Dimanche 11 mai 2014 à 22:20

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Dimanche 4 mai 2014 à 0:16

http://verone.cowblog.fr/images/IMG4641.jpgSGT: Trouble neurologique caractérisé par des tics moteurs et verbaux. Malgré l’évidence que le SGT a une forte composante héréditaire, l’anomalie génétique exacte est encore inconnue.


www.tourette-romandie.ch/docs/sgt.pdf



Elle a, sur cette photo, l'âge où la maladie est apparue, insidieuse, "silencieuse". Peu à peu, elle a pris toute la place puis de moins en moins. La solution: pas de miracle mais beaucoup, beaucoup de mots, d'explications, d'attention et surtout, le regard des autres, leur acceptation, leur tolérance, leur oubli et bien sûr un suivi psychiatrique et psychologique lourd.

Ma fille est atteinte du syndrome Gille de la Tourette. Depuis ses deux ans, elle souffre de migraine, à l'âge de 7 ans, elle clignait des yeux en permanence, à 9 ans, elle ne cessait de renifler, à 10 ans elle poussait des cris, elle mimait des gestes obscènes sans savoir même qu'ils l'étaient, s'insultait, se dénigrait. Elle poussait des petits cris du matin au soir, ne dormait pas. Mais, jamais, jamais elle ne se plaint, jamais elle ne se donne d'excuse, de droits liés à sa maladie. Elle pourrait avoir 30% de devoirs en moins, 30% de temps supplémentaire pour réaliser ses contrôles, elle pourrait profiter de la situation mais elle préfère se battre, elle préfère aller de l'avant, elle préfère vivre. Et elle est en train de gagner, elle est en train de prouver que leur attitude, leur acceptation ont eu raison de ses angoisses, de ses tics, de ses cris. Ils avaient pourtant l'âge où l'on dit les enfants cruels mais ils n'ont pas ri, ils ne l'ont pas délaissée, ils ont continué à l'apprécier, à l'aimer. Sans eux, sans ce respect,sans ces enseignants qui se sont adaptés, sans elle qui leur a expliqué les maux, le syndrome, rien n'aurait été aussi "simple", rien n'aurait été possible. Parce que lorsque l'enfant crie, bouge, rien n'est pire que de lui demander de se taire, rien n'est pire que de se moquer, rien n'est pire que de le stigmatiser. Taisez-vous, laissez-faire et peu à peu les tics s'estomperont et alors, il sera temps de l'aider à les rendre socialement, intimement supportables. Parce que, même si l'on est tolérant, il est insupportable d'entendre crier tout le temps. Parce que laisser faire tout le temps, ce n'est pas non plus l'aider.

Aujourd'hui, elle a 15 ans, est toujours atteinte de ce syndrome mais parvient plus ou moins à le dompter. Elle est une collégienne épanouie, brillante, sportive, attentionnée, curieuse.

Ma fille est atteinte du syndrome Gille de la Tourette mais c'est avant tout ma fille!

Samedi 3 mai 2014 à 10:59

Je me demande souvent quelle est la part de voyeurisme, quelle est la part de curiosité, quelle est la part d'attention, quelle est la part d'empathie, quelle est la part de compassion, quelle est la part que l'on a à lire tous ces blogs de gens qu'on ne connaît pas.
Je me demande pourquoi je choisis d'écrire ici et non là les mots qui parfois gonflent, m'échappent et s'arrachent comme un sparadrap qui viendrait se coller ailleurs. Le besoin incompréhensible, incompressible d'écrire, de divulguer, de noircir.
Ecrire alors qu'on n'a pas de plume, alors qu'on n'a pas d'informations utiles à colporter, comme cette critique lue aujourd'hui qui regrette que le nombrilisme de Catherine Millet n'apporte rien, ne transmet rien. Sa vie sexuelle apportait un éclairage, un souffle, une énergie, ses derniers mots ne semblent qu'une péroraison destinée à son seul psychanalyste.

J'ai souvent honte de mon manque de mots, de tournures, d'efficacité, manque d'autant plus étonnant que je suis censée les maîtriser, les inculquer, les corriger! Je peux rédiger un écrit journalistique, tant ce style m'est familier mais suis incapable de littérature, de beaux mots, de mots justes.

J'aime la définition balzacienne de la littérature, de ce réalisme qui ne doit dire le vrai mais le reconstruire en cherchant le mot juste, le terme évitant détour et fioriture. J'aime cette lecture qui nous plonge dans un univers qui nous semble familier, crédible et pourtant si puissamment romanesque. C'est sans doute lorsqu'on ment qu'on permet d'accéder à la vérité. C'est ainsi que parlait Jorge Semprun lorsqu'il affirmait qu'il ne pouvait pas dire, décrire mais qu'il ne pouvait que mettre en scène, recréer pour parvenir peut-être un jour à transmettre. L'écriture ou la vie.

Je, ce pronom, tant de fois répété dans tous ces articles qui prospèrent. C'est sans doute pour cela que son blog à elle fonctionne sans doute plus que les autres, parce que les "ils"prennent le dessus, parce que son regard porte vers l'ailleurs, vers l'autre. Et pourtant, il y a aussi ce blog à elle qui m'envoûte, uniquement blog du "je" mais dont l'écriture me fascine, dont le regard semble dépasser sa propre expérience pour être une transmission onirique. Elle se raconte et pourtant elle semble nous raconter. Et puis il y a cet autre, fait de petits détails, d'anecdotes du quotidien de la tanière, un quotidien qui est aussi le mien mais que jamais je ne pourrais relater avec autant de tendresse, d'humour et de réalité. Il y en a ainsi plusieurs que j'aime à parcourir et je me demande pourquoi, j'aime ça.

