur vie.
Et ces pensées à leur tour me lacèrent, me condamnent.

Je n'ai pas le droit de verser ses nombrilistes larmes. Je n'en ai pas le droit et elles redoublent d'effroi.

Mercredi 28 mai 2014 à 23:20


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Il va partir, sans doute, peut-être, sûrement, tout dépend des jours mais il va partir. Le sud, près de 1000km pour l'atteindre, pour atteindre la chaleur qu'il ne trouve plus ici, la liberté qu'il pense avoir perdue. Le sud pour soi-disant se rapprocher d'eux mais surtout pour fermer la parenthèse qu'il n'a jamais su laisser ouverte, pour des mots qu'il ne voulait pas écrire. Le sud pour me laisser sans ressource, sans avenir, sans envie. C'est toujours ceux qui ont donné le plus qui ont le plus à perdre, ceux qui ne se sont pas protégés qui sont les plus attaqués mais c'est aussi eux qui vivent le plus, qui peuvent sans doute le mieux s'accepter.

Il va partir et le désarroi me gagne, un sentiment d'injustice, d'abandon, de dégout. La certitude que je ne pouvais rien faire, que tout était écrit, que les jeux étaient joués, les dés pipés. Il va partir et mon corps, mon coeur se désolent. Mon esprit lui refuse de prendre en compte ses mots, et laissent la réalité adoucir la peine. Il va partir et les dernières heures pèsent des tonnes. Les mots ne se trouvent plus, les mains ne se recherchent plus. La partie est abandonnée avant même qu'elle ne se termine.

Il va partir parce que la vie ne nous est pas permis, parce que les projets ne nous sont pas autorisés. Il nous les interdit, il nous les condamne et me condamne au silence, à l'infamie. Je voudrais rêver à ces contrées lointaines, ces coups de pédale à multiplier mais son silence m'ont contrainte à taire mes rêves, sa tyrannie douce m'ôte tout entrain. Il est interdit d'interdire, alors, il n'interdit pas, il dégage une pression qui amène mon auto-censure, ma peur de parler, peur de m'imposer, peur de lui poser  les questions nécessaires,. Peur. JE vis depuis toujours avec la peur, cette peur de le perdre qui me tenaille depuis que je le connais.

Il est resté tant qu'il en était obligé, tant que le départ lui était difficile, l'obligeait à des actes compliqués. Il est resté tant que cela lui coûtait de partir mais aujourd'hui où plus rien ne le retient, sans me prévenir, il a laissé notre toit, notre lieu quotidien. Non seulement il part mais avec lui part mon nid.

Il va aller retrouver ce qu'il n'a jamais vraiment quitté, ce qui lui assure un quotidien tranquille, facile. Et moins je m'enfonce parce que je n'ai pas su me prémunir, je ne sais pas vivre seule, je ne sais pas vivre sans désir, je ne sais pas mentir.

Dimanche 25 mai 2014 à 21:32

J'ai peur!

Mais c'est quoi la solution?

Vendredi 23 mai 2014 à 0:07

J'ai pas tout lu, je sais pas tout et dans ces cas-là on ne sait rien si ce n'est les infos vendeuses.

J'ai pas tout lu parce que, dès le départ, je n'arrive pas à comprendre.

J'ai pas tout lu alors je n'ai qu'entendu "droit pour le beau-parent". Tu parles s'il est beau le parent, souvent un être voleur, un être qui rime avec douleur.

Alors, je me pose une question, toute bête, pourquoi les parents ont-ils le droit de perturber ainsi la vie de leurs enfants? Qu'ont-ils demandé ces petits pour être trimbalés de place en place, de têtes en têtes? C'est quoi être parents? C'est forcément être amoureux? C'est forcément être un couple? Alors, quand l'amour s'envole, quand le couple éclate, pourquoi sont-ce les enfants qui gambadent, qui volent?

Pourquoi la résidence alternée devrait être pour les enfants? NE sont-ils pas les plus fragiles, ceux qui ont le plus besoin de stabilité? Pourquoi ne sont-ce pas les parents qui déménagent toutes les semaines? LEs enfants sont-ils obligés de découvrir des visages inconnus, de partager leur intimité avec une femme, un homme qu'ils ne connaissent pas?

Pourquoi celui qui n'est que l'amoureux-se du père, de la mère aurait-il des droits? Quelle est la place qu'on accorde à celle/celui qu'on a bien souvent laissé pour contre? au parent qui doit déjà supporter la douleur de ne pas vivre avec son enfant au quotidien.

Vous supporteriez devoir changer de repères chaque semaine, chaque week end?

Quand on devient parent ne devient-on pas contraint? Si on estime un enfant capable de changer de résidence toutes les semaines, alors, laissons cette obligation aux parents et cessons de toujours tout faire assumer aux plus petits qui eux, n'ont jamais demandé que leurs parents divorcent.

Mercredi 21 mai 2014 à 14:47

Comptent les jours, les derniers instants. Les semaines s'allègent, le temps s'allonge et pourtant l'esprit s'obscurcit, les maux reviennent, les inquiétudes aussi.
Il y a les bonnes nouvelles, la section internationale obtenue haut la main par la demoiselle, les envies de l'une, les félicitations de l'autre, et tout ce petit monde qui s'émerveille.
La honte de ne pas aller bien et de ne pas pouvoir dépasser la certitude de l'échec.

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