La vie que l'on dévoile est-elle celle qu'on vit? Relire les articles, ou plutôt les parcourir tant la lecture en est indigeste, décrit une vie tourmentée, torturée, chaotique. Semblent écartés tout bonheur, toute futilité, tout enthousiasme, toute sérénité. Est-ce cela la vie que je mène? Devenue très sensible aux couleurs, aux détails, je ne relate pas la douceur d'un pas qui s'avance dans la chambre d'à côté, les bruits d'une maison calme, apaisée, vivante, les odeurs d'un déjeuner partagé, le jaune de ces champs, les coquelicots qui m'émeuvent et me semblent des tableaux éphémères que j'aime à retrouver sans aucune lassitude, avec un émerveillement sans cesse renouvelé. Peut-on dire, quand on n'a pas les mots, l'émotion ressentie à la vue de cette balançoire, à la perception de ces voix qui me sont si chères et qui heureusement ne se sont pas tues. Non ma vie n'est pas que tracas, elle est surtout quiétude, facilité parce que je vis dans une société qui me le permet sans que j'aie à me battre, parce que je ne connais pas la crise, parce que certes ma vie sentimentale, de par mes choix, est compliquée mais jamais je n'ai à lutter réellement pour vivre. Ce n'est sans doute que parce que j'ai cette vie si simple que je peux prendre tout ce temps pour me plaindre.

Je n'éprouve aucune honte à avoir ce que j'ai, ce que je "possède". Ces "acquis", je ne les étale pas parce qu'ils ne sont pas si importants que cela, parce qu'ils ne sont que des utilitaires. Parce que l'important bien sûr est ailleurs. Mais il est facile de ne pas avoir le goût de la propriété quand on est propriétaire. Il est facile de ne pas hurler lors des paiements des impôts quand on les paie sans misère. Oui, je ne hurle pas derrière les taxes. Non, je ne trouve pas que je suis mal payée, ni trop d'ailleurs. Oui, je ne comprends pas, je suis heurtée par ces entreprises qui demandent toujours plus d'avantages et ne redistribuent rien, ou tellement mal. Oui, je préfèrerais une politique sociale plus à gauche, moins libérale mais non, je ne dis rien, ne fais rien pour parce que je ne pense pas être qualifiée pour donner mon avis, gérer, décider.

J'admire ceux qui savent, ceux qui osent, ceux qui s'assument. Je suis un ermite, une personne socialement introvertie, maladivement timide à l'apparence fière et hautaine. Je croule sous les doutes, les incertitudes et les masque derrière une assurance indéfectible. Je ne parviens pas à maîtriser le jeu social, dire ce que je ne pense pas, m'intéresser à ce qui m'indiffère, déballer ma vie, me libérer, cesser de réfléchir. Je suis chiante, ennuyeuse, incapable de folie. C'est étrange, cette impression d'être sans cesse le spectateur d'une scène dont on n'a pas le scénario. Je suis celle qu'on ne recherche pas, celle à qui on ne parle pas, celle qui ne connaît personne. Et pourtant, on pense que je maîtrise, organise, assume, suis incapable de flancher. Comment peut-on leurrer ainsi?
Mes lacunes, incompétences se cachent derrière une façade assurée. Ils pensent que je connais tout moi qui ne sais rien. Je m'amuse de cette popularité moi qui suis tellement sévère, incapable de laxisme. Il s'étonnait de ce calme qui régnait. Je me rappelle cette réflexion, elle me régénère quand je doute, "j'avais envie de m'asseoir au fond et de rester là" alors qu'elle était entrée face à ce groupe qu'on disait enragé et avec qui je conversais. Je ne sais pas pourquoi cela se passe comme ça. Et pourtant, il y a eu aussi ces groupes avec lesquels, jamais, je n'ai réussi à travailler. Des douloureuses expériences que jamais je n'ai cachées. Sans doute est-ce cela mon secret, toujours dire les difficultés, ne pas forcément les considérer comme des échecs personnels, refuser le masque lorsqu'il s'agit de dire les problèmes rencontrés.

Je m'égare. J'en reviens toujours à moi. Quel intérêt? Je pourrais parler de ce que je lis, comme ils sont nombreux à le faire, et parfois avec un talent que j'admire, mais je commente très mal et lis par à-coups. Lui, je l'ai aimé aussi pour cela. Pour ces passages qu'il me lit, pour sa capacité à mettre en valeur un dialogue, une description, pour le son de sa voix lorsqu'il lit, me lit ce qui l'émeut. Là, encore, belle contradiction. je ne cesse de les exhorter à lire et ne dois lire que quelques livres par mois. Et souvent j'abandonne avant d'avoir achevé la lecture parce que je déteste les fins. Ces derniers jours, à la faveur des vacances, j'ai dévoré le garçon d'à côté, re-re---découvert les oeuvres de Racine, retrouvé Makine... et m'oriente vers Maalouf. Mes plus nombreuses lectures, ce sont leurs écrits, ces lignes et lignes que je me dois de vérifier, commenter, noter. Oublié le crayon rouge mais l'acte reste le même. Tenter de complimenter, de repérer les réussites et pourtant, achever les espoirs par une note sans mérite. Mais, les vrais livres, je ne fais parfois que les parcourir. Je suis très loin de la lecture dévorante de C. qui depuis qu'elle a appris à lire dévore. Elle avait 8 ans quand elle a décortiqué Dumas. Alors qu'on lui demandait de rédiger les fiches de lecture des derniers livres lus, elle avait demandé à sa maîtresse si elle devait le faire pour chaque livre. Cette dernière avait tout d'abord répondu par l'affirmative. J'avais ce jour-là récupéré une petite fille chagrinée, sa passion devenait une charge. Heureusement, les premières fiches rendues, la maîtresse a cessé ses "exigences" et a compris l'ampleur de la charge. En effet, elle terminait deux à trois romans par jour puisqu'elle devait puiser dans la bibliothèque de l'école dont les oeuvres ne comportaient que quelques dizaines de pages. En Ce2, les élèves devaient présenter les livres qu'ils avaient préférés, pour elle, c'était Les trois mousquetaires. Et sans se rendre compte de ce qu'elle faisait, c'est ce roman, trouvé dans notre bibliothèque qu'elle a promu devant un public médusé et une enseignante amusée. Elle a ainsi "présenté" 20 ans après puis le comte de Monte Cristo. Après Dumas, elle a découvert Zola. Et c'est le Bonheur des Dames et Le Rêve qu'elle évoquait devant ces jeunes gens qui peinaient parfois à achever le dernier J'aime Lire. Cela ne l'empêchait pas de les lire et de les apprécier ces "j'aime Lire" et toute littérature jeunesse. Il nous fallait juste faire attention à ce qu'elle prenait dans la bibliothèque pour ne pas qu'elle soit trop choquée. Et oui, "Le grand cahier", c'est innocent comme titre mais pas tellement adapté ! Ensuite, c'est elle qui est devenue "mon testeur de livre". Ses goûts étaient souvent pertinents et lorsque je cherchais un roman pour mes collégiens, je lui proposais ma sélection et elle choisissait pour eux. Aujourd'hui, alors qu'elle a beaucoup grandi, elle joue encore ce rôle pour mes lycéens et peut lire tant Proust que Suzanne Collins, mais aussi Gavalda que Claude Ponti. Elle a terminé la Comédie humaine, les Rougon-Macquart mais aussi Le Monde de Narnia, le royaume de Tobin, ou les romans d'Anne Perry. Tout ce qui se lit trouve grâce à ses yeux.

Alors, non, je ne saurai pas rédiger des critiques littéraires, ni cinématographiques d'ailleurs malgré un budget ciné conséquent (enfin, pas tellement car chez nous la place est à 4 euros). J'ai adoré IDA, ai été chahutée par eastern boys, ennuyée par "Apprenti Gigolo" et "l'ombre de Mary", amusée par "qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu", sans surprise mais délassée par "les yeux jaunes des crocodiles" ou " de toutes nos forces", tenue en haleine par "diplomatie" ou "her". Et là, je m'apprête à découvrir "pas son genre", "conversation animée avec Noam Chomsky" et "the amazing superman". Mais, quel intérêt vous dire que j'ai aimé alors que je n'ai aucune culture cinématographique. En littérature, je saisis souvent la qualité littéraire d'un écrit mais je prends parfois beaucoup de plaisir à lire un récit pourtant si mal raconté parce que l'histoire me plait. Ainsi, j'ai ri en lisant Gavalda alors que la lourdeur des phrases me dérangeait, la caricature, les poncifs, les phrases sans originalités me pesaient. Mais voilà, l'histoire était simple, entraînante, attachante. C'est la même chose avec Claudie Gallay et ses romans qu'on lit et oublie malgré le plaisir immédiat ressenti alors que je peux lire et relire Samarcande sans jamais me lasser et en apprécier la force et la poésie. A quoi bon vous dire que qu'un roman est bien alors que c'est mal écrit. Et dévoiler les mots qui vous touchent, les qualités littéraires me semblent souvent d'une pédanterie injustifiée.

Alors, je continuerai sans doute à étaler des mots sans intérêt si ce n'est celui de la catharsis.


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Long article, telle une logorrhée, une diarrhée qu'on ne saurait tarir. Sans doute parce que les vacances avec elles se terminent, que l'Espagne avec lui se profile et que ce grand écart oblige à divaguer ailleurs pour ne pas penser à ce statut de SDF que je peine à surmonter.

Dimanche 20 avril 2014 à 20:45

Lorsque la vie vous semble douce, agréable, sereine, il faut se méfier, il y a toujours un revers de médaille, le retour du bâton, la nouvelle vue et revue mais par laquelle on se fait toujours surprendre.
Comme une impression de tenir à bout de force ce week end qui s'éternise, de nouveau se sentir en apnée jusqu'à la trêve, jusqu'à l'heure attendue et redoutée de les quitter. Une impression que les minutes s'égrainent, poursuivre le sablier, le redouter, emplir, ôter toute seconde de vide pour ne plus penser, pour se donner l'illusion de vivre, de leur donner à vivre, de les protéger.
Une attente infernale, culpabilisante, détestable liée à ce malaise, ces ruines qui s'effondrent, ces refus réitérés. Une attente et la sensation du vide, d'un avenir impossible et non plus incertain, la certitude d'une vie qui se vide, d'un corps qui attend la fin.
Une corde qui s'immisce devant les yeux, de plus en plus fréquente, de plus en plus amicale. Une illusion qui révulse et qui rassure. La rejeter et la considérer. Ne plus savoir où est la vérité, où est la lecture possible des mots répétés. Quels sont les gestes sincères? calculés? Quels sont les possibles parmi les nuées?
Partir, sombrer dans le pathétique, l'hystérie, la panique. Se réfugier dans ces petits cachets qui desserrent l'étau, qui réactivent la respiration, qui peinent toutefois à masquer la douleur et la mémoire déraille, les réflexes se mélangent et le labeur devient impossible malgré leurs regards sensibles, leur attention craintive, leur sollicitude. Ne pas vouloir leur offrir une larme, tels ses mots, et s'en aller, sans un mot.
La partie méritait d'être belle et elle n'est que plus cruelle. Où aller? Contre qui combattre? Comment accepter de ne pas garder cette place? Comment accepter l'ombre et l'attaque finale?

Vivement que le silence se taise.

Lorsque la vie vous semble insupportable, douloureuse, vide, il faut se méfier, un bonheur peut toujours arrivé (j'aime bien cette erreur grammaticale, comme un lapsus révélateur peut-être de mon inconscient, mon avenir, mon???).

Samedi 19 avril 2014 à 18:27

Parce qu'il a donné à la Colombie et aux Colombiens le droit d'exister, d'être fiers. Parce qu'il n'était pas simplement homme, écrivain, mais aussi penseur et maître, il disparaît laissant ses pairs orphelins.
Mais parce qu'il a su développer ce réalisme magique quand le roman devenait nouveau et tellement loin de sa définition, en France on ne voulait plus d'histoire, plus de personnages, plus de sentiments, l'écriture devenait un jeu pour elle-même et les écrivains se regardaient le nombril, Cent ans de solitude a redonné le droit de rêver, le droit du détail, le droit de la folie, le droit de dire la vérité si proche dans un mensonge si constant.

Cent ans de solitude... Un titre qui résonne malheureusement en moi bien plus que le roman lui-même dont j'ai oublié les mots et dont je ne garde que le foisonnement, l'impression d'être envahie et menée dans un monde que je ne voulais quitter. Cent ans de solitude, je n'ai plus l'âge de les craindre même si en ce week end prolongé, les mots m'empoignent.



Vendredi 4 avril 2014 à 1:12

Ils n'iront pas. Comme pour se protéger d'un électorat qu'ils craignent de perdre.
Ils n'iront pas. Pour des raisons que l'on ne comprend guère.
Ils n'iront pas. Comme pour ne pas lutter, comme pour ne pas être accusés.
Ils n'iront pas. Ne pas essayer, n'est-ce pas renoncer
Et donner raison à ce qui ne font rien?http://verone.cowblog.fr/images/bado01.jpghttp://www.cartooningforpeace.org/dessins/environnement/?nggpage=2

Dimanche 30 mars 2014 à 21:47

Juste envie de crier et me demander si les gens ont vraiment de la mémoire.

Anne, ma soeur Anne... J'espère que toi au moins, tu verras quelque chose de meilleur venir.

Ce soir, mon coeur saigne et me rappelle que nous échouons à permettre de savoir lire entre les lignes, de savoir chercher les vérités derrière la manipulation des mots.

Il ne reste que les larmes...

Vendredi 28 mars 2014 à 22:03

Qu'est-ce être mère. Une évidence, une certitude, un hasard???
Je ne sais pas.

Plus jeune, je ne voulais surtout pas être mère, mettre au monde quelqu'un qui me ressemble, qui dépendrait de moi, à qui je devrais imposer des règles, des lois, qui naitrait pour mourir un jour... et je ne sais quoi encore.
La vie en a décidé autrement, elle m'a imposé cet être que je n'envisageais pas mais que je n'ai pu me résoudre à quitter une fois qu'il s'est implanté. Pas d'anti IVG, pas de raison moraliste, juste l'impossibilité, pour moi, en mon corps de mettre fin à cette vie qui se pointait, à ce signe d'un amour incommensurable que je portais à l'homme qui en était tout aussi responsable. C'était juste moi, à ce moment-là, avec cet homme-là qui ne pouvais pas et qui voulais voir vivre ce petit haricot qu'on me montrait, cette tâche sur un écran. Une autre époque, un autre amant, d'autres conditions auraient pu tout changer. Mais là, c'était comme une évidence, une nécessité.

Alors, je n'ai pas voulu être enceinte mais j'ai ensuite désiré de tout mon être ce bébé. Et aujourd'hui, lorsqu'avec elle nous évoquons les conditions de son existence, nous n'éprouvons aucune gêne, aucune honte qu'elle soit non pas un accident mais une surprise et, elle le vit très bien, assurément.

Depuis, ce sont deux autres merveilles qui sont venues agrandir le cercle, deux autres petits êtres qu'on a peu à peu appris à découvrir, à apprivoiser. Et je ne comprends toujours pas comment nous pouvons être, nous êtres aussi imperfectibles, nous parents séparés, nous parents tellement toujours débordés, nous parents tellement jeunes au départ, et tellement peu préparés, comment nous pouvons être les parents d'enfants aussi extraordinaires.
Pourquoi, ici, les cris ne résonnent jamais? Pourquoi ici les querelles fraternelles ne se développent jamais? Pourquoi semblent-elles si heureuses de se trouver, de se voir, de se raconter leur journée? Qu'a-t-on fait pour que la sérénité semble si souvent de mise?

Je cherche, je ne trouve pas et je crois que finalement, tout cela n'est que question de chance, de refus de la norme, de volonté farouche de les protéger, de certitudes sans doute erronées mais auxquelles on s'est accroché.
Elles ont suffisamment d'écart pour avoir chacune une place à elles. Elles n'ont jamais connu la moindre tape, la moindre fessée. Elles n'ont jamais été le seul centre du monde mais ne se sont jamais senties délaissées. Mais quoi encore? Elles ont vécu protégées longtemps par notre amour, notre refus de les associer à nos crises, notre respect même lorsque l'amour s'est envolé. MAis quoi encore??? Quoi? C'est quoi la solution?

Toute petite, notre aînée était déjà "parfaite". Elle n'avait pas 12heures qu'elle dormait déjà toute la nuit. Oui, jamais, non jamais je ne me suis levée la nuit pour lui donner à manger, d'ailleurs, je ne me suis jamais levée la nuit pour donner la tétée, chacun ayant suivi la route tracée par la demoiselle. Alors, qu'est-ce que ça change? ALors, ça change tout. Le matin, nous nous réveillions reposés, attentifs à ses premiers sourires parce que depuis 10 heures elle dormait. Qui peut avoir la pêche quand la nuit a été morcelée, empietée, voire inexistante? Moi, je pense que je n'aurais jamais eu trois enfants si j'avais dû vivre le calvaire des nuits à se lever toutes les 2 ou 3 heures. Je n'ai aucun mérite d'avoir eu de la patience, d'avoir eu un enfant dormeur, aucun, juste beaucoup, beaucoup de chance.
Ensuite, j'ai eu la chance de rencontrer un médecin efficace, de bons conseils et notre petite a eu la bonne idée de ne jamais tomber malade. Là encore, ce n'est qu'une question de chance et d'environnement favorable. Pas de garde collective avant ses 12 mois (de l'avantage d'être encore étudiante, et là encore, comment fait-on quand il faut travailler, aller gagner durement les quelques deniers nécessaires?), quelques notions rudimentaires d'hygiène suivies scrupuleusement (on ne le dira jamais assez mais se laver les mains 10 fois par jour, on ne connaît rien de mieux pour éviter les contaminations). Et puis, ces souvenirs d'une émission regardée sporadiquement dans laquelle une pédopsychiatre nommée Claude Halmos intervenait. Et une certitude: jamais je ne pourrai avoir un geste "violent" aussi minime soit-il envers mes enfants. Ces souvenirs nous ont donné quelques règles à suivre: inculquer la politesse c'est aussi être poli. Tout ne s'explique pas mais une règle formulée est une règle appliquée. Un enfant n'est pas un singe, si elle dort, je la laisse dormir même si papy ou meilleur ami viennent pour la voir. Quand elle tombe, je ne me précipite pas vers elle mais j'attends bienveillamment qu'elle se relève, seule manière pour voir si rien n'est grave. A table, je finis mon assiette et par conséquent je ne donne pas de grandes quantités mais je montre que manger est un moment agréable donc non, bébé ne mange pas avant ou après, mais en même temps, sans qu'il nous prenne tout notre temps mais parce qu'il fait partie de la famille. Alors, oui, quand il parle, je l'écoute mais si quelqu'un d'autre parle, il attend. Quand je veux lui parler, je lui dis tu et je suis je et non "maman va faire un bisou à Arthur ou Et où il a mal Arthur? mais bien je vais te faire un bisou ou mais où as-tu mal?". Et si je lui parle, je me baisse pour qu'elle voie que je m'adresse à elle. Quand il est l'heure de dormir, on organise un rituel. On lit une histoire même si bébé à 1 semaine et après l'histoire on reste au lit même si on n'a pas sommeil... Peut-être que tout cela était stupide mais c'est tout ce qu'elle expliquait dans cette émission quand les parents venaient raconter leurs problèmes. Et comme tout cela nous semblait naturel, on a obtempéré. On a appris à compter, jusqu'à trois. Et si, malgré ce décompte ce qui était demandé n'était pas fait, alors, il y avait un coin. PAs de cri, pas de hurlement, juste un coin (qui pouvait ne pas être un angle d'ailleurs), où la punition était donnée. Inutile de lui hurler dessus, inutile de lui donner des menaces. Simplement un décompte et ce coin, où sans culpabiliser on la déposait en attendant qu'elle accepte ce qui était demandé. Sans doute savait-elle que le décompte ne serait pas un faux décompte et très vite, le trois n'est plus jamais tombé. Mais, quand on est deux, quand on n'est pas fatigué, quand on est heureux, quand on est entouré, il est très facile de suivre ces principes. Aurais-je réussi à rester toujours calme si j'avais dû travailler durement, si j'avais dû me lever chaque nuit, si j'avais eu des problèmes de couple, d'argent, de maladie... La chance, je vous dis, la chance!

Alors, quand je me plonge très loin en arrière, je n'ai souvenir que d'un énorme coup de colère, un jour où la demoiselle, âgée de 30 mois et nouvellement grande soeur voulait à corps et à cris un bonbon. Aujourd'hui encore cette scène reste mémorable et est la source de taquineries à son égard. Elle vociférait sa demande, sachant pertinemment que l'heure tardive ne lui permettrait de voir ce caprice accordé. Elle s'est donc retrouvée isolée, mise au coin alors que nos amis s'étonnaient de notre inflexibilité, poursuivant ses cris et a finalement fini par s'endormir. Le lendemain, elle avait oublié, on n'en a guère reparlé et c'est la seule colère que l'on se rappelle. Est-ce parce qu'elle a toujours su que les colères n'auraient jamais de réponse ni récompenses? est-ce parce que d'elle-même elle comprenait les raisons de notre refus? on ne saura jamais. Mais aujourd'hui encore, je suis étonnée lorsque je vois des parents dire "ce sera le dernier" et donner et donner encore un bonbon, un chocolat, un bout de pain... parce que bébé ou enfant se met à pleurer.
Nos autres petits bouts nous ont permis la même sérénité. Pourtant, lorsque notre deuxième enfant est né, les premières semaines furent douloureuses. Notre bébé dormait de 21h à 9h mais hurlait de 9h à 21h. Durant 1 mois, elle n'a cessé de crier jusqu'à ce que notre médecin rentre de vacances et nous conseille de lui donner davantage à manger en épaississant son biberon car elle semblait avoir besoin de boire plus consistant. Un bébé carotte comme on ne le conseillerait sans doute plus jamais maintenant mais un bébé qui du jour au lendemain est redevenu souriant. Parce qu'un bébé qui pleure tout le temps, ça ne peut pas être un caprice, ça ne peut pas juste parce qu'on est une mauvaise mère. Enfin, c'est ce que je pense aujourd'hui. Mais là, pendant 1 mois, j'ai pleuré et pleuré encore car elle criait tant que je ne parvenais plus à la voir comme une mère, parce qu'elle hurlait tant que je pleurais à mon tour, sentais la colère, la détresse et parfois des envies agressives surgissaient de moi. Mais j'avais la chance d'avoir le droit de le dire, d'avoir le droit de l'exprimer parce que personne ne mettait en doute pour amour pour ce petit être, personne ne me jugeait. LA chance, je vous dis, la chance! Très vite, malheureusement, la maladie s'est déclarée, insidieuse, une précocité terrifiante, des interrogations angoissantes (quel être normal s'interroge à deux ans sur l'existence ou non d'un nombril chez le premier humain? Personne. Qui a six mois est capable de trouver un moyen de sortir de son lit à barreaux? Qui dès 2 ans se balade sur un vélo à deux roues, sans roulette parce que, les tricycles, c'est pour les bébés?) Alors, contre cette maladie-là, on ne peut rien. On ne peut qu'accompagner. Et pourtant, aujourd'hui alors que la maladie a pris un nom douloureux, souvent synonyme, à la télé, de risée, de moquerie, elle, elle l'apprivoise et vit très sereinement avec elle, l'expliquant sans déni, sans honte et l'acceptant comme faisant partie de sa vie. Malgré cette Tourette, rien ne vient ternir la sérénité. Rien ne vient assombrir leur fraternité.

Je ne vais pas continuer ainsi chacune des naissances mais, aujourd'hui encore, je m'interroge. C'est vrai qu'on n'a jamais écouté les conseils des autres, qu'on n'a jamais eu honte de mettre nos enfants au coin devant témoin, c'est vrai qu'on a toujours fait comme on pensait juste, qu'on n'a jamais crié, qu'on n'a jamais cédé, qu'on a toujours été solidaire mais, je ne crois pas que cela soit suffisant. Nous connaissons plein d'amis tout aussi attentifs, exigeants, appliquant nos principes mais nous ne retrouvons pas souvent cette sensation d'enfants calmes, "bien élevés" comme on disait autrefois, d'enfants bien dans leur basket et soucieux de l'autre. Des enfants heureux, on en côtoie tous les jours mais il est vrai que, chez les autres, c'est beaucoup, beaucoup plus bruyant, agressif entre les enfants. Cela dit, est-ce si grave? Est-ce si important? J'en viens presque à croire que les filles sont plus calmes, plus faciles... Tous ces préjugés ridicules qui me semblent tellement obsolètes. Je crois qu'on a juste eu la chance d'avoir ces trois filles là, qui comme nous, n'ont pas besoin de crier, de se bagarrer, de se confronter, de se battre. Qu'on a eu la chance d'avoir trois enfants heureuses d'être ensemble, fières les unes des autres. Trois enfants qui ont le souci de bien faire parce qu'elles aiment apprendre, découvrir, être dans le monde.

Pourtant, je ne sais pas être une bonne mère, je le sens, je le ressens comme une évidence, et aujourd'hui, je me dis que c'est parce que mes enfants savaient que je ne serais jamais capable d'en être une qu'ils ont décidé d'être des enfants merveilleux, respectueux, attentifs. J'ai honte, bien souvent, de ne pas savoir être plus présente, être plus folle, être plus accueillante, moins exigeantehttp://verone.cowblog.fr/images/IMG2485.jpg. J'ai honte de mon égoïsme, de mon départ. MAis, il est une chose que je sais, c'est que je ne suis mère que parce qu'elles sont là, que je ne suis heureuse que lorsqu'elles sont là, qu'elles vont bien, qu'elles prennent un envol qui semblent leur convenir.

Finalement, être mère, cela ne se décide pas, cela ne va pas de soi, cela n'est pas simple. Etre mère, c'est un chemin qui nous permet simplement de trouver une place dans une vie sinueuse.


Dimanche 23 mars 2014 à 15:27

Parce qu'enfin les travaux se terminent, parce qu'enfin le choix est possible, parce qu'enfin la douleur s'est effacée, parce qu'enfin j'ai le droit de penser, parce qu'enfin tout me semble envisageable...


Partir ou pas.
Aller là-bas.
Prendre son envol.
Etre seule.
Etre libre.
Avoir peur.
Avoir envie.
Avoir peur.
Avoir envie.
La mort.
La vie.
L'espoir.
Le désespoir.
Le besoin.
Le souci.
L'argent.
Les dépenses.
Les économies.
L'indépendance.
La dépendance.
Etre un couple.
Etre célibataire.
Etre ensemble.
Etre seule.
Déménager.
Emménager.
Se disperser.
Se retrouver.

Ne pas savoir que faire. Laisser tourner. Laisser dérouler. Perdre pied. Prendre de l'assurance. Une impression cyclothymique. Passer d'un extrême à l'autre.
Et pourtant, il va falloir choisir!

Que tout serait plus facile si je n'aimais pas.
http://verone.cowblog.fr/images/DSCN5813.jpgEt pourtant, tout va bien!
 

Samedi 22 mars 2014 à 22:57

Elles ne sont ni judiciaires, ni politiques et pas encore électorales malheureusement.

20%,  c'est la quantité d'eau qui disparaît des tuyaux, 1 litre sur 5, 1300 milliards d'eau potable disparaissent chaque année de la faute seule d'un réseau mal entretenu.



Dimanche 9 mars 2014 à 18:47

Il fait beau, très beau, trop beau sans doute pour ces plantes qui auront du mal ensuite à résister aux frimas à venir. il fait beau et pourtant le noir s'abat de nouveau. Les périodes d'amélioration ne parviennent pas à tenir et sans cesse, je retourne à mes démons pour quelques jours d'oubli, pour ces heures d'attente vaine, pour ce téléphone coupé. L'impression que les efforts sont à sens unique et qu'il me faudra supporter être la femme de l'ombre jusqu'à la fin de mes jours.
J'aimerais avoir une carapace qui m'empêcherait de subir de plein fouet les conséquences de son indifférence. J'aimerais ne pas devenir une loque, incapable de m'occuper d'elles quand je ressens au plus profond de moi les plaies de son silence.

La fatigue m'envahit, les paupières lourdes, je voudrais me laisser à dormir, à rêver. Je voudrais n'avoir rien d'autre à faire qu'à me lamenter et dormir. Mais, je n'en ai pas le droit, elles ne le méritent pas. Et pourtant, la journée s'est passée ainsi, une migraine m'entraînant vers une douloureuse asthénie.

Il me faut m'atteler aux préparatifs tardivement décidés. Parce qu'elles le méritent, je vais les emmener vers ces canaux qu'elles désirent. Même si je dois lutter contre l'attrait d'une fin qui apparaît plus facile.

Jeudi 6 mars 2014 à 18:21

L'orage est passé et laisse les traces de cet ouragan qui nous a envahis mais tel le roseau nous n'avons que ployé, pas rompu. Fragilisés, quelque peu perdus mais toujours là, encore voûtés, pas tout à fait remis, nous avons émergé sous le soleil d'hiver qui resplendit.

La solitude m'enveloppe telle une couverture rassurante, comme un bien être ressourçant permettant le retour sur soi-même. L'ouragan a balayé tous les déchets, a fait émerger les reliquats des souvenirs amers et les a emportés. Lessivée, je retrouve la sérénité pour accepter ce moment délicat et en faire un moment doux et serein.



Mercredi 5 mars 2014 à 21:29

Après le noir, l'express le mènera près d'elleS et loin de moi.
Gâcher le peu de temps, la coupe pleine, ne reste pas le temps pour souffler la peine.
Le noir nous a envahis, la fin a ressurgi.
La pression tout doucement retombe mais la colère gronde, chacun ayant ses torts, chacun ses remords.

Le soleil n'a pas brillé sur nos balades lointaines, on est resté, on s'est quitté, il sera douloureux de se retrouver et les jours à venir seront ténébreux avant leur retour radieux et des jours plus lumineux.

Refaire sa vie sans détruire ce qu'on avait construit, accepter les doutes, les situations difficiles, trouver une place quand personne ne vous en donne, vivre douloureusement de ne compter pour personne et hurler pour enfin se faire entendre mais griller les jours les plus tendres.
C'est stupide, c'est dommage mais il est parfois nécessaire de sortir les dommages

La suite redevient hésitante, la peur encore plus présente mais les prochaines vacances rimeront peut-être avec Rome et romance?

Dimanche 2 mars 2014 à 15:00

La nullité amène à la bêtise, la douleur amène à l'horreur, l'obscénité est alors de mise, les fins ne sont jamais admises.

Il en est ainsi de toutes les histoires, elles ne peuvent se terminer bien, elles ne peuvent accepter l'inexorable fin, elles ne peuvent comprendre qu'il peut y avoir du bien à arrêter enfin.

Ok! Punto!

Un dimanche de vacances amène toujours un dimanche d'errance.

Samedi 1er mars 2014 à 0:39

Et ça se termine, un peu comme ça, un peu en douceur, un peu en douleur. Entre ennui, espoirs et récrimination.
Et ça se termine dans un sourire, dans un à peine au-revoir, pour quelques jours pour oublier de travailler.

ET ça se termine, sans pouvoir dire si tout va bien ou pas. Et restent gravés ces moments enchantés, restera son nom au palmarès, tellement mérité ou plutôt tellement facile. Il y restera son jeu qui les a tous étonnés et qu'elle cachait parmi tous ses talents qui ne parviennent pas à lasser.

Et ça se termine mais pas vraiment juste une pause qu'on attendait tous impatiemment.

Que fera-t-on de cette parenthèse? parviendra-t-on à fondre les braises?Parviendrai-je à taire les peurs et les pleurs? A entrevoir la lumière du soir?

Une parenthèse enfin et l'année qui défile, le retard s'accumule. Le théâtre remplacera le bonheur  sans malheur pour laisser place à la poésie en coup de vent.

Des hauts débats qui s'abattent pour combattre le rabat-joie.


Dimanche 2 mars: je n'ai pas su, je le savais que je ne le saurai pas et il n'a pas su déjouer les difficultés. Je n'ai pas su: PUNTO

Mardi 11 février 2014 à 22:41

Fière de leur engagement, de leur générosité, de leur inventivité, de leur enthousiasme, de leur travail, de leurs efforts, de leur présence, de leur animation, de leurs propositions, de leur résultat.

Il y eut les doutes, il y eut les heurts, il y eut les contraintes, il y eut les invectives, il y eut les envies, il y eut les obligations, il y eut les espoirs, il y eut les choix, il y eut les propositions, il y eut les bavardages, il y eut les discussions, il y eut les premiers essais, il y eut les déceptions, il y eut les répétitions, il y eut les améliorations, il y eut le temps qui file, il y eut les oublis, il y eut les manques de motivation, il y eut les prémices, il y eut l'excitation, il y eut les contretemps, il y eut ...
le jour-j:
vos rires, vos toilettes folles, vos demandes angoissées, vos attentes, les répétitions qui désolaient, les minutes qui défilaient, les filages qui s'amélioraient et
son arrivée.

l'apothéose, votre choeur, vos intermèdes musicaux, vos lectures à tirer une larme, ce morceau d'anthologie.

MAGIQUE!

 

http://verone.cowblog.fr/images/10conseilstrouveremploirendheureuxL1.jpg
Même s'il ne devait exister que ce jour-là, ça valait la peine de vous accompagner!

Vendredi 7 février 2014 à 0:34

On devrait bien enseigner aux enfants l'art d'être heureux. Non pas l'art d'être heureux quand le malheur vous tombe sur la tête ; je laisse cela aux stoïciens ; mais l'art d'être heureux quand les circonstances sont passables et que toute l'amertume de la vie se réduit à de petits ennuis et à de petits malaises.


La première règle serait de ne jamais parler aux autres de ses propres malheurs, présents ou passés. On devrait tenir pour une impolitesse de décrire aux autres un mal de tête, une nausée, une aigreur, une colique, quand même ce serait en termes choisis. De même pour les injustices et pour les mécomp­tes. Il faudrait expliquer aux enfants et aux jeunes gens, aux hommes aussi, quelque chose qu'ils oublient trop, il me semble, c'est que les plaintes sur soi ne peuvent qu'attrister les autres, c'est-à-dire en fin de compte leur déplaire, même s'ils cherchent de telles confidences, même s'ils semblent se plaire à consoler. Car la tristesse est comme un poison ; on peut l'aimer, mais non s'en trouver bien ; et c'est toujours le plus profond sentiment qui a raison à la fin. Chacun cherche à vivre, et non à mourir ; et cherche ceux qui vivent, j'entends ceux qui se disent contents, qui se montrent contents. Quelle chose merveil­leuse serait la société des hommes, si chacun mettait de son bois au feu, au lieu de pleurnicher sur des cendres !

 Remarquez que ces règles furent celles de la société polie ; et il est vrai qu'on s'y ennuyait, faute de parler librement. Notre bourgeoisie a su rendre aux propos de société tout le franc-parler qu'il y faut ; et c'est très bien. Ce n'est pourtant pas une raison pour que chacun apporte ses misères au tas ; ce ne serait qu'un ennui plus noir. [...]  Le principe est celui-ci: si tu ne parles pas de tes peines, j'entends de tes petites peines, tu n'y penseras pas longtemps.

Dans cet art d'être heureux, auquel je pense, je mettrais aussi d'utiles conseils sur le bon usage du mauvais temps. Au moment où j'écris, la pluie tombe ; les tuiles sonnent ; mille petites rigoles bavardent ; l'air est lavé et comme filtré ; les nuées ressemblent à des haillons magnifiques. Il faut apprendre à saisir ces beautés-là. Mais, dit l'un, la pluie gâte les moissons. Et l'autre : la boue salit tout. Et un troisième : il est si bon de s'asseoir dans l'herbe. C'est entendu ; on le sait ; vos plaintes n'y retranchent rien, et je reçois une pluie de plaintes qui me poursuit dans la maison. Eh bien, c'est surtout en temps de pluie, que l'on veut des visages gais. Donc, bonne figure à mauvais temps.

 

8 septembre 1910, ALAIN, Propos sur le bonheur


C'est à ces mots que j'ai pensé en lisant le post de Maud.
Aux feuilles d'Automne aussi, oeuvre du jeune V. Hugo.

"Ainsi l'homme, ô mon Dieu ! marche toujours plus sombre
Du berceau qui rayonne au sépulcre plein d'ombre.
C'est donc avoir vécu ! c'est donc avoir été !
Dans la joie et l'amour et la félicité
C'est avoir eu sa part ! et se plaindre est folie.
Voilà de quel nectar la coupe était remplie !

Hélas ! naître pour vivre en désirant la mort !
Grandir en regrettant l'enfance où le coeur dort,
Vieillir en regrettant la jeunesse ravie,
Mourir en regrettant la vieillesse et la vie !

Où donc est le bonheur, disais-je ? - Infortuné !
Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l'avez donné !"

J'aimerais ne jamais me plaindre, ne jamais faire subir ce mélodrame auquel j'ai assisté ce midi, alors que j'étais attablée dans ce bar.
De longues minutes à attendre, de longues minutes à consulter fébrile ce portable qui enfin sonna. Il arrive, elle ne lui sourit pas, l'assaille de reproches et pendant tout le temps de sa présence se tait, lui claque quelques phrases douloureuses. Il finit par se lever, l'heure enfin est venue pour lui de repartir et alors, elle se love, s'excuse et l'embrasse. Elle aura perdu ce temps précieux en récriminations dont elle ne tirera jamais aucune satisfaction.

Mardi 4 février 2014 à 23:50

Le temps manque, le temps file, le temps s'envole.
Les projets s'accumulent, se superposent, overdose.
LA vie est là, incroyable, impossible, inconcevable, jamais docile, jamais facile mais là, tout près, si loin.
Les heures avec eux stimulent, les heures avec lui adoucissent, les heures avec elles glissent.

Les feuilles d'automne ne se ramassent plus mais la leçon est comprise, se plaindre, plainte inutile, contre productive, injuste.

On repeint les murs comme pour masquer la misère ou pour écrire une page nouvelle.

On dépose la lumière, douce, chaude et la vie semble plus calme, plus tranquille, presque possible.

On installe la chaleur d'un radiateur, on prend confiance, on envisage.

Les mots se taisent, les mots se toisent et peu à peu les mots jaillissent même si le sommeil ne les reçoit pas.

LA critique n'est pas simple, la critique est trop sage.

Il a oublié une fois de plus, elles ont oublié aussi. Mais il y eut eux et elle, et lui, oh lui, et eux, toute petite et elle, elle est là. Il a oublié mais je lui ai dit et il y a pensé et j'ai souri.

Les heures défilent et le programme s'éloigne.

Qui sont-ils? Que restera-t-il?

Les questions fusent, les questions se rebellent, les questions attendent des réponses qui n'arriveront que lorsqu'il sera là, à nous expliquer ce que nous veulent ces folles-là.

ils s'esbaudissent, sans que je comprenne toujours. Démagogie? Empathie? Véritable impression de progrès? De respect?

J'en oublie la médiocrité, me laisse leurrer quelques instants par la facilité de l'emportement. Laisser les mots, les compliments m'envelopper avant de les taire et d'en mesurer la vanité. Trop faciles, trop faux. La précarité et la réalité rejaillissent mais le plaisir demeure.

JE n'ai plus de rêve parce que les méchants gagnent. Mais je vis,

Elle est différente mais elles ont continué à l'écouter et n'ont pas regardé ce qu'elles ne pouvaient cacher. Elle est différente mais ils n'ont vu que son humanité. Elle est différente et elle est heureuse parce qu'un jour, quelqu'un a osé expliquer sa différence et elle est devenue une inutile banalité. Ils n'ont rien dit, elle a su maîtriser, accepter cette différence dont elle ne voulait pas. Elle est différente mais elle est heureuse parce pour elles, elle n'est qu'elle, simplement elle;

Dimanche 26 janvier 2014 à 21:05

Non, je ne moralise pas, non, je ne suis pas là pour donner des leçons de vie mais, le jour où Hollande a dit cela de sa nouvelle compagne, je l'ai trouvé inhumain. Comment peut-on dire cela alors qu'on a partagé près de 30 ans avec une femme et qu'on a eu avec elle 4 enfants. C'est cela qui m'avait choquée, la manière dont il balayait son ancienne relation comme si elle n'avait jamais compté pour elle. Il aurait dit, c'est la nouvelle femme de ma vie, où la femme de ma nouvelle vie, ok.
Aujourd'hui, il quitte la femme de sa vie, par un communiqué adressé à tous les Français, V.T devient ainsi une femme répudiée. Il aurait pu lui garder une place uniquement intime, il aurait pu ne pas faire rentrer de "première dame", reliquat d'une monarchie et d'un machisme "révolu?". Il aurait dû être le premier président à ne pas poursuivre ces us incompréhensibles.

Je n'ai jamais compris comment on pouvait rayer de sa vie quelqu'un avec qui on avait eu des enfants. Bien sûr, on peut ne plus aimer, ne plus s'entendre mais le passé reste et nous construit. Ne faut-il pas seulement pour cela le respecter et éviter toute formule assassine pour celui qui est quitté?

Vendredi 24 janvier 2014 à 1:20

Assise dans ce bar, si près de celui que nous avions fréquenté en ce mardi de grève, là où les mots défilaient sans comprendre, sans penser. De Racine à Reggiani, de mai 68 à juillet 92, les sujets nous happaient. Les heures s'envolaient et nous nous séparâmes, sans savoir, sans comprendre. Décidément, c'était une belle journée.
C'est toi qui créeras le premier lien, toi l'ancien qui usais de ces moyens modernes, moi, dont l'envol approchait et qui ne saurai profiter du panorama qui s'offrait. On m'offrait de l'altitude et je restais collée à terre.
Alors, tu m'expliquas pourquoi Reggiani, tu me confias ces mots qui se heurtaient, ce calme qui se refusait, ces images qui te hantaient, ce désir qui te tenaillait. Tu me reprochas ces yeux qui te bichaient, ces mots qui t'envoûtaient, ces gestes qui te happaient, ces allusions, ces attentions, ces inattentions. Tu interprétais, cherchais, codifiais, espérais, refusais, implorais mon indifférence, implorais mon attirance.
C'est toi qui m'attraperas, moi qui m'échapperai, toi qui me retiendras, moi qui capitulerai.
6 mois de lutte, 15 kilos sacrifiés, 6 mois à résister, 6 mois à croire qu'on pouvait résister; 6 mois de lutte et quelques mètres de trop. Abandonner ces corps qui s'aimantaient et renonçaient à une vie qui se construisait, qui se mentait. Céder parce que c'est trop dur, parce que c'est trop facile, parce que c'est une parenthèse enchantée, parce que c'est oublier que Céder c'est installer une ruine et un palais.

A ton le droit de fêter l'anniversaire d'une mort, d'une vie, d'une peur, d'un espoir, d'une terreur, d'une envie?

Assise dans ce bar, le crayon souligne, la sérénité qui m'anime me ramène à nos rêves, me donne envie de les convoquer, me donne la force de les oublier, de les laisser entrer ou sortir sans me presser de les obtenir.

Assise dans ce bar,
ton sourire me réveille
et je comprends que
demain
tu seras là,
encore,
malgré tout.

Même si ta manière d'être n'est plus ce qu'elle était et ne sera jamais ce que je voudrais qu'elle soit.

